Les États-Unis ont ajouté Tencent, entreprise technologique chinoise et éditeur de WeChat, à leur liste des entreprises militaires chinoises. Cette désignation n'entraîne cependant pas d'interdiction immédiate.
Dans une mise à jour récente de sa liste noire, qui ne cesse ainsi de s'allonger, le ministère américain de la Défense a désigné Tencent, connu pour sa plateforme de messagerie WeChat ainsi que ses activités dans le cloud et les jeux vidéo, comme une entreprise potentiellement liée à la stratégie militaro-civile de la Chine. CATL, un important fournisseur de batteries pour des constructeurs automobiles tels que Tesla et Ford, a également été ajouté à cette liste.
Même s'il ne s'agit pas d'interdiction formelle, on ignore cependant les possibles répercussions économiques et diplomatiques.
Tencent inscrit sur la liste des entreprises militaires chinoises
Le ministère américain de la Défense a inclus Tencent dans sa liste en raison de la stratégie de fusion militaro-civile adoptée par la Chine. Cette politique vise à renforcer les collaborations entre les entreprises privées et l'Armée populaire de libération (APL) pour développer des technologies stratégiques. Tencent a contesté cette décision, la qualifiant d'erreur, et a annoncé son intention de faire appel.
Si le document officiel ne précise pas les motifs exacts de cette inclusion, on peut supposer que des éléments propres à ses activités pourraient avoir retenu l'attention des autorités américaines. Sa plateforme de messagerie WeChat, très utilisée en Chine et dans la diaspora, est parfois accusée de servir d'outil pour la collecte de données ou la diffusion de messages étatiques. Certains gouvernements, comme le Canada, ont interdit l'application sur leurs appareils officiels. Par ailleurs, Tencent propose des services de cloud et des solutions de cybersécurité qui pourraient potentiellement intéresser des entités militaires.
Des répercussions possibles pour Tesla et Microsoft
Cette désignation pourrait également affecter d'autres grandes entreprises, comme Tesla, dont le fournisseur de batteries CATL a donc été ajouté à la liste. Là encore, même si cela n'implique ni interdiction ni sanctions immédiates, cela pourrait davantage crisper les relations commerciales et les chaînes d'approvisionnement.
Les liens de Tencent avec l'industrie du jeu vidéo, notamment à travers Epic Games et Activision Blizzard, soulèvent également des questions. Tencent développe une version mobile de Call of Duty, un titre appartenant à Microsoft depuis son acquisition d'Activision. Si les pressions américaines vont plus loin, cela pourrait compliquer les collaborations futures.
Sources : The Register, Squire Patton Boggs, Federal Register