Voler "en V" comme les oies pourrait économiser jusqu'à 10% de carburant, selon Airbus

Benoît Théry
Publié le 23 novembre 2019 à 16h55
Contrails - Airbus A340
© Adrian Pingstone

Selon Airbus, copier le vol en « V » des oiseaux en période migratoire lui permettrait d'économiser entre 5 et 10 % de kérosène.

Le constructeur a déjà commencé les tests d'un programme baptisé « Fello'fly ». En plus de réduire la consommation en carburant, celui-ci doit également diminuer les émissions de CO2 du secteur aérien, qui continuent de grimper.

L'union fait la force

L'initiative a été présentée au salon aéronautique de Dubaï. L'ingénieure et présidente d'Airbus UpNext, Sandra Bour Schaeffer, y déclare : « On pourrait ainsi économiser de 5 à 10 % de carburant par voyage ».

Interrogée par Les Échos, elle détaille le fonctionnement des bancs d'oiseaux migrateurs. Des études récentes ont démontré que leur formation typique en « V » est destinée à réduire l'effort fourni par les volatiles situés à l'arrière du groupe. Ceux-ci profitent des turbulences créées dans l'air par les oiseaux situés devant eux. Lorsque les oiseaux de tête sont fatigués, ils échangent leur place avec ceux de l'arrière pour se reposer. Sandra Bour Schaeffer résume : « Il nous faut développer un système proche du concept de l'autopartage. Si on vole seul, on perd de l'énergie. Si on coopère, on en gagne ».


Airbus aurait déjà réalisé des vols de test, déclarant avoir fait voler deux A380 sur une liaison Paris-New-York, avec une distance de trois kilomètres entre les deux appareils. Une distance suffisante, selon le constructeur, pour ne pas poser de problèmes de sécurité, mais tout de même profiter de l'amélioration de la portance. D'autres essais sont prévus avec des A350 dans les mois à venir.

Petits efforts, grandes économies

L'initiative permettrait à la compagnie de se rapprocher de ses engagements d'émissions de CO2 sans grand effort financier. D'ici 2050, Airbus souhaite réduire de moitié les émissions de CO2 de ses appareils. Si la modernisation des appareils reste la méthode privilégiée pour atteindre cet objectif, cette nouvelle technique apporterait un gain non négligeable aidant à tenir les délais.


Comme le précise Les Échos, la difficulté principale sera la réorganisation de l'espace aérien, Airbus devant obtenir l'aval des différentes autorités nationales et internationales. De nouveaux logiciels seront également nécessaires pour aider les pilotes à tenir leur position dans la formation. Le directeur du programme Fello'fly, Nick Macdonald, a déclaré : « Nous développons les fonctions nécessaires aux pilotes pour rester derrière le leader en toute sécurité pendant un vol long-courrier ».

Source : Les Échos

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Commentaires (10)
cirdan

L’idée est intéressante mais la comparaison avec le vol des oies n’est pas très cohérente dans l’exemple donné. Il faut être au moins trois pour reproduire un vol en « V » et si c’est juste pour profiter de la portance d’un leader, c’est quelque chose qu’on peut observer depuis longtemps dans une multitude de sports.

Vanilla

Quand on voit comment le logiciel du 737 Max de Boeing fonctionne tellement bien, on a a hâte de voir des logiciels piloter intégralement les Airbus, bien sûr… comme cela ils pourront se crasher en V plutôt que seul !!

Le pire c’est quils ne sont même pas foutu chez Boeing de réparer leur logiciel, car après avoir fait la mise à jour, les nouvelles simulations ont montré que l’avion pouvait encore se crasher…

https://www.bloomberg.com/news/articles/2019-11-08/delays-in-boeing-max-return-began-with-near-crash-in-simulator

nirgal76

Le problème du 737 est qu’il est structurellement instable, peuvent faire ce qu’ils veulent avec le logiciel, cet avion est une daube. Après, les logiciels commandent et pilotent déjà la majeure partie du temps sur les airbus, je sais même pas si on peut encore parler de pilotage.Ce n’est pas parcequ’un avion à un probleme logiciel que tous les logiciels posent problème. ce genre de raccourcis n’est pas très malin

Gh0st_D0g

Ceux-ci profitent des turbulences crééeffells dans l’air […]

:nerd_face:

Sinic

Bizarre, ça. ça sonne comme une balise pas fermée, mais ça correspond à rien x).

Bref, je corrige, merci ! :slight_smile:

Nmut

Et c’est même déjà utilisé par les militaire dans des cas particuliers.
Pour les vols civils, il suffirait de réduire au minimum la distance des avions sur un même segment de route, ce qui est tout à fait possible. Maintenant, avec le nombre de zones « Free Route » (en gros on vole tout droit sans suivre de routes prédéfinies), cela va être plutôt un retour en arrière! :stuck_out_tongue:

Nmut

Tout à fait.
Mais même les avions instables peuvent être sûrs, même si c’est plus compliqué. Les avions militaires ne peuvent plus voler sans béquilles électronique, ils sont instable par construction et pourtant, ils volent!
Je ne pense pas que les gens imaginent qu’un pilote est maintenant dans un avion plus comme superviseur en cas de défaillances grave des systèmes de bord plus que comme « conducteur ».
Ce qui a conduit aux crashs des 737, c’est plus parce qu’une défaillance possible n’a pas été identifiée (donc manque d’information et d’entrainement des pilotes) et que en plus, le retour manuel par les pilotes pour limiter les dégâts était impossible… :-/

nikon561

le retour manuel des pilotes était tout a fait possible il suffisait de dégager les trim automatiques (les switch protégés par un capot rouge a gauche sous les manettes de gaz). la preuve, avant les 2 accidents, ce problème c’était déjà présenté sur plusieurs vols et les pilotes ont désactivé les trim auto et ont gardés le contrôle de l’appareil.

cette condition est appellée un trim runaway, le probleme c’est que sur 737 max il se présentait différemment et surtout contrairement aux autres appareils boeing, simplement tirer sur la colonne ne suffit pas a provoquer le brakeaway. couplé au manque de formation spécifique vis a vis de l’ajout de cet automatisme, et le fait que ce soit arrivé a basse altitude (donc peut de temps de réaction pour les pilotes) => catastrophe.

mrassol

Qu’est ce tu attends pour proposer tes services a Boeing …

Vanilla

Le vrai problème du dernier accident du 737 Max, c’est que Boeing avait rendu PAYANTE l’option d’alerte lumineuse , donc les pilotes ne savaient même pas ce qui se passait… (a ce stade c’est bien pire qu’un manque de formation des pilotes…)

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