, spécialiste allemand du progiciel, a annoncé dimanche son intention d'acquérir l'éditeur franco-américain Business Objects, numéro un mondial des solutions décisionnelles, pour la somme de 4,8 milliards d'euros. Approuvé par le conseil d'administration de Business Objects, le projet sera recommandé à ses actionnaires.
L'opération, une fois finalisée, devrait permettre à Business Objects de fonctionner de manière autonome, à SAP d'accroître son bénéfice par action en normes comptables américaines dès 2009. C'est également l'occasion pour SAP de rester compétitif face à son rival américain, Oracle, sur le segment porteur de l'informatique décisionnelle (recherche, traitement et analyse de données, gestion de la performance).
Selon Gartner, le marché mondial des solutions de business intelligence (BI) a pesé 4,6 milliards de dollars en 2006 (+14,9% sur un an). Les spécialistes ont cependant perdu des plumes : la part de Business Objects est passée de 20,4% en 2005 à 18,7% en 2006, celle de l'étatsunien SAS Institute a reculé de 0,5 point à 14,3%, celle du canadien Cognos de 0,6 point à 13,4%.
En revanche, les généralistes dont les progiciels intègrent des briques décisionnelles avancées, ont tiré leur épingle du jeu. La part de l'allemand SAP a augmenté de 2,3 points pour atteindre 8,2% en 2006, celle de l'américain Microsoft est passée de 8 à 9,9%. Si la part d'Oracle sur ce marché est restée stable à 5,9%, elle devrait plus que doubler cette année grâce à l'acquisition au printemps 2007 d'Hyperion, concurrent de Business Objects, pour la somme de 3,3 milliards de dollars.
Dans ce contexte, le rachat de Business Objects par SAP permettra au groupe allemand de prendre la tête du marché mondial des outils de BI, d'une part, à l'édition européenne du logiciel de gagner en visibilité auprès des entreprises, des partenaires et des actionnaires, d'autre part.
« L'acquisition de Business Objects s'inscrit dans la stratégie de SAP de doubler la taille de son marché potentiel à l'horizon 2010 », a souligné dans un communiqué Henning Kagermann, CEO de SAP AG. « SAP va accélérer sa croissance sur le segment des utilisateurs professionnels, tout en poursuivant sa stratégie réussie de croissance organique sur les autres segments ».