Les éditeurs du rappeur Eminem viennent d'attaquer en justice, au motif que la firme vendrait via l'iTunes Store les morceaux du chanteur américain sans leur autorisation. Ils réclament 75.000 dollars de dommages au titre de violations du droit d'auteur, et 150.000 dollars par infraction constatée ou pour chaque téléchargement de l'un des titres concernés via iTunes. Apple a pourtant un accord avec Universal Music, la maison de disques qui détient les droits de ces chansons.
Eight Mile Style, l'éditeur d'Eminem, affirme que son accord explicite est indispensable pour que la musique du rappeur puisse être commercialisée en ligne. Il va jusqu'à affirmer avoir déjà reçu des demandes émanant d'Apple concernant la vente en ligne des morceaux d'Eminem, mais aurait toujours refusé de donner suite à ces requêtes. Apple serait donc passée par Universal, qui lui aurait donné son accord.
Si la maison de disques est toute puissante en matière de publication de CD, la vente en ligne est régie de façon beaucoup floue, laissant la place au doute. « C'est une question majeure pour l'industrie de la musique, qui se pose pour de nombreux artistes et de nombreuses maisons de disques », déclare Norman Ankers, avocat d'Eight Mile Style, qui rappelle que sur les 0,99 dollar facturés par Apple sur chaque morceau, 0,70 dollar vont à la maison de disques alors que seulement 0,09 dollar vont à l'éditeur.
En 2004, Eminem avait déjà attaqué Apple, qu'il accusait d'avoir utilisé un de ses titres sans son consentement dans l'une de ses publicités. L'affaire avait été résolue à l'amiable.