Alors que le Digital Markets Act continue de secouer l'écosystème Apple, la Commission européenne dévoile de nouvelles exigences concernant l'interopérabilité d'iOS. Le géant de Cupertino se retrouve face à un dilemme : préserver son jardin clos ou céder aux pressions réglementaires toujours plus pressantes de Bruxelles.
Le bras de fer entre Apple et l'Union européenne se poursuit avec une nouvelle exigence de taille : l'interopérabilité totale d'iOS avec les plateformes concurrentes. Une demande qui soulève de vives inquiétudes chez le géant californien, notamment en matière de protection des données personnelles et de sécurité de son écosystème, jalousement gardé depuis ses débuts.
Un nouveau chapitre dans la saga réglementaire
La Commission européenne a dévoilé ce mercredi un document exhaustif détaillant ses attentes en matière d'interopérabilité. L'institution exhorte Apple à démanteler les barrières techniques qui limitent l'accès des développeurs tiers à des fonctionnalités jusqu'ici réservées aux applications natives. Les revendications portent notamment sur l'intégration approfondie des accessoires connectés tiers et la possibilité pour les applications concurrentes de fonctionner sans entrave en arrière-plan, bouleversant ainsi la philosophie historique d'iOS.
La période de consultation s'étend jusqu'au 9 janvier 2025, un délai particulièrement restreint pour une transformation aussi fondamentale. Cette nouvelle offensive s'inscrit dans le sillage des actions précédentes de l'UE, marquées notamment par une amende colossale de 1,8 milliard d'euros infligée à Apple en mars 2024 pour ses pratiques jugées anticoncurrentielles sur l'App Store.
L'ombre des sanctions
Apple pointe particulièrement du doigt les ambitions de Meta, qui aurait soumis un catalogue de 15 requêtes d'interopérabilité. La firme de Tim Cook s'alarme de la portée de ces demandes qui, si elles venaient à être validées, offriraient à Meta un accès sans précédent à un éventail de données sensibles : messagerie, historique d'appels, bibliothèque photos, gestionnaire de mots de passe et autres informations critiques.
Meta justifie ses sollicitations par la nécessité d'optimiser l'expérience utilisateur de ses dispositifs, notamment les lunettes Ray-Ban Meta et les casques Quest. Apple rétorque qu'une interopérabilité suffisante existe déjà pour ces appareils, sans nécessiter d'accès privilégiés susceptibles de compromettre la confidentialité des utilisateurs.
La non-conformité avec le DMA expose Apple à des sanctions financières vertigineuses, pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires mondial. Cette menace s'ajoute au contentieux déjà substantiel avec les autorités européennes, fragilisant la position du géant technologique sur le marché européen.
Cette nouvelle confrontation s'inscrit dans une série de défis réglementaires majeurs pour Apple en Europe. Entre l'ouverture forcée de son écosystème iOS, les amendes record et les exigences croissantes du DMA, la firme californienne traverse une période particulièrement tumultueuse dans ses relations avec le régulateur européen.
Source : 9to5mac