Apple peut souffler et passer de bonnes fêtes de fin d'année, son produit le plus important, l'iPhone, ne tombera finalement pas sous le coup de la taxe de 15 % promise par Donald Trump pour les produits assemblés en Chine.
C'est officiel, jusqu'à nouvel ordre, la taxe que Donald Trump promettait d'infliger aux produits assemblés en Chine ne sera pas appliquée. Le président américain est parvenu à trouver un terrain d'entente avec le gouvernement chinois : les Etats-Unis reculent sur ce projet de taxes tandis que la Chine s'engage pour sa part à importer plus de marchandises agricoles américaines.
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Cet accord, note Bloomberg, pourrait aussi conduire à une réduction des taxes mises en place par Donald Trump sur les composants électroniques importés de Chine. Cette mesure potentielle pourrait donc aussi bénéficier à Apple, notamment pour ses Apple Watch, ses HomePod, ses Airpods ou encore ses récents Mac Pro, assemblés au Texas à partir de pièces fabriquées en Chine.
Bonne nouvelle, les acheteurs américains ne paieront pas 150 dollars de plus pour leur prochain iPhone
« Trump a offert en avance un cadeau de Noël à Apple », explique Dan Ives, analyste pour Wedbush Securities. « Si cette taxe avait été mise en vigueur, elle aurait représenté un véritable coup de poing dans le ventre d'Apple et aurait plongé les chaînes d'approvisionnement et la demande en pleine tempête pour les fêtes de fin d'année », poursuit-il.Plus précisément, cette taxe de 15 % aurait contraint Apple a adopter l'une des deux postures suivantes : maintenir ses iPhone aux tarifs actuels pour la période de Noël (en payant la taxe de sa poche) et subir une baisse de 4 % de son bénéfice par action l'année prochaine, ou augmenter le prix des iPhone et faire face à une demande inférieure de 6 à 8 % dès 2020.
Cette seconde solution aurait en effet contraint le géant à la pomme de rehausser de 150 dollars le prix de ses smartphones aux Etats-Unis, quitte à les placer complètement hors de portée de bien des acheteurs. Une extrémité à laquelle Apple échappe de peu. Notons que la taxe initialement prévue par Donald Trump aurait aussi impacté les iPad et les MacBook, également assemblés sur le sol chinois.
La grande faiblesse d'Apple ? Sa dépendance à l'industrie chinoise
Si la taxe promise par Donald Trump était pensée pour s'appliquer à l'ensemble des entreprises américaines ayant recours aux infrastructures chinoises pour l'assemblage de leurs produits, Apple aurait compté parmi les firmes les plus sévèrement touchées. Et pour cause, les produits clés d'Apple sont assemblés en Chine (les iPhone sont notamment fabriqués par les chaînes d'assemblage chinoises du taïwanais Foxconn).Taxer ces produits à hauteur de 15 % aurait donc sérieusement inquiété la firme de Cupertino, qui aurait été contrainte de relocaliser au plus vite une partie de sa production ailleurs en Asie. Une mesure difficile à mettre à exécution dans l'urgence.
Tim Cook n'a pas ménagé ses efforts avec Donald Trump
Comme le souligne Dan Ives, c'est en partie à Tim Cook que l'on doit l'accord consenti par Donald Trump. Ces derniers mois, le patron d'Apple n'a pas ménagé ses efforts pour rester dans les petits papiers du président américain.« Cook est devenu crucial dans les négociations en cours avec la Chine », explique l'analyste. « Apple, plus que n'importe quelle autre compagnie, a le plus à perdre si cette guerre des taxes ne va pas vers une trêve à l'avenir ».
Sans vraiment brosser Donald Trump dans le sens du poil (l'inimitié entre les géants américains de la Tech et Trump est grande), les réalités économiques ont forcé Tim Cook à traiter avec le président, et l'administration Trump au sens large. Fin novembre, le P.-D.G. d'Apple conviait par exemple le chef d'Etat à visiter le site d'assemblage des Mac Pro (une usine Flex Ltd, sous-traitant d'Apple, située au Texas). Une rencontre parmi tant d'autres cette année, qui aura porté ses fruits en dépit de critiques parfois acerbes adressées à Tim Cook.
À l'issue de l'événement, et comme le rapporte Bloomberg, le président Trump indiquait finalement que la taxe de 15 % était selon lui injuste puisqu'elle pénaliserait Apple face à son concurrent Samsung, par exemple, qui n'aurait pas à payer ces mêmes frais. Une idée qui a visiblement fait son chemin.
Source : Bloomberg