Rétroviseur : l'actualité numérique de mars et avril 2007

Matthieu Dailly
Publié le 27 décembre 2007 à 17h07
Après les mois de janvier et février, poursuivons la rétrospective en plusieurs épisodes chronologiques de l'année 2007 avec les mois de mars et avril.

Le virus Storm worm fait son apparition

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Un éléctrochoc a encore frappé, cette année, le monde numérique. Et plus particulièrement les réseaux d'échanges et communautaires. Près de 25 ans après l'apparition du premier virus, Elk Cloner, les nouvelles menaces apparaissent tous les jours. Ainsi depuis mars, le virus Storm worm (Blog, forum, webmail : le virus Storm Worm menace) qui se propage via les messageries mails, a transformé de très nombreux ordinateurs en PC zombies et relais pour Spam. Mais cette année pourrait surtout être considérée comme celle du véritable lancement des virus sur mobiles. Christophe Vérité, ingénieur avant-vente de F-Secure France, expliquait dans nos colonnes en août, qu'il y en avait au moins 350 référencés. D'ailleurs, l'une des principales craintes, pour l'année 2008, concerne l'arrivée prochaine et en masse de virus destinés à être propagés sur l'iPhone d'Apple. On parle alors de l'iPhone comme la « première source d'intérêt pour les hackers en 2008 » (L'iPhone d'Apple en proie à une horde de virus en 2008 ?). Chaque année, ce sont entre 15 et 20 000 nouveaux virus qui sont créés. Ce qui porte le total à plus de 100 000. En 2005, 18 millions de Pc avaient étés infectés par le virus Sasser. Tandis qu'aujourd'hui plus de 80% du courrier éléctronique mondial est composé de spam.

La fête de l'Internet a dix ans

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Bien que confrontée aux problème des virus, la fête du web soufflait tout de même, fin mars, sa dixième bougie (La Fête de l'Internet a 10 ans, "l'âge de participation"). Les organisateurs ont cette foi-ci opté pour un "bliki", un blog collectif où chaque personne autorisée peut librement publier et modifier les contenus. C'est pour eux un moyen d'illustrer "l'âge de participation" du web. Cette thématique avait déjà été aborbée lors de la neuvième édition sous le titre "tous acteurs, tous médias". Mais la Fête de l'Internet 2006 n'avait pas eu le succès espéré (Parité : Catherine Vautrin dialogue en direct avec les internautes). Peut-être l'Internet n'a-t-il plus besoin d'être fêté ? Pourtant, en 2007, de nouvelles thématiques ont étés discutées: la sensibilisation, la prévention et l'éducation des plus jeunes en direct des EPN (espaces publics numériques) et les outils communautaires (blogs, wikis, réseaux sociaux, etc.). En mars, Neteco rappelait que, d'après Médiamétrie, 84% des foyers connectés, eux même composés d'une trentaine de millions d'internautes, surfent en haut débit.

Blogopole et Hi-Tech pour la présidentielle 2007

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Age de participation, également, pour les politiques numériques. La présidentielle était, en ce début d'année, à l'origine de nombreux buzz (Présidentielle et TIC : Les représentants des candidats s’expriment au Sénat). Une marée de mots, de débats et de prises de position s'est déversée pendant presque un an sur la toile. Résultat: le traitement en ligne de la campagne s'est dévéloppé, des critiques sur la liberté de la presse se sont faites entendre, les blogs politiques ont prolifèré et une polémique sur les machines de vote a éclaté. Pourtant, un sondage commandé alors par RTL à l'institut Novatris / Harris Interactive, indiquait que seuls 24% des internautes déclarent qu'Internet avait influencé leur vote.

L'un des premiers outils apparu pour cette présidentielle 2007 est la blogopole. Cette cartographie 3D de la blogosphère politique a été conçue par la société RTGI et l'université technologique de Compiègne. Elle permettait de suivre l'évolution de l'audience des nombreux blogs politiques créés pour l'occasion. En octobre, elle comptait 1300 sites. Quelques mois plus tard, la blogopole avait presque doublé avec 2046 sites référencés.

Ces groupes politiques ont souvent fait les frais de leur présence sur le web. En particulier le FN qui a subit plusieurs attaques sur Second Life et dénonçait le 1er mars une tentative de piratage de sa liste éléctorale (Présidentielle : La liste du FN aurait été piratée). Mais la plupart des acteurs ont profité de cette manne venant du web participatif. France 2 rediffusait les passages télévisés des uns et des autres. La chaîne d'information France 24 lançait (Présidentielle : France24 met en ligne 'The Observer'), quant à elle, "the observer", une revue de presse internationale centrée sur la présidentielle. Les utilisateurs de la plate-forme Myspace pouvaient élire en ligne leur « meilleur candidat MySpace Président ». Et Tandis que le parti socialiste proposait une web télé, Ségolène Royal, candidate de gauche, sortait le sîte "desirsdavenir".

D'un côté, la stratégie des socialistes privilégiait l'aspect massivement participatif et plébicitait le logiciel libre. De l'autre, Nicolas Sarkozy, pour l'UMP, préférait viser les blogueurs influents tels que Loïc Lemeur, DG de Six Appart Europe. Mais lorsque le collectif qui regroupait des internautes, des blogueurs et des médias dont Agoravox.fr, 20minutes.fr et LeMonde.fr, a proposé le 16 avril 2007, un débat en ligne entre les quatre principaux candidats, la réponse fut négative. Un refus qui n'est pas passé inapercu puisqu'il n'y aura eu qu'un seul débat télévisé entre les différents candidats. Les blogueurs s'en sont, de fait, donnés à coeur joie lorsqu'il a fallu le commenter.

Puis est arrivé le défis des "sondages interdits". A savoir, la mise en ligne anticipée des résultats. Un acte totalement prohibé par le Forum des droits sur l'Internet (FDI) (Présidentielle : Le FDI s'oppose à une diffusion anticipée des résultats sur Internet) mais qui aura fait couler beaucoups d'encre. "Les règles prévues par la loi électorale visent avant tout à préserver la sincérité du scrutin. Ce principe est l'un des fondements du droit électoral français et de la démocratie », précisait alors le FDI. Loïc Lemeur, Karl Zéro et d'autres pensaient pouvoir contourner la loi, mais la lourde amende et le flux massif d'internautes qui se sont rués, entre 18 et 20h le jour du scrutin, tant sur les sites étrangers que sur les leurs, ont finalement empêché toute révélation.

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Outre les diverses intrusions du web dans la campagne présidentielle française de 2007, le numérique prenait aussi son envol dans les bureaux de vote. Quelque 80 communes ont ainsi fait confiance aux machines pour comptabiliser les votes lors du premier tour le 22 avril. Elles n'étaient plus que 77 au deuxième tour. Cette petite tentative, tout le monde n'y a pas cru (Peut-on faire confiance aux machines à voter ?). Débats et polémiques sur font de manipulation ont rapidement décrédibilisé les machines. Plusieurs démonstrations, diffusées à la télévision et sur Youtube, ont d'ailleurs très tôt montré la faillibilité du système. Il était techniquement possible de trafiquer les résultats. Pourtant ce sont près d'1,5 millions d'élécteurs qui, dès le premier tour, ont voté via ces moyens éléctroniques (Machines à voter : scandale ou combat d'arrière-garde ?). L'ergonomie des écrans tactiles était, entre autres, un élément problématique. Selon des chercheurs du Laboratoire de psychologie de Lorraine (Metz), des essais effectués avant le scrutin sur deux des trois types de machines agréées par le ministère de l'Intérieur ont montré que quatre personnes, de plus 65 ans, sur sept ne sont pas arrivées à voter. Ces diffucultés ont parfois même retardé la fermeture des bureaux. Des files d'attentes de plusieurs heures se sont formées à l'entrée de certains, poussant le conseil Constitutionnel à valider une prolongations des votes après 20h. La Présidentielle américaine de 2000, avec la victoire douteuse du républicain George W. Bush sur le démocrate Al Gore, fait également partie des évènement à jamais marqués par les machines à voter. Reste à savoir si le vote électronique, qu'il soit à distance ou non, sera un jour interdit en France. Bien, qu'évidement, aucun système ne mette réellement l'électeur à l'abri des fraudes.
Matthieu Dailly
Par Matthieu Dailly

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