Dévoilé en février dernier, l'avion multifonctions de combat devrait effectuer son premier vol d'essai dès cette année.
Boeing est en train de mettre au point un prototype inédit d'avion sans fenêtre, capable d'épauler des appareils qui, eux, peuvent embarquer un équipage. Le projet de cet avion de chasse autonome fut dévoilé le 27 février 2019 par la branche australienne de l'avionneur, en collaboration avec la Royal Australian Air Force (RAAF), la Force aérienne royale australienne. Depuis, le projet a avancé et nous en savons désormais un peu plus à son sujet.
Poser les bases de l'aviation militaire de demain
On connaissait déjà déjà certaines données de l'appareil (11,7 mètres de long, un champ d'action de 3 700 kilomètres). Le premier vol d'essai de l'avion de combat, lui, est attendu dans le courant de l'année, tandis que Boeing Australia et la RAAF ambitionnent de le rendre opérationnel au milieu des années 2020.Son premier vol d'essai pourrait se faire au-dessus de la zone interdite de Woomera, une zone sacrée aux yeux des Aborigènes, devenue une base militaire située à environ 450 kilomètres de la capitale de l'Australie-Méridionale, Adélaïde. Avec une superficie de 127 000 kilomètres carrés (plus grande que celle de la Corée du Nord, de la Bulgarie et de Cuba par exemple), elle est considérée comme le plus grand terrain militaire planétaire.
Trois prototypes du Airpower Teaming System (le nom de l'avion autonome) seront construits et ne serviront pas pour le moment à répondre à des besoins spécifiques, mais plus pour poser les bases de l'avenir de l'aviation militaire. La première pierre étant l'absence de cockpit, donc d'équipage, à bord de l'appareil. « Nous voulons explorer la viabilité d'un système autonome et comprendre les défis auxquels nous serons confrontés », a commenté Darren Goldie, Commodore de la RAAF.
Les coûts supportés par Boeing, propriétaire des prototypes
L'absence de pilote humain permet un changement dans la conception de l'avion, « en particulier la partie avant prononcée du fuselage », commente Goldie, évoquant également « une enveloppe de vol élargie ». Qui aura un coût, forcément.L'Australie a déboursé environ 25 millions d'euros pour contribuer à mettre ce projet dans les airs, mais Boeing, qui sera propriétaire des trois prototypes, a assumé la majeure partie des frais. Pour l'avionneur américain, il s'agit du plus lourd investissement jamais réalisé pour un projet sans équipage, en dehors des États-Unis.
Lors de ses sorties, le Airpower Teaming System épaulera les avions de chasse pilotés pas des humains, qui pourront l'envoyer en reconnaissance quelques secondes avant une intervention, servant par exemple de leurre pour anticiper les éventuelles réactions des défenses ennemies. L'avion autonome pourrait aussi servir d'antenne de luxe, capable d'offrir une ouverture électromagnétique plus importante, et d'aider le système à résister au brouillage.
Source : IEEE Spectrum