General Motors abandonne son projet de robotaxis Cruise après un accident dramatique à San Francisco. Tesla, Waymo et d'autres constructeurs persistent dans la course aux véhicules autonomes, malgré les défis technologiques et réglementaires.

Pour GM, le robotaxi, c'est fini © Below the Sky / Shutterstock
Pour GM, le robotaxi, c'est fini © Below the Sky / Shutterstock

Les robotaxis est pour l'heure l'objectif ultime des constructeurs de véhicules électriques. Alors que certains constructeurs persistent, General Motors, qui s'était associé à Microsoft dans un projet de commercialisation de voiture autonome, vient de tirer un trait définitif sur son ambitieux projet Cruise après une succession d'événements qui ont eu raison de la confiance qui lui était accordée.

L'accident de San Francisco en 2023 aura été le coup de grâce d'une aventure qui promettait monts et merveilles. Kyle Vogt, cofondateur de Cruise, ne mâche pas ses mots, après son départ de la firme : GM serait dirigé par « une bande de nuls », pour traduire l'amertume d'un projet abandonné. Pendant ce temps, Elon Musk continue de fanfaronner avec ses Cybercab.

Quand General Motors décide de faire une croix sur ses robotaxis, l'histoire d'une ambition technologique brisée

L'histoire de Cruise n'a rien à voir avec celle de l'acteur, sauf à la fin : les deux échouent dans leurs missions. En octobre 2023, un accident à San Francisco a tout fait basculer : un robotaxi a percuté une piétonne et l'a traînée sur plusieurs mètres. Les autorités californiennes suspendent immédiatement le permis de test, et Cruise met un genou à terre.

Les conséquences sont immédiates : Kyle Vogt démissionne, 900 employés sont licenciés, soit un quart des effectifs. L'entreprise avait pourtant de grandes ambitions, dont celle d'être disponible sur la plateforme Uber dès le premier semestre 2025. Cruise a en plus dû admettre avoir soumis un faux rapport à la National Highway Traffic Safety Administration. Les pratiques révélées dans cet aveu ont fini par achever le projet.

General Motors, qui possédait 90 % de Cruise, a finalement tranché : l'investissement en temps et en ressources pour développer cette technologie devenait trop coûteux dans un marché de plus en plus concurrentiel. Mary Barra, la directrice générale, assure néanmoins que l'engagement dans l'assistance à la conduite reste « inébranlable » et indique qu'elle se recentre désormais sur des systèmes d'aide à la conduite pour les véhicules particuliers.

Le Cybercab fait sensation à Paris © @jmarc sur X.com
Le Cybercab fait sensation à Paris © @jmarc sur X.com

Waymo, Tesla, Zoox : la course aux robotaxis continue malgré les turbulences

Pendant que General Motors jette l'éponge, la concurrence garde le cap. Waymo, la filiale d'Alphabet, a déjà déployé ses Jaguar sans chauffeur dans plusieurs grandes villes américaines comme Phoenix et San Francisco. Elon Musk, toujours à l'avant-garde, a présenté en grande pompe ses Cybercab, dont la production est prévue pour 2026. Amazon n'est pas en reste avec Zoox, dont les véhicules autonomes testent actuellement des parcours à Las Vegas et San Francisco.

Ces véhicules innovent même dans le design : sans volant, avec quatre sièges face à face, capables de rouler dans les deux sens. La différence avec Cruise fait figure de leçon tirée des erreurs des autres. Une approche plus prudente, des tests plus progressifs, et surtout une résilience face aux obstacles. Le marché des véhicules autonomes n'est pas mort, il se réinvente. Ford et Volkswagen ont certes fermé leur co-entreprise Argo AI en 2022, mais l'appétit pour cette technologie demeure intact.