Parallèlement à la course à l'audience sur le web, la rivalité entre les grands portails se concrétise également sur le terrain nettement moins virtuel des datacenters, ces centres destinés à héberger des milliers de serveurs informatiques, donnant l'accès effectif aux services et aux contenus des grands noms de l'internet.
La semaine dernière, Microsoft a annoncé un investissement de 550 millions de dollars dans un datacenter géant, près de San Antonio au Texas tandis que Google confirmait un autre projet à 600 millions de dollars, dans un site en Caroline du Nord, quelques mois après avoir ouvert un site géant en Oregon, près d'un barrage hydroélectrique.
Selon le journaliste Robert X. Cringley, Google aurait même acquis plus de 520 acres (environ 210 hectares) à Goose Creek en Caroline du Sud, afin de construire deux autres datacenters géants, près d'une centrale électrique. Selon les estimations d'analystes américains, Google devrait investir plus de 2 milliards de dollars dans ces datacenters, afin de faire face à ses seuls besoins informatiques.
Loin de se limiter à l'indexation du web pour leur moteur de recherche, les champions du web proposent désormais toute une palette de services, allant des traditionnels outils communautaires (messagerie, messagerie instantanée, blogs, ...), aux services multimédia (partage de photos, de vidéo) sans oublier la fournitures d'applications bureautiques (traitement de texte ou tableur en ligne).
Véritables usines à octet, ces datacenters devraient en tout cas assurer la domination de Google et Microsoft sur le web, creuser l'écart avec d'autres groupes comme et enfin incarner, un siècle après l'apparition des premières usines automobiles, le virage numérique pris par l'économie américaine.