L'Australie prépare les premiers essais d'un avion de chasse autonome signé Boeing

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 06 janvier 2020 à 09h03
Boeing avion autonome
© Boeing

Dévoilé en février dernier, l'avion multifonctions de combat devrait effectuer son premier vol d'essai dès cette année.

Boeing est en train de mettre au point un prototype inédit d'avion sans fenêtre, capable d'épauler des appareils qui, eux, peuvent embarquer un équipage. Le projet de cet avion de chasse autonome fut dévoilé le 27 février 2019 par la branche australienne de l'avionneur, en collaboration avec la Royal Australian Air Force (RAAF), la Force aérienne royale australienne. Depuis, le projet a avancé et nous en savons désormais un peu plus à son sujet.

Poser les bases de l'aviation militaire de demain

On connaissait déjà déjà certaines données de l'appareil (11,7 mètres de long, un champ d'action de 3 700 kilomètres). Le premier vol d'essai de l'avion de combat, lui, est attendu dans le courant de l'année, tandis que Boeing Australia et la RAAF ambitionnent de le rendre opérationnel au milieu des années 2020.


Son premier vol d'essai pourrait se faire au-dessus de la zone interdite de Woomera, une zone sacrée aux yeux des Aborigènes, devenue une base militaire située à environ 450 kilomètres de la capitale de l'Australie-Méridionale, Adélaïde. Avec une superficie de 127 000 kilomètres carrés (plus grande que celle de la Corée du Nord, de la Bulgarie et de Cuba par exemple), elle est considérée comme le plus grand terrain militaire planétaire.

Trois prototypes du Airpower Teaming System (le nom de l'avion autonome) seront construits et ne serviront pas pour le moment à répondre à des besoins spécifiques, mais plus pour poser les bases de l'avenir de l'aviation militaire. La première pierre étant l'absence de cockpit, donc d'équipage, à bord de l'appareil. « Nous voulons explorer la viabilité d'un système autonome et comprendre les défis auxquels nous serons confrontés », a commenté Darren Goldie, Commodore de la RAAF.

Les coûts supportés par Boeing, propriétaire des prototypes

L'absence de pilote humain permet un changement dans la conception de l'avion, « en particulier la partie avant prononcée du fuselage », commente Goldie, évoquant également « une enveloppe de vol élargie ». Qui aura un coût, forcément.


L'Australie a déboursé environ 25 millions d'euros pour contribuer à mettre ce projet dans les airs, mais Boeing, qui sera propriétaire des trois prototypes, a assumé la majeure partie des frais. Pour l'avionneur américain, il s'agit du plus lourd investissement jamais réalisé pour un projet sans équipage, en dehors des États-Unis.

Lors de ses sorties, le Airpower Teaming System épaulera les avions de chasse pilotés pas des humains, qui pourront l'envoyer en reconnaissance quelques secondes avant une intervention, servant par exemple de leurre pour anticiper les éventuelles réactions des défenses ennemies. L'avion autonome pourrait aussi servir d'antenne de luxe, capable d'offrir une ouverture électromagnétique plus importante, et d'aider le système à résister au brouillage.

Source : IEEE Spectrum
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (7)
toto1234

C’est cool. Bon pour le moment je crois qu’il y a plus urgent.

Al_Jardine

Ils comptent chasser qui/quoi avec les avions de Boeing…? On les aurait plutôt vu chercher de l’aide du côté de chez Canadair…

papy29

Boeing n’ose plus mettre de pilote dans ses avions .Il devrait les charger en eau .

notolik

C’est clair. Dans l’immédiat ils ont carrément plus besoin de bombardiers d’eau que d’avions de chasse…
Mais j’imagine que après cet été (austral) les budgets vont changer sensiblement.

notolik

Pourquoi parler d’avion de chasse alors que c’est plus un Drone lourd (très) rapide?

Ok, il est capable d’escorter/suivre une formation d’appareils conventionnels mais en quoi il diffère des drones militaires actuels?

C’est le premier du genre alors il mérite une autre dénomination… Mouais.

Sinon tactiquement, comme leurre ou comme arme de guerre électronique ce drone est intéressant. On voit bien le spectre du traumatisme des pertes humaines derrière.

gwlegion

la difference, c’est qu’un drone, c’est piloté a distance … la, si j’ai bien compris, le bousin est autonome …
L’avion de chasse arrivant au bout de ses capacitées, puis ce que celle ci sont dictées par la resistance de l’humain, un avion de chasse sans pilote serait bien plus performant que n’importe quel avion piloté … il pourrais accellerer bien plus fort, tourner bien plus vite, sans aucun risque de voile noir … la mecanique serait la seule limite.

notolik

Oui, ça j’avais bien compris. D’autant qu’il y a en plus une économie de place non négligeable.

Les drones militaires actuels sont semi-autonomes. Ils peuvent décoller/atterrir et se « balader » seuls, mais un opérateur gère tout ce qui est armement (ciblage et tir) et navigation tactique.

En dehors du titre, rien ne dit dans la news que cet appareil sera totalement autonome.

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