La messe est dite : Le gouvernement allemand abandonne définitivement Quaero, projet « européen » de moteur de recherche censé concurrencer les poids lourds américains du secteur, Google en tête.
Le retrait annoncé fin décembre par le ministère allemand de l'économie a été confirmé depuis par l'Agence française de l'innovation industrielle (AII). Présenté par le président français, Jacques Chirac, comme le futur « Airbus d'Internet », Quaero n'est plus qu'un projet franco-français, piloté par avec l'appui d'acteurs comme Avarto, Exalead, France Télécom, l'INA et l'Inria.
Hendrik Luchtmeier, porte-parole du ministère allemand de l'économie a déclaré le mois dernier : « Il devrait subsister des coopérations au sein de groupes de travail, mais le consortium entre les gouvernements allemand et français a vécu ».
A l'origine de ce divorce franco-allemand, des divergences sur le fond : Les partenaires français du projet Quaero privilégient les technologies de reconnaissance d'image et de vidéo. En Allemagne, industriels et centre de R&D ont préféré se concentrer sur la recherche sémantique. Résultat, deux projets distincts vont être menés : Outre-Rhin, des industriels allemands dont Empolis, une entité de Bertelsmann, et Siemens, se sont ralliés au projet Theseus.
Dix-huit mois après son lancement officiel, Quaero, qui devait être doté d'une enveloppe de 250 millions d'euros sur cinq ans, est en panne et reste dans la ligne mire de la Commission européenne. Peut-on espèrer que Quaero, Theseus ou encore le norvégien Fast, parviennent à se faire une place de choix sur un marché des technologies de recherche web ultra-dominé par les Etats-Unis ?