La Commission européenne dévoile ses exigences pour contraindre Apple à ouvrir complètement son écosystème iOS aux appareils tiers d'ici fin 2025. AirDrop, AirPlay, appairage simplifié... Cupertino devra permettre aux concurrents d'accéder aux mêmes fonctionnalités que ses propres produits, sous peine de lourdes sanctions.

Apple va devoir affronter le deuxième acte du DMA, et le cahier des doléances est fourni... © Shutterstock
Apple va devoir affronter le deuxième acte du DMA, et le cahier des doléances est fourni... © Shutterstock

Après avoir imposé l'USB-C et le sideloading à Apple, l'Union européenne poursuit sa croisade pour démanteler le « jardin fermé » de la marque à la pomme. Dans un document préliminaire publié le 18 décembre, la Commission détaille une série de mesures contraignantes visant à forcer l'interopérabilité totale d'iOS avec les appareils connectés tiers. Un nouveau chapitre s'ouvre donc dans le bras de fer entre Bruxelles et Cupertino, qui a déjà valu à Apple une amende record de 1,8 milliard d'euros en mars dernier pour pratiques anticoncurrentielles. Cette fois, l'objectif est clair : permettre aux montres connectées, écouteurs et autres accessoires de communiquer aussi efficacement avec l'iPhone que les produits Apple, et ce avant la fin 2025.

L'Europe veut forcer Apple à ouvrir son écosystème

La Commission européenne ne compte pas s'arrêter en si bon chemin dans sa volonté d'ouvrir l'écosystème iOS. Après avoir imposé l'USB-C et le sideloading, Bruxelles s'attaque désormais à l'interopérabilité des fonctionnalités clés d'Apple avec les appareils tiers. Le document préliminaire publié le 18 décembre détaille une série de mesures visant à contraindre Apple à ouvrir complètement son jardin fermé d'ici fin 2025. Concrètement, cela signifie que le transfert de fichiers sans fil devrait fonctionner de manière transparente entre iOS et d'autres systèmes d'exploitation, y compris Android. De même pour AirPlay, la diffusion de contenu audio et vidéo devrait être possible vers des appareils tiers, et vice-versa.

Parmi les fonctionnalités ciblées, AirDrop et AirPlay sont particulièrement visées. L'Europe exige qu'Apple fournisse « une interopérabilité effective avec la fonctionnalité AirDrop ». Concrètement, cela signifie que le transfert de fichiers sans fil devrait fonctionner de manière transparente entre iOS et d'autres systèmes d'exploitation, y compris Android. De même pour AirPlay, la diffusion de contenu audio et vidéo devrait être possible vers des appareils tiers, et vice-versa.

Vers une unification d'AirDrop et Nearby Share ? © Shutterstock
Vers une unification d'AirDrop et Nearby Share ? © Shutterstock

La Commission souhaite également qu'Apple ouvre sa fonction d'appairage par proximité. Actuellement réservée aux AirPods et à l'Apple Watch, cette fonctionnalité permet une connexion rapide et sans friction. Bruxelles veut que les accessoires tiers, comme des écouteurs d'autres marques, puissent bénéficier de la même expérience utilisateur fluide. Apple devrait garantir « les mêmes invites utilisateur » et « les mêmes écrans d'information » que pour ses propres produits.

Des délais serrés pour Apple

Ce calendrier laisse peu de marge de manœuvre à la firme de Cupertino pour adapter son écosystème. La Commission fixe des échéances ambitieuses : « Apple devra mettre en œuvre les mesures ci-dessus dans la prochaine version majeure d'iOS, et dans tous les cas au plus tard d'ici fin 2025 ». Ce calendrier laisse peu de marge de manœuvre à la firme de Cupertino pour adapter son écosystème.

Sans surprise, Apple s'oppose fermement à ces propositions. La société californienne a déjà exprimé son désaccord avec plusieurs mesures. Le bras de fer entre Bruxelles et Cupertino semble donc loin d'être terminé. Néanmoins, l'Europe a démontré sa détermination par le passé, notamment en infligeant une amende record de 1,8 milliard d'euros à Apple en mars dernier pour pratiques anticoncurrentielles.

Vers une mise en œuvre rapide sous la supervision européenne

La Commission européenne impose à Apple de soumettre dans un délai d'un mois un plan détaillé décrivant les mesures techniques qu'elle compte mettre en place. Ce document devra permettre aux autorités d'évaluer si les solutions proposées garantissent une interopérabilité réellement effective. La firme de Cupertino devra ensuite implémenter l'ensemble des changements dans la prochaine version majeure d'iOS, au plus tard fin 2025.

Logo Apple et un cadenas. © Shutterstock

Pour s'assurer qu'Apple ne puisse pas contourner ses obligations, la Commission a établi des règles strictes. L'entreprise ne pourra pas imposer de restrictions techniques ou contractuelles discriminatoires, ni ajouter de « friction » dans l'expérience utilisateur comme des invites de permission multiples ou des avertissements exagérés sur les risques. Les solutions d'interopérabilité devront être gratuites et accessibles à tous les fabricants.

À l'expiration du délai de mise en œuvre, Apple devra fournir un rapport complet détaillant toutes les mesures techniques implémentées. Ce document, dont une version non confidentielle sera rendue publique, devra inclure l'ensemble des détails techniques et API mis à disposition des tiers. La Commission pourra ainsi vérifier qu'Apple respecte pleinement ses obligations d'ouverture.