Six ans après le dépôt de la première plainte d'AMD, la Commission européenne vient officiellement d'accuser Intel d'avoir usé de pratiques illégales et anticoncurrentielles pour assurer sa suprématie sur le marché des microprocesseurs. Le géant de Santa Clara, qui n'a pas encore réagi à cette déclaration, dispose désormais de deux mois pour préparer sa défense et répondre aux accusations formulées à son encontre.
AMD, numéro deux mondial sur le marché du microprocesseur, accuse depuis des années son grand rival Intel d'avoir accordé des remises substantielles aux fabricants et intégrateurs de PC en échange de l'utilisation exclusive de ses puces. Différentes plaintes ont été déposées aux Etats-Unis, au Japon et en Europe. Début 2007, Intel détenait environ 80% des parts du marché mondial des microprocesseurs.
Considérée comme l'une des autorités les plus strictes en matière de respect des règles de la concurrence, la Commission européenne devra donc déterminer si les preuves fournies par AMD et par les différentes enquêtes diligentées depuis le dépôt de la première plainte sont suffisantes pour attester la culpabilité d'Intel. En Europe, le non respect des règles de la concurrence est passible d'une amende équivalant à 10% du chiffre d'affaires annuel réalisé sur le territoire. En 2004, Microsoft avait ainsi été condamné à une amende record de 497 millions d'euros.