Entre deux sessions sur la sécurité, la virtualisation, les SOA, la GED, le search, la communication unifiée ou le développement Web, Bernard Ourghanlian, Directeur Technique et Sécurité de Microsoft France, a animé une petite conférence destinée à partager la vision de l'éditeur sur l'avenir de l'informatique et plus particulièrement du logiciel.
Des PC toujours plus performants
A court terme, Microsoft anticipe des machines toujours plus puissantes avec des microprocesseurs qui devraient encore centupler leurs performances dans les 10 prochaines années grâce à la généralisation des multi cœurs. Cette hausse quasi linéaire des performances devrait également s'appliquer à d'autres domaines comme le stockage (démocratisation du TeraOctet), la transmission de données (Ethernet à 20 Gb/s), l'optique (généralisation de capteurs photo à 10 Mpixels) ou encore l'autonomie (objectif de 8 heures en 2010).
Révolutionner les interfaces homme machine
Mais au-delà de cette vision finalement assez classique de l'informatique, Microsoft s'interroge sur l'aspect qu'aura l'ordinateur de demain. "En 2010, les téléphones mobiles seront aussi puissants que les PC d'aujourd'hui" avertit Bernard Ourghanlian. Apparemment convaincues que l'ère du clavier et de la souris touchent à sa fin, les équipes de Microsoft Research travaillent par exemple sur les interfaces vocales (synthèse ou reconnaissance de la voix) et se sont ainsi mis à identifier toute une série de périphériques de «réalité augmentée», allant du projecteur mobile du sud coréen Iljin Display, en passant par le clavier virtuel à diode rouge de VKB et Siemens sans oublier d'impressionnantes démonstrations d'affichage holographique des chercheurs Microsoft de Redmond ou Cambridge, dignes des meilleurs films de sciences fiction hollywoodiens.
Repenser le logiciel
Windows Vista enfin lancé, Microsoft s'est offert une étonnante séance d'auto critique sur les logiciels actuels : «La productivité des développeurs stagne et la complexité des logiciels actuels entraine de nombreux bugs et des problèmes de sécurité. Si l'homme ne sait pas gérer cette complexité, ce sera à des machines de le faire !» a menacé Bernard Ourghanlian.
Pour faire face à ces nouveaux défis, Microsoft planche tout d'abord sur de nouveaux concepts, allant de SoftGrid (installation de logiciel à la demande sans altérer la base de registre), au couple Domain Specific Language (DSL) / Dynamic System Initiative (DSI) en passant par le Service Modeling Language (SML), où l'humain délègue justement la génération du code à la machine. «Notre objectif est d'abandonner les langages de programmations classiques au profit de langages "managés", tels que le C#, offrant une amélioration de la résilience du système en cas d'erreur du logiciel. » explique le directeur technique de Microsoft.
Singularity OS
En parallèle, Microsoft a également débuté la conception d'un nouveau système d'exploitation baptisé Singularity. Contrairement à Windows, ce système d'exploitation expérimental s'appuie sur un concept de micro noyaux, individuellement très simples et limitant les échanges d'information au plus bas niveau, mais offrant des performances et surtout une fiabilité largement supérieures aux systèmes d'exploitation traditionnels. «Pour Singularity, nous avons imaginé un système capable de gérer des milliards de respirocytes, des cellules artificielles de globule rouge» a indiqué Bernard Ourghanlian.
Bref, entre les nouvelles interfaces homme-machine, des logiciels inspirés du fonctionnement du corps humain, les nombreuses allusions au célèbre 'test de la machine de turing' (ne plus pouvoir distinguer intelligence humaine et artificielle) sans oublier le projet de recherche 'MyLifeBits' (un cerveau numérique revisitant le concept de «Memex»), les équipes de Microsoft ont dépeint une vision étonnement organique de l'avenir de l'informatique. Reste désormais à savoir ce qui se concrétisera d'ici 2020 et ce qui restera éternellement du domaine de la science fiction.