Ce fut un premier vol historique, malgré un échec prématuré. La fusée Spectrum de la start-up allemande Isar Aerospace s'est écrasée quelques secondes seulement après son décollage.

La fusée Spectrum sur son pas de tir, en Norvège. © Isar Aerospace
La fusée Spectrum sur son pas de tir, en Norvège. © Isar Aerospace

Car il s'agissait du tout premier vol orbital réalisé depuis l'Europe continentale, plus précisément depuis l'archipel des Lofoten, au nord-est de la Norvège. Si en 2023, Virgin Orbit avait déjà tenté de lancer une fusée depuis le Vieux Continent, ce n'est pas un pas de tir qui avait été utilisé, mais un Boeing 747. L'essai s'était soldé par un échec, menant à la faillite de la société.

Un échec certes, mais aussi de nombreuses données

C'était aussi le premier vol test de Spectrum, une fusée de 28 mètres de hauteur à deux étages, capable de transporter une charge utile d'une tonne jusqu'à l'orbite terrestre, voire même au-delà.

Lancée depuis le port spatial de la firme norvégienne Andoya Space, la fusée a très rapidement vaciller avant de se retourner puis de retomber sur Terre. Si Isar Aerospace ne s'attendait pas à atteindre l'orbite dès le premier coup, la durée de vol a toutefois été relativement courte en raison d'un « incident », selon l'entreprise scandinave. Aucun dégât matériel ou humain n'est à déplorer.

Malgré tout, ce vol a permis d'engranger « des tonnes de données que les équipes peuvent désormais évaluer pour en tirer des enseignements », a expliqué un employé d'Isar Aerospace dans une vidéo publiée en direct sur YouTube.

La fusée Spectrum, transportée jusqu'à son pas de tir. © Isar Aerospace
La fusée Spectrum, transportée jusqu'à son pas de tir. © Isar Aerospace

Le New Space européen sur le pas de tir

PLD Space, Latitude, Rocket Factory Augsburg… Isar Aerospace compte parmi une nouvelle génération de jeunes pousses européennes prêtes à conquérir le secteur spatial. Basées en France, en Allemagne ou en Espagne, elles travaillent d'arrache-pied pour fournir à l'Union européenne (UE) un accès souverain (et beaucoup plus fréquent) à l'orbite.

C'est un enjeu majeur, alors que des pays comme la Chine, les États-Unis ou la Russie disposent de lanceurs capables de réaliser pléthore de missions annuelles. La situation est d'autant plus cruciale avec les retards accumulés par Ariane 6, alors même que le contexte géopolitique reflète l'importance de ne pas dépendre d'une autre nation pour pouvoir atteindre l'espace.

À découvrir
NewSpace européen : l'orbite se rapproche et les plans se précisent

29 septembre 2024 à 17h29

Décryptage

Source : Le Monde