Sinequa, Exalead, Antidot ou encore Polyspot, spécialistes français des technologies de recherche pour l'entreprise, vont-ils rester indépendants ? Après le rachat de l'éditeur norvégien Fast Search & Transfer (FAST) par le numéro un mondial du logiciel, l'américain Microsoft, pour 1,2 milliard de dollars, Jean Ferré, président de Sinequa, s'interroge.
Après avoir souligné l'importance de cette acquisition pour le marché, l'entrepreneur prévient : « la digestion de cette acquisition sur le plan commercial, technique et opérationnel prendra certainement un peu de temps, et ne garantit pas la capacité de Microsoft à réaliser une solution résolvant effectivement les besoins de recherche des grandes entreprises ».
Globalement, le président de Sinequa prêche pour sa paroisse : la spécialisation technique et fonctionnelle. Il indique : « Sinequa bénéficie d'une expérience certaine et d'une avance considérable dans le domaine du moteur intégrant des centaines d'applications différentes. Nous avons une marge de manoeuvre confortable pour poursuivre notre développement [...] Notre solution de recherche pour l'entreprise est bien en avance de celle de Microsoft en terme de pertinence, de scalabilité et de richesse fonctionnelle, et elle a dépassé depuis longtemps celle de FAST en terme de rapidité de mise en oeuvre et de coût global d'exploitation ».
En outre, Sinequa estime avoir les épaules assez larges pour « continuer à se mesurer aux géants du marché » et se réjouit de la disparition d'un concurrent. Mauvais calcul ? En 2007, sur le marché des logiciels décisionnels (BI), les généralistes ont volé la vedette aux spécialistes en les rachetant : l'américain Hyperion a été racheté par Oracle, le franco-américain Business Objects par , le canadien Cognos par . Le marché du « search » d'entreprise va-t-il connaître la même destinée ?