Airbus prend part à la course à l'Internet mondial par satellite

Thomas Pontiroli
Publié le 17 juin 2015 à 12h38
L'Internet généralisé pour tous par satellite se précise, avec l'annonce d'un partenariat industriel entre Airbus et OneWeb, soutenu par Qualcomm et Virgin. Objectif : 900 microsatellites d'ici trois ans.

Airbus Defence and Space a été choisi par la start-up américaine OneWeb pour la conception d'une flotte de 900 microsatellites. La portée de cette annonce, faite lors du salon du Bourget, n'est pas anodine : OneWeb ambitionne d'offrir une connectivité à Internet mondiale. Pour que le projet soit viable économiquement, les satellites se doivent d'être petits (150 kg) et à bon prix (400 000 dollars, vingt fois moins que la moyenne).


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Pour respecter ses délais, Airbus va concevoir un satellite par jour, ce qui n'aurait jamais été fait - Crédit : Airbus.


Le projet OneWeb, lancé à l'automne 2014, est porté par l'ancien « monsieur espace » de Google, Greg Wyler. L'homme a créé en 2007 l'opérateur satellitaire O3b Networks, dont le nom (« Other 3 billion ») fait référence aux trois milliards d'individus supplémentaires qui pourraient être raccordés à Internet. Mais la constellation d'O3b ne comprend que 16 satellites, pas assez pour une couverture globale. C'est là qu'arrive OneWeb.

L'annonce ne précise pas si OneWeb travaillera avec Elon Musk, le fondateur de Tesla et de SpaceX. En novembre dernier, le Wall Street Journal rapportait que le milliardaire souhaitait s'associer à Greg Wyler pour déployer son propre réseau satellitaire dédié à Internet. On sait en revanche que OneWeb bénéficiera du soutien du fabricant de puces Qualcomm et de Richard Branson, le patron de Virgin, intéressé par l'espace.

Airbus va devoir assembler des satellites en série

Pour Airbus, le défi est de taille. C'est en effet la première fois que le groupe européen fabriquera des satellites en série. Airbus explique, sans entrer dans les détails, qu'il capitalisera sur l'expérience dans la conception en grands volumes de l'avion de ligne A350. Les dix premiers satellites seront assemblés à Toulouse mais ensuite, une chaîne de production spéciale aux États-Unis se chargera des autres unités.

Les 900 satellites commenceront à être envoyés au début de l'année 2018. Le but est de former une constellation en orbite basse (1 200 km d'altitude). Chaque satellite offrira un débit de 8 Go/s. Plutôt que d'être placés en orbite géostationnaire (36 000 km), c'est-à-dire au-dessus d'un point fixe sur la Terre, les satellites voleront à grande vitesse, mais leur nombre important permettra qu'ils se relaient l'un l'autre.

Facebook fait voler un drone, Google avance ses pions

Le chantier de OneWeb et d'Airbus se croise avec celui de Facebook, qui nourrit les mêmes ambitions. Le réseau social a testé pour la première fois un drone à énergie solaire en mars 2015. Selon The Information cependant, la société avait aussi dans ses cartons un système de connectivité par satellite. Le coût du projet, évalué à un demi-milliard de dollars, aurait refroidi les ardeurs de l'entreprise, et le tout, a été abandonné.

Sur ce créneau, on retrouve également Google. Après avoir testé une transmission des données par ballons stratosphériques évoluant à 20 000 mètres du sol en 2013, l'américain semble étudier plus sérieusement la piste du satellite depuis le début de l'année. Il a récemment investi 1 milliard de dollars dans SpaceX.


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