Les géants de la technologie défilent à Mar-a-Lago dans une chorégraphie soigneusement orchestrée par Donald Trump. Après les visites successives des PDG de Meta, Google et Amazon, c'est au tour de Tim Cook de rejoindre cette parade diplomatique qui témoigne d'un rapprochement inédit entre la Silicon Valley et l'ancien président.

Les deux hommes n'en sont pas à leur coup d'essai. © Flickr
Les deux hommes n'en sont pas à leur coup d'essai. © Flickr

Le ballet des géants de la tech auprès de Donald Trump se poursuit avec une constance remarquable. Après Mark Zuckerberg, Sundar Pichai et Jeff Bezos, c'est au tour de Tim Cook de se rendre à Mar-a-Lago pour un dîner avec le président élu. Cette rencontre, prévue ce vendredi soir, marque un tournant dans les relations entre la Silicon Valley et l'ancien président, désormais de retour aux affaires.

Une série de rencontres stratégiques

Depuis la réélection de Donald Trump le mois dernier, les dirigeants des grandes entreprises technologiques se succèdent dans l'antre floridienne de Mar-a-Lago. Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a inauguré cette valse fin novembre avec un dîner de Thanksgiving qui a fait grand bruit. Sundar Pichai de Google lui a emboîté le pas jeudi dernier, tandis que Jeff Bezos d'Amazon est attendu la semaine prochaine, complétant ainsi ce quatuor de puissants dirigeants.

Tim Cook, qui avait déjà tissé des relations cordiales avec Trump lors de son premier mandat, semble vouloir consolider ce lien privilégié. Le PDG d'Apple s'était distingué par sa capacité à naviguer habilement dans les eaux tumultueuses de la présidence Trump, obtenant notamment des exemptions cruciales sur les tarifs douaniers pour les produits Apple fabriqués en Chine.

Trump et Cook à l'usine d'assemblage du Mac Pro, Austin, Texas. © Flickr
Trump et Cook à l'usine d'assemblage du Mac Pro, Austin, Texas. © Flickr

Cette rencontre intervient dans un contexte particulièrement délicat pour Apple. L'entreprise à la pomme fait face à des défis réglementaires majeurs, notamment en Europe où les autorités multiplient les enquêtes et les sanctions. En octobre, Trump a d'ailleurs révélé avoir échangé avec Cook au sujet des amendes colossales infligées par l'Union européenne à Apple, s'élevant à plusieurs milliards d'euros.

Le géant de Cupertino a récemment essuyé un revers significatif dans son bras de fer avec l'UE concernant 13 milliards d'euros d'arriérés d'impôts en Irlande. Cette décision, qui clôt une bataille juridique marathon, pourrait avoir des répercussions considérables sur les pratiques fiscales des multinationales opérant sur le sol européen.

Un rapprochement financier significatif

À l'instar de Meta et Amazon, qui ont chacun versé une contribution d'un million de dollars au fonds d'investiture de Trump, les mastodontes de la tech semblent prêts à délier les cordons de leur bourse pour s'attirer les faveurs du futur président. Bien qu'Apple n'ait pas encore annoncé de contribution financière, la rencontre entre Cook et Trump pourrait être le prélude à un soutien plus tangible.

Pour Trump, ces entrevues représentent une opportunité de capitaliser sur l'expertise des leaders de l'industrie technologique. « Je veux recueillir leurs idées », a-t-il confié à CNBC, adoptant une posture plus conciliante qui tranche avec ses positions parfois belliqueuses envers la Silicon Valley durant son premier mandat.

Du côté des entreprises tech, l'enjeu est considérable. Confrontées à des menaces de régulation accrue et à des défis géopolitiques complexes, elles cherchent à s'assurer un canal de communication privilégié avec la future administration. La présence de Cook à Mar-a-Lago ce vendredi s'inscrit pleinement dans cette logique de rapprochement stratégique.