L'association de consommateurs regrette qu'un bon nombre de compagnies ne respectent pas la réglementation, qui les oblige à rembourser les vols annulés.
Les compagnies aériennes ont beau avoir contribué à la création - directe ou indirecte - de centaines de milliers d'emplois en France et ont beau être au bord du gouffre financièrement avec une crise de coronavirus qui les frappe de plein fouet, une partie de l'opinion semble leur avoir tourné le dos. Alertée par plusieurs milliers de consommateurs, l'UFC-Que Choisir a annoncé, vendredi, avoir mis en demeure 57 compagnies de respecter le droit donné aux clients du remboursement des vols annulés.
Un vol annulé est censé ouvrir un droit au remboursement
Il existe un principe simple, posé par la loi, qui oblige une compagnie aérienne à rembourser tout client qui verrait son vol être annulé dans l'Union européenne, et ce dans un délai de 7 jours et au prix où le billet a été acheté.Or, la réglementation actuellement en vigueur a pour conséquence d'étouffer un peu plus les acteurs du secteur, qui recherchent des liquidités et se refusent, pour certaines, à faire l'impasse sur la manne financière que représente la billetterie.
Certaines compagnies ont d'abord outrepassé la réglementation en proposant un avoir aux clients plutôt qu'un remboursement pur et simple. Désormais, « les compagnies mènent une campagne de désinformation portant sur les modalités de remboursement des consommateurs », constate l'UFC-Que Choisir, pour qui près de 80% des principales compagnies analysées s'affranchiraient des dispositions légales, en imposant un avoir.
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Air France, Ryanair, Lufthansa et Emirates parmi les compagnies épinglées
Selon l'UFC-Que Choisir, 57 compagnies aériennes (sur les 76 représentant près de 80% du trafic aérien annuel de passagers) imposeraient impunément un avoir « à validité variable », en profitant ainsi pour retarder le remboursement et pour appliquer des frais de modification. Parmi les compagnies épinglées par l'organisme, on retrouve Air France, EasyJet, Ryanair, Lufthansa, Emirates, United, Norwegian, Qantas, Saudia ou encore Turkish Airlines. De « gros bonnets » donc. Pour étayer sa mise en demeure, l'association de consommateurs rappelle que la Commission européenne a réaffirmé le 18 mars 2020 que les compagnies qui proposent un bon ne doivent pour autant pas écarter le droit du passager au remboursement.Ce que l'UFC-Que Choisir dénonce, ce n'est pas l'avoir en lui-même mais que les compagnies visées l'imposent comme la seule solution. « L'UFC-Que Choisir dénonce également le remboursement imposé en avoir car il n'existe pas de fonds de garantie dans le transport aérien, contrairement aux séjours. » Ce qui fait qu'une compagnie qui viendra à faire faillite (et il y en aura) ne devra rien au client, qui perdra son argent.
L'association demande ainsi aux compagnies de « respecter le droit des passagers en leur proposant en premier lieu le remboursement en argent du prix des billets annulés » et de « laisser le choix au passager du mode de remboursement qui lui convient. »
Source : UFC Que-Choisir