La compagnie aérienne britannique a été contrainte de faire cette annonce, mardi, en raison de la quasi-totale baisse de son activité, liée au Covid-19.
Le secteur aérien traverse la plus grosse crise de son histoire et est bien parti pour en subir les conséquences pendant plusieurs années. British Airways, comme nous l'avions anticipé dans notre grand dossier consacré à la chute de l'aéronautique en raison du coronavirus, fait partie des compagnies à risque en raison de sa stratégie économique même, la compagnie aérienne britannique louant une partie de ses appareils, ce qui l'assomme financièrement. Mardi, la firme a annoncé la suppression de près de 30% de ses effectifs.
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23 000 salariés de British Airways au chômage technique en avril
British Airways emploie 42 000 personnes. La troisième compagnie aérienne européenne a dévoilé un plan social de restructuration, le 28 avril, qui devrait aboutir au licenciement de 12 000 salariés. L'entreprise, qui fêtait l'an dernier un siècle d'existence, a vu son chiffre d'affaires reculer de 13% au premier trimestre 2020, clos le 31 mars, à 4,6 milliards d'euros, affichant une perte opérationnelle de 535 millions d'euros, alors qu'elle était dans le vert à la même époque en 2019 (bénéfice de 135 millions d'euros).Prise à la gorge économiquement, British Airways ne bénéficie plus de la trésorerie nécessaire au maintien de tous ses emplois, et la suppression de 30% des effectifs totaux de l'entreprise semble, hélas, logique. Près de 23 000 salariés sont au chômage technique depuis le début du mois d'avril, avec une prise en charge salariale à hauteur de 80% par le gouvernement britannique.
Les compagnies aériennes européennes notamment reprendront, dans quelques semaines, une certaine activité, mais celle-ci sera bien plus faible qu'à l'accoutumée ce qui entraînera des sureffectifs. Le groupe IAG, qui possède British Airways mais aussi Vueling et Iberia, considère que le trafic mettra plusieurs années à reprendre son rythme de croisière. Certains spécialistes prédisent même qu'en moyenne, 30% des 400 000 salariés issus des compagnies aériennes de la zone pourraient perdre leur emploi avec la crise. On vous laisse faire le calcul.
Les annonces de suppressions d'emplois se succèdent
Pour les mois d'avril et mai, les capacités de vol de British ont plongé de 94%. La compagnie n'effectue plus que quelques vols depuis l'aéroport de London Heathrow, et la majorité de ses appareils sont cloués au sol. « Nous devons surmonter cette crise nous-mêmes », a expliqué le patron de British Airways, Alex Cruz. « Il n'y a pas de plan d'aide du gouvernement pour BA et nous ne pouvons pas attendre du contribuable qu'il prenne en charge les salaires indéfiniment. »Les compagnies aériennes britanniques sont toutes, sans surprise, dans le rouge. Virgin Atlantic est à vendre après que le gouvernement a refusé de venir en aide à la filiale propriété de Richard Branson, qui cherche des fonds pour la sauver ou, à défaut, un repreneur. Easyjet, de son côté, est parvenue à décrocher un prêt de 600 millions de livres auprès des autorités.
Mardi, d'autres compagnies ont fait des annonces inquiétantes. Le groupe suédois Scandinavian Airlines System (SAS) pourrait licencier la moitié de ses 5 000 salariés, tandis que la compagnie islandaise Icelandair, déjà mise à genoux par l'éruption de l'Eyjafjallajökull en 2010, va se séparer de 45% de ses effectifs (environ 2 000 salariés). La semaine dernière, c'est Norvwegian qui annonçait la suppression de 4 700 postes.
Source : ABC Bourse / AFP