L'émirat devrait venir en aide à la première compagnie des Émirats arabes unis, si l'on en croit la dernière déclaration du prince héritier de Dubaï.
Le secteur aérien est mis à mal. Partout dans le monde, des compagnies sont en danger, menacées par une faillite qui les guette alors que la crise du coronavirus cloue de force des centaines d'avions, répartis sur des dizaines d'aéroports. Pour survivre aux effets de la pandémie, il est important de trouver dès à présent des réponses, des solutions pour venir en aide aux compagnies aériennes. Aux Émirats arabes unis, l'État est bien décidé à prendre les choses en main.
Emirates a presque cessé toute activité
Mardi sur Twitter, le prince héritier de Dubaï Hamdan bin Mohammed Al Maktoum, et accessoirement Premier ministre et Vice-président des Émirats arabes unis, a réagi à la crise qui frappe la compagnie nationale Emirates, quasiment à l'arrêt depuis quelques jours, si ce n'est pour rapatrier les derniers passagers chez eux ou assurer de rares liaisons de fret.Le prince de l'émirat a rappelé qu'Emirates a fait de Dubaï « une plaque tournante mondiale du voyage, en tant que compagnie d'une grande valeur stratégique et l'un des principaux piliers de l'économie de Dubaï, ainsi que de l'économie au sens large des Émirats arabes unis ». En parallèle, il a fait l'annonce d'une injection de capitaux étatiques dans la compagnie, qui fait déjà face à une réduction des salaires de 25 à 50 % d'une majorité de ses 100 000 salariés, ce qui devrait permettre, au moins à court et moyen terme, d'éviter les licenciements.
Un peu partout dans le monde, les États viennent au soutien des compagnies
Il y a quelques jours, le cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, Président-directeur général d'Emirates, vantait la solidité financière de la compagnie, qui « s'en sortait très bien jusqu'en janvier 2020 par rapport à nos objectifs de l'exercice en cours ». Seulement, le « Covid-19 a soudainement et douloureusement mis tout cela à l'arrêt, au cours des dernières semaines », regrettait-il.Cette semaine, dans notre grand dossier sur l'impact du coronavirus sur le secteur aérien, le secrétaire général de l'USACcgt, Norbert Bolis, confiait qu' « il y aura beaucoup de faillites ». D'où l'importance pour les États de venir en aide à un secteur fondamental pour toute l'économie. « Lorsqu'il y a un mouvement de croissance économique, ou l'inverse, il y a toujours deux fois plus de croissance, ou décroissance, de l'aviation que celle économique locale », rappelle dans nos colonnes le consultant aéronautique Xavier Tytelman. Une ligne long-courrier occasionnerait entre 30 et 60 millions d'euros de retombées économiques, et autour d'un millier d'emplois. Des données encore plus fortes sur des lignes très attractives.
Il n'y a pas qu'à Dubaï ou en France, avec une possible nationalisation d'Air France, que l'on veut venir en aide de ses compagnies aériennes. Des pays comme le Canada, le Brésil, les Pays-Bas ou la Colombie ont décidé d'assouplir les règles permettant d'offrir un avoir plutôt que de rembourser un vol annulé. Un principe encore local qui devrait, cela est presque impératif, devenir une règle internationale pour assurer au secteur aérien une sortie de crise plus douce que prévue.
.@Emirates, our national carrier, positioned Dubai as an global travel hub and has great strategic value as one of the main pillars of Dubai's economy, as well as the wider economy of the UAE. We will announce further details about the equity injection and more measures soon. pic.twitter.com/wdcrn2trO9
— Hamdan bin Mohammed (@HamdanMohammed) March 31, 2020