Adam Tangun, vice-président marketing/ventes pour l'Europe, l'Afrique et l'Amérique latine chez montres, les téléphones mobiles NFC, etc.
En 2-3 années, on a assisté à l'émergence d'une masse critique d'applications de paiement destinées à faciliter et à accélérer le paiement des petites sommes et des solutions d'identification, comme le passeport électronique sans contact. Nous prévoyons une accélération de ces déploiements dans de nouvelles zones géographiques. Par exemple, les passeports électroniques commencent à être émis au Moyen-Orient et en Afrique. En Europe, le marché se stabilise, sauf dans le cas précis des nouveaux Etats membres, comme la Roumanie et la Bulgarie.
Plus de confiance et donc de sécurité : la sophistication des algorithmes cryptologiques doit constamment être augmentée pour faire face à toutes les nouvelles menaces et attaques visant à usurper l'identité numérique des citoyens. La montée en charge des moyens de calcul, à l'image de l'ordinateur personnel dont la puissance de calcul augmente d'une génération sur l'autre à coût constant, permet de réduire les coûts et les efforts nécessaires pour organiser une tentative de fraude.
Simultanément les bouquets de services disponibles au moyen de transactions électroniques sont de plus en plus étendus et l'intérêt de frauder augmente d'autant plus. C'est notre rôle en tant qu'industriel et expert en cryptologie de pouvoir activement participer aux discussions avec les autorités compétentes comme la DCSSI en France, le BSI en Allemagne par exemple, afin d'identifier les attaques, et d'anticiper les contre-mesures dans nos produits. Ainsi, nous sommes certains que même lorsque nos produits sont utilisés des années après leur émission, puisqu'ils connaissent un long cycle de vie, le niveau de sécurité de la transaction électronique demeure très satisfaisant.
Pour les années à venir, concernant l'identification électronique des citoyens, nous voyons émerger des systèmes de transactions complexes comme le passage automatisé des frontières. Ils seront d'ailleurs une nécessité à la fois économique et de sécurité. Economique d'une part, pour continuer à faire croître les volumes du transport aérien, avec l'arrivée des très gros porteurs comme l'A380 ou finalement la concurrence entre compagnies aériennes et aéroports se joue au sol et non dans les airs. De sécurité d'autre part, pour permettre à la majorité des citoyens de passer facilement et rapidement les frontières, tout en systématisant les vérifications d'identité et en diminuant les coûts.
Maintenant que la masse critique de passeports électroniques est réelle, ce sont bien les transactions électroniques qui vont monter en puissance. Sur les douze derniers mois, 120.000 transactions de "passages de frontière automatisés" ont par exemple eu lieu au Portugal et en Suède, et ce, tout simplement à l'aide de passeports électroniques aux standards OACI que les utilisateurs présentent aux portails électroniques. Ces derniers n'ont donc plus besoin de se déclarer au préalable ou d'adhérer à un programme de "fidélité".
AB - Un rapprochement avec Card Systems, challenger de Gemalto, est-il envisageable ?
AT - Non. La création de Gemalto répond déjà aux enjeux de taille critique du marché de la sécurité numérique. Nous avons réuni les deux leaders, en termes de taille et d'innovation technologique, qui opéraient chacun à l'échelle mondiale, et ce de façon complémentaire. Nos clients ont déjà commencé à tirer parti des bénéfices de notre union, que ce soit en termes de R&D, de nouveaux services à l'adresse de leurs bases installées, comme de l'accompagnement commercial lié à notre empreinte géographique étendue. Il n'en demeure pas moins qu'en termes d'acquisitions nos marges de manoeuvre sont fortes, car notre santé financière est excellente. Les dossiers que nous examinons répondent cependant à une logique d'intégration d'expertises complémentaires susceptibles d'étendre, et de faire progresser, notre offre de services dans chacun de nos métiers.
AB - Adam Tangun, je vous remercie.