19 heures et 16 minutes : Qantas s'offre le record du plus long vol du transport aérien

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 21 octobre 2019 à 09h31
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« Kookaburra », le Boeing 787-9 (© James D Morgan / Qantas)

La compagnie aérienne australienne a réussi l'exploit grâce à une parfaite optimisation de l'appareil, un Boeing 787-9.

C'est un authentique exploit que vient de réaliser Qantas. La compagnie aérienne australienne a battu le record du plus long vol commercial sans escale. Le Boeing 787-9 flambant neuf a décollé de l'aéroport John F. Kennedy de New-York pour rejoindre Sydney, où il a atterri très exactement 19 heures et 16 minutes plus tard, ce week-end. Cette performance, rendue possible grâce à de nombreux efforts logistiques, constitue un important réservoir d'enseignements pour le futur du secteur.

Des mois de préparation pour un assurer un trajet de 16 200 kilomètres

Réalisé dans le cadre du projet Sunrise, qui vise à relier Sydney à New-York et Londres, le vol embarquait un total de 49 passagers, membres d'équipage compris. Théoriquement, le Boeing 787-9 n'est pas destiné à assurer un trajet de 16 200 kilomètres. Pour rendre possible cette traversée XXL sans escale, il a donc fallu, d'une part, limiter le nombre de passagers et bagages, et d'autre part décoller avec le maximum de carburant.


L'aéronef embarquait 101 000 kg de carburant au départ, soit près de la moitié du poids total au décollage (233 000 kg). À son arrivée à Sydney, il lui restait une réserve de 6 000 kg de kérosène, correspondant à 1h30 de vol environ.

Plusieurs mois de préparation ont été nécessaires pour assurer ce vol. Il a fallu notamment déterminer la trajectoire de vol optimale, et préparer les quatre pilotes qui ont accepté de se succéder à la tête de l'appareil. Notons que 85 % du trajet furent effectués, selon Qantas, à une vitesse moyenne de 930 km/h), approchant parfois la vitesse du son (vitesse sol, précisons), et à une altitude allant de 36 000 à 40 000 pieds.

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Les scientifiques ont pu mener diverses expériences à bord (© James D Morgan / Qantas)

Expériences scientifiques et suivi minutieux des passagers

Ce vol sans escale New-York/Sydney fut l'occasion de mener toute une série d'expériences, visant par exemple à évaluer la santé et le bien-être à bord sur une si longue durée. Des scientifiques ont assuré un suivi des ondes cérébrales des pilotes et des niveaux de mélatonine. Ils ont aussi pris soin de vérifier que les passagers se livrent à un minimum d'activités physiques.


L'éclairage et les repas ont été ajustés de façon à atténuer les effets du décalage horaire. Dès leur embarquement, les passagers ont été invités à régler leur montre sur l'heure de Sydney. Théoriquement, un vol de nuit est censé démarrer avec un dîner. Sauf que Qantas a décidé de servir un déjeuner. De là, les voyageurs ont été tenus éveillés jusqu'à la tombée de la nuit, pendant six heures, pour réduire mécaniquement le décalage horaire.


« Dans l'ensemble, nous sommes très satisfaits de la façon dont le vol s'est déroulé. C'est formidable de disposer de certaines des données dont nous avons besoin pour aider à transformer ce service en un service régulier », a déclaré le capitaine Sean Golding.

Deux autres vols auront prochainement lieu dans le cadre du fameux projet Sunrise : l'un reliant Londres à Sydney (17 800 km !) en novembre, et l'autre entre New-York et Sydney, en décembre. L'idée de la compagnie Qantas est de transformer ces vols en lignes régulières.

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Bon appétit ! (© James D Morgan / Qantas)

Source : Communiqué de presse
Alexandre Boero
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Commentaires (10)
Azarcal

Quand je lis cet article, je pense que la dimution de la pollution générée par les avions c’est pas pour demain vu leur préocupation :confused:

Nmut

Exploit un poil ridicule je trouve. Pourquoi cramer autant de carburant inutilement (50 personnes sur les 280 typiques d’un tel appareil), pour que quleques personnes gagnent 3h sur un voyage de toute façon d’environ 2 jours…

Sinon, Alex, je pense qu’il y a encore une coquille dans l’annonce de Qantas, un 787 n’est en aucun cas capable d’atteindre la vitesse du son (et ce n’est pas près d’arriver, le sonic cruiser est encore sur plan)! :stuck_out_tongue:
En plus, la grosse baleine au départ a du se trainer pendant pas mal de temps avant de prendre son régime de croisière (Mach 0.85 => on retrouve le 85% de l’article, mais c’est 85% de la vitesse du son!).

AlexLex14

Salut @Nmut (et vous autres :))

Tu as raison, je pense que Qantas a un peu éméché le truc… Du coup petite rectif bienvenue :wink:

Visiblement, la vitesse moyenne du vol aurait été de 930 km/h (alors qu’on est plutôt dans les 900 à 920 généralement pour le 787-9 si je ne dis pas de bêtise).

Après, pour la vitesse du son, je crois qu’ils ont joué (dans leur com’) sur la distinction air/sol. Ils ont dû, grâce au courant-jet, atteindre des sommets mais… en vitesse sol du coup seulement (ce qui est déjà arrivé sur d’autres vols).

Nounours_Psx

930 km/h vitesse du son ? Physique niveau Collège… 340 m/s soit 1200 km/h au niveau de la mer, le redacteur aurait-il des lacunes ou mal traduit cette publi-information ?

Nmut

Aéronautiquement parlant, c’est un non-sens mais je suppose que le marketting n’en a que faire! Tu dois avoir raison, une confusion vitesse-air (en mach donc) et vitesse sol (en km/h ou en kts) ne doit pas les gêner outre-mesure! :stuck_out_tongue:
Et c’est sans compter que la valeur en km/h du Mach varie en fonction de de la pression et de la température (et donc directement de l’altitude)…

AlexLex14

C’est ça :sweat_smile:

En tout cas, c’est bien d’avoir soulevé le truc… merci l’ami :wink:

zoup01

On peut voler à bien plus que 930km/h en vitesse sol avec les vents en haute altitude…
J’ai relevé une fois sur un retour des Antilles dans un b747 plus de 1100km/h …
Cela surprend un peu…
Tout comme une autre fois, l’avion n’a jamais dépassé les 700km/h (vitesse sol) toujours à cause de ces mêmes courants de haute altitude mais cette fois en sens contraire .

La vitesse sol de 1200 km/h a déjà été dépassé dans des avions de ligne ( rechercher vol New-York Londres norwegian)

molotofmezcal

L’intérêt est surtout de proposer une ligne direct sans escale là , pas forcément de gagner des heures de vols/trajets.
Et niveau Eco, c’est toujours mieux que de proposer deux vols pour un même trajet non ?

Alexol

1 kg de kérosène équivaut à 1,25 litre
95 000 kg consommé (il en restait 6000) = 118 750 L

Soit une consommation de 7,33 L / 100 km (en se basant sur les 16200 annoncés)… Pire qu’une voiture et ça parle d’optimisation parfaite…

Et en vérifiant la consommation moyenne : http://www.economiematin.fr/news-consommation-transports-industrie-services-energie ça parle de 5 à 4 L / 100 km… c’est pas le cas ?..

Après si on divise en 49 passagers, c’est sûr c’est mieux qu’être à 5 en voitures…

[EDIT : On m’a fait remarquer que mon calcul est faux. Le bon résultat est 7,33 L PAR KM !..100 fois pire]

AlexLex14

Effectivement :wink:

Par contre… quand tu dis “cela surprend un peu”, c’est que tu as vraiment senti la différence au moment où ton avion volait à 1 100 km/h ?

Je suis curieux de savoir :slight_smile:

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