La NASA prépare le X-59, un avion supersonique qui devrait voler pour la première fois en 2021

Mathilde Rochefort
Publié le 22 décembre 2019 à 10h00
avion-supersonique
© Lockheed Martin

Le X-59, avion supersonique développé par la NASA, est prêt pour l'assemblage, et son premier vol est prévu pour 2021. Annoncé révolutionnaire dans le domaine de l'aéronautique, il est capable de passer le mur du son, presque silencieusement.

Si les projets d'avions supersoniques ne manquent pas à l'appel, on ignore encore lequel prendra la relève du Concorde. Ils possèdent en effet un défi de taille à relever : le bang supersonique qu'ils émettent est particulièrement dérangeant pour la population. Le Concorde par exemple, ne survolait presque que les mers et océans à cause de cet effet indésirable. Développé par la NASA, le X-59 semble bien parti pour surpasser ce phénomène physique complexe.

En finir avec le bang supersonique

Cet aéronef est associé au X-Plane Program de la NASA. Depuis 70 ans maintenant, l'Agence spatiale américaine travaille sur des avions et missiles en tous genres afin de mettre au point de nouvelles technologies. Avec le X-59 Quiet Supersonic Technology (QueSST), elle s'attaque au fameux bang supersonique.

Il s'agit d'ondes de choc causées par un objet, en l'occurrence un avion, lorsqu'il atteint une vitesse supérieure à celle du son, et ces ondes se traduisent par un bruit ressemblant à une détonation. Problème : ce bang est entendu tant que l'appareil se déplace à une vitesse supersonique...

Il y a peu, la NASA a d'ailleurs pu capturer ce phénomène dans un cliché impressionnant.


« Un bruit léger »

« Le X-59 est conçu pour réduire le volume d'un bang supersonique, qui ressemblera à un léger bruit sourd lorsqu'il atteindra le sol, s'il est entendu », a ainsi affirmé l'agence dans un communiqué.

Pour accomplir cet exploit, des sortes de mini-ailes sont installées juste devant les ailes principales de l'avion. Leur rôle est de bloquer les ondes de choc pour les empêcher de fusionner avec l'arrière de l'appareil, et donc de répandre leur impact sonore, comme le détaille Universe Today. L'avant de l'aéronef a également été pensé pour réduire l'intensité de ces ondes.

C'est le célèbre constructeur Lockheed Martin qui a confectionné le X-59, dont la construction a débuté en 2018.

Il volera à une vitesse de 1,5 Mach (1,5 fois la vitesse du son), soit plus de 1 800 kilomètres par heure. Le X-59 devrait être assemblé au cours de l'année 2020, avant d'effectuer son premier vol en 2021. La NASA espère que son appareil pourra, à terme, être utilisé dans le domaine de l'aviation civile.

Source : Universe Today
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Commentaires (10)
Fulmlmetal

Aucune chance que ça passe dans le domaine de l’avion civile, ou alors dans les jet privé.
De nos jours les nouveaux critères des constructeurs et clients sont la faible consommation et la réduction de pollution.
Aller plus vite que le son est très consommateur de carburant, donc couteux et peu écologique. Cela impose aussi un profil d’avion qui impose peu de passagers, donc peu rentable.
Bref la NASA est dans son rôle d’agence de recherche et d’exploration des technologie, maintenant la NASA a déja réalisé de nombreux prototype qui n’ont jamais connu de suite commerciale, donc ne nous emballons pas, l’avenir à court et moyen terme de l’aviation commerciale ne passera probablement pas le vol supersonique mais par la sobriété et la propreté.

Nmut

C’est sur que l’on s’oriente plus vers le « slow flight » que le vol supersonique pour l’avioation commerciale. Mais eefectivement pour quelques avions d’affaire, pourquoi pas. De toute façon cette recherche doit aussi intéressé les militaires, une plus grand discrétion et une consommation réduite (la création de l’onde de choc pompe de l’énergie) les intéresse aussi.

Fulmlmetal

Par sûr que l’armée soit interessé.
Le bruit du bang supersonique n’est pas une grande gene pour eux puisque de toute façon leur avions sont déja très bruyant à la base et que ce soit souvent les radars qui trahissent leur présence (meme en mode furtif). Et quand au sol ils entendent le boom c’est que l’avion est de toute façon déja passé. L’armée est actuellement plus à la recherche de la furtivité, de l’interconnectivité entre avions, et d’avions sans pilotes (UCAV)
L’intéret de cette recherche concerne surtout l’aviation civile, puisqu’il est interdit de survoler en supersonique une zone habitée afin d’éviter la gêne liée au boom. Il y a des projets depuis 10 ans pour des Jet d’affaires supersoniques (avec des clients peu regardant sur le cout et la pollution et plutot attiré par le gain de temps), aucun n’a vu le jour réellement, et peut etre que ce type d’avancée aiderait à leur développement.

arghoops

La NASA devait se concentrer plus sur son proto d’avion électrique plutôt que sur ce genre d’appareil qui ne reste qu’une vitrine technologique…

Aristote76

Je vois pas vraiment l’intérêt, on dirai plus un défi technologique qu’autre chose. Il ne concernera de toute manière au plus qu’une tranche très réduite de clients.

Nmut

J’ai un collègue qui a travaillé pour les militaires sur la détection acoustique des avions et le bang supersonique est un bon indicateur du type, de la vitesse et de la direction d’un avion… Donc la réduction est déjà intéressante pour ça.
Et la conso est toujours un problème, donc c’est intéressant aussi à ce niveau même si ça joue à la marge.

Fulmlmetal

tu sais pour détecter un avion, un simple radar suffit. Meme les avions furtif ne résistent plus aux récents radars. Le seul avantage de la furtivité c’est contre les missiles qui ont des radars moins performants que les gros radar au sol.
Un avion qui veut etre discret utilisera plutot le vol en rase motte (dit suivi de terrain) donc supersonique à éviter car trop dangereux. Et puis le vol supersonique est rarement utilsé par les avions de guerre car ça consomme trop, c’est vraiment réservé à des cas d’urgence (comme le Scramble, ou la police du ciel, pour arriver rapidement sur un ennemi en invasion).

Nmut

Certes. Mais je suppose que si les militaires travaillent sur un sujet, ce n’est pas juste pour le plaisir… :stuck_out_tongue:
Pour le vol supersonique à basse altitude, aucune idée de ce que font les militaires actuellement mais au temps de ma jeunesse, il y a quelques années (dans les années 70, oui, je sais je suis un vieux crouton), je peux te dire que les bangs supersoniques au dessus de chez nous en bresse étaient fréquents et pas à haute altitude, je peux te l’assurer, on avait quelques fois les pétoches pour notre cheminée (et c’est à peine exagéré)! :stuck_out_tongue:
Par contre pour les vitres, le budget était élevé, même si quelques fois c’était remboursé, ça cassait jusqu’à plusieurs fois par an. :slight_smile:
Curieusement j’aimais ça contrairement à mes parents. Peut-être que c’est à cause de ça que j’ai tout fait pour travailler dans l’aéronautique (je suis un peu bizarre :-P).

kroman

La NASA ne fait plus que du recyclage de vieux projets (APOLLO/ARTEMIS, Concorde/X-59 plus lent, Hubble/James Webb).

Fulmlmetal

Ce ,n’est pas l’armée qui s’y interesse mais la NASA, qui est une administration civile.
L’armée à ses propres centres de recherches et utilisent ceux des sociétés privés comme Boeing, rockwell ou Lockheed Martin.

Pour les vol en supersonique, je te garanti qu’en rase motte tu n’auras plus eu de carreau chez toi.
Pas besoin d’etre en ras motte pour tout faire trembler dans la maison, le cone supersonique porte loin. Par contre il est toujours derrière l’avion.
Le supersonique en ras motte n’est pas impossible mais très dangereux car à cette vitesse le pilote subit un effet tunnel de sa vision, et les colonnes de chaleur du sol perturbe beaucoup l’avion, ce qui le rend instable. Bref ça ne se fait plus depuis longtemps pour des raisons de gêne de la population, dégats au sol (vitres), gros risque pour l’avion et le pilote, consommation élevé, utilité douteuse.

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