Les États-Unis ont annoncé, vendredi soir, leur volonté de relever à 15 % les taxes douanières imposées aux avions Airbus importés d'Europe, et ce, d'ici un mois.
La pression commerciale exercée par Washington sur Bruxelles est montée d'un cran le 14 février. Airbus gardera en tout cas un mauvais souvenir de la journée de l'amour après la nouvelle annonce des États-Unis qui ont déclaré relever, à compter du 18 mars 2020, les droits de douane sur les avions importés de l'Union européenne de 10 à 15 %. L'avionneur européen a, le lendemain, affirmé « regretter profondément » la décision américaine.
Les USA pestent contre les subventions accordées à Airbus
Selon Airbus, la hausse annoncée des taxes douanières sur les avions de fabrication européenne « crée plus d'instabilité pour les compagnies aériennes américaines, qui souffrent déjà d'une pénurie d'appareils », le groupe faisant implicitement référence aux interdictions de vol touchant Boeing et ses 737 MAX.Le conflit est né en octobre dernier. Face aux subventions perçues par Airbus, Washington avait déjà infligé des tarifs douaniers punitifs à hauteur de 25 % sur des produits importés comme le vin, les olives et le fromage, pour un montant total estimé à 7,5 milliards d'euros.
Mais le constructeur prévient pour sa part que les compagnies aériennes américaines qui ont passé des commandes d'avions à Airbus se verront répercuter la hausse des taxes douanières et seront des victimes indirectes de la décision prise par Washington.
Trump en croisade contre l'Europe
L'Union européenne, de son côté, devrait faire front. Le ministère allemand de l'Économie a transmis sa position aux États-Unis, dans une réaction donnée à nos confrères de l'AFP : « Nous rejetons toute augmentation unilatérale des taxes douanières, dommageables pour tous, y compris aux Etats-Unis ».La Commission européenne, elle, affirme avoir « pris note » de la décision américaine, tout en indiquant réfléchir à une « solution négociée » des différends qui opposent les deux parties sur le secteur aérien.
Donald Trump semble avoir fait de la hausse des tarifs douaniers un véritablement argument politico-commercial. Après la Chine, puis la France avec la taxe GAFA nationale comme alibi, le voici désormais tourné vers l'Europe, avec des négociations qui n'ont toujours pas débouché sur une issue positive. Le Président des États-Unis menace par exemple de taxer les importations de voitures européennes.
Source : Les Echos investir