Véritable opération coup de poing cette semaine en Europe ! Les autorités ont frappé fort en démantelant un réseau IPTV pirate qui générait pas moins de 3 milliards d'euros de revenus par an, grâce à plus de 22 millions d'utilisateurs. Un coup de filet historique, d'autant qu'il a demandé la coopération de divers services partout en Europe.

C'est sans doute l'un des plus grands réseau pirate européen actuel qui vient de tomber © Clubic via Midjourney
C'est sans doute l'un des plus grands réseau pirate européen actuel qui vient de tomber © Clubic via Midjourney

3 milliards d'euros de revenus par an ! Ce chiffre révèle l'importance majeure du réseau démantelé cette semaine dans l'univers du streaming pirate. Peu après la vaste opération menée par Interpol contre la cybercriminalité, c'est au tour du plus grand réseau de streaming pirate de tomber !

Opération "Takendown"

Baptisée "Takendown", l'opération a été menée après deux ans d'enquêtes par le parquet de Catane, en Italie. Elle a débouché, cette semaine, sur une série d'arrestations partout en Europe, en collaboration avec Europol et Eurojust, ce dernier assurant la coopération judiciaire entre les services de différents pays. Le service IPTV en cause aurait généré environ 3 milliards d'euros de revenus par an en fournissant plus de 22 millions d'utilisateurs. Les pertes financières induites par les activités de ce réseau pour les titulaires de droits avoisineraient les 10 milliards d'euros selon les estimations. On peut arguer sans trop exagérer que c'est un véritable géant qui vient de tomber vu les chiffres avancés.

Grâce à une coopération internationale, les autorités ont pu mener une série de perquisitions et d'arrestations, notamment au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Suède, en Suisse, en Roumanie et en Croatie. 11 suspects ont été appréhendés dans ce dernier pays. Ce ne sont néanmoins pas moins de 102 personnes qui seraient impliquées et suspectées dans cette affaire.

Que diffusait ce réseau pirate ?

Financé par la Commission européenne, ce coup de filet aurait permis l'arrêt de la diffusion illégale d'un total de 2 500 chaînes TV et la fermeture de nombreux serveurs situées en Roumanie, aux Pays-Bas et à Hong-Kong. Nous apprenons également que les autorités auraient saisis des actifs en cryptomonnaies, pour une valeur de 1 650 000 €, et 40 000 € d'argent liquide.

Tentaculaire, avec des connexions partout en Europe et une organisation hiérarchique, ce réseau de streaming pirate ratissait large en diffusant aussi bien des émissions en direct, du contenu à la demande comme des films et des séries, ou encore des compétitions sportives, le tout provenant de grands diffuseurs comme Netflix, DAZN, Sky, Amazon Prime, Paramount ou encore Disney+. Aucun nom de domaine n'a été publié par les autorités, elles évoquent néanmoins que les flux illégaux étaient accessibles via de très nombreux canaux. L'enquête a aussi révélé que les cybercriminels usaient d'applications chiffrées pour communiquer, ainsi que de fausses identités dans le but de blanchir les sommes acquises.

À l'origine de la plainte, Sky Italia s'est félicitée pour cette opération. Le P.D.G. de la chaîne, Andrea Duilio a souligné l'efficacité de l'opération sans oublier de rappeler l'importance, selon lui, du bouclier antipiratage italien pour lutter contre le streaming illégal, pourtant fortement critiqué : « Ces résultats sont le fruit d’un travail synergique qui nous a permis de démanteler une organisation criminelle opérant à l’échelle internationale. Des actions comme celle-ci, combinées à l’apport systématique de Piracy Shield, qui nous permet de bloquer les sites pirates en temps réel, rendent la lutte contre ce phénomène, qui nuit à l’industrie audiovisuelle et détruit des milliers d’emplois, beaucoup plus efficace. »