Dans une décision préliminaire, la Commission européenne accuse Google d'avoir accordé un traitement de faveur à ses propres services, Shopping, Hotels et Flights.

Google favorise un peu trop ses propres résultats de recherche © viewimage / Shutterstock
Google favorise un peu trop ses propres résultats de recherche © viewimage / Shutterstock

Avec l'entrée en vigueur du Digital Markets Act en mars 2024, Google avait dû montrer patte blanche et mettre en conformité ses services. La Commission européenne avait notamment mené l'enquête sur le géant du Web pour vérifier sa conformité avec la nouvelle réglementation sur les marchés numérique.

Apparemment, les résultats ne sont pas suffisants : l'organisation accuse désormais Google d'avoir violé les lois antitrust européennes. Voici pourquoi.

Google accusé d'avoir violé le droit de la concurrence

Parue hier, la décision préliminaire de la Commission européenne est formelle : Google favoriserait les services Flights, Hotels et Shopping dans ses résultats de recherche, au grand dam des comparateurs concurrents. Sur le Play Store, la firme américaine empêcherait également les développeurs de rediriger leurs utilisateurs vers d'autres canaux. Google contreviendrait donc non seulement aux lois antitrust de l'Europe, mais aussi au Digital Markets Act. Il est, bien sûr, sommé d'apporter de nouveaux changements à ses services.

Cela n'a évidemment pas plu au géant du Web, qui a répliqué en expliquant que ces lois causaient du tort aux clients et aux entreprises européens : « Ces changements, et bien d'autres que nous avons dû mettre en place en Europe, font déjà perdre jusqu'à 30 % de trafic aux entreprises européennes. La frustration des utilisateurs est telle que beaucoup recourent à des solutions de contournement complexes pour accéder aux entreprises et aux informations recherchées » a notamment souligné Olivier Bethell, directeur principal de la concurrence chez Google, en prenant pour exemple Google Flights.

Google Flights sur la sellette © Google
Google Flights sur la sellette © Google

Une amende pouvant aller jusqu'à 35 milliards de dollars

Pour Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive de l'Europe chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, « il est essentiel qu'Alphabet se conforme pleinement au DMA afin de garantir des opportunités commerciales et d'innovation à tous les fournisseurs de services numériques. » Google, lui, déplore que les décisions de l'UE « créent un faux choix entre ouverture et sécurité ». Le géant craint notamment la multiplication de liens malveillants dans l'écosystème Google Play.

Google avait déjà fait plusieurs ajustements l'an passé : le widget Google Flights avait notamment été supprimé et la firme avait testé un retour aux liens bleus. Mais la Commission européenne a estimé que ce n'est pas suffisant. Ses demandes ont notamment été fortement critiquées par le Président Donald Trump qui voit dans ces actions une entrave à la libre concurrence.

En attendant que ces tensions s'apaisent, Google reste encore et toujours en porte-à-faux. Malgré ses contestations, le géant pourrait être contraint de régler une amende salée pour sa violation du Digital Markets Act : l'Union européenne peut lui demander jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires annuel mondial, soit, si l'on se fie à ses chiffres de 2024, la coquette somme de 35 milliards de dollars.

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Source : The Verge