Location illégale : la ville de Paris accuse AirBnB de complicité

Frédéric Cuvelier
Publié le 17 juin 2016 à 11h53
D'après un anthropologue spécialiste du tourisme, le site AirBnB aurait en catalogue plus de 20 000 appartements mis illégalement en location à Paris. Une information que dément le service de location entre particuliers.

Selon France Info, 5 à 10% du parc locatif privé de la ville de Paris est loué de manière illégale sur AirBnB. Des logements qui sont proposés sur la plateforme plus de 120 jours par an sans être déclarés comme meublés touristiques, comme l'exige la loi.

Cette enquête, réalisée par le journaliste Sylvain Tronchet, se base à la fois sur l'étude de l'anthropologue Saskia Cousin, qui a décortiqué les données concernant l'activité de AirBnB à Paris, et sur les chiffres de Murray Cox, un chercheur australien qui a pour sa part effectué un travail similaire, mais plus global.

En recoupant ces informations, le journaliste est arrivé au chiffre suivant : plus de 20 000 meublés touristiques parisiens ne sont pas déclarés. Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris chargé du logement, a réagi à ces conclusions : « Il faut responsabiliser tout le monde et que les plateformes fassent le ménage entre ce qui est légal - les locations touristiques occasionnelles - et ce qui est illégal, c'est-à-dire des logements transformés en machines à cash. Je considère que c'est aux plateformes de faire le boulot, car dès lors qu'elles hébergent sur leurs sites des annonces qui sont dans l'illégalité, d'une certaine manière, elles sont complices de l'illégalité et ça, on ne peut pas l'admettre. »

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De son côté, Nicolas Ferrary, le patron d'Airbnb France, dément fermement ces chiffres : « 80% de nos hôtes disent qu'ils louent leur résidence principale. Donc on ne parle pas de dizaines de milliers de logements qui sont loués de façon permanente. Donc ce problème me paraît assez limité à Paris », a-t-il précisé. Une loi est actuellement en discussion au Parlement pour tenter d'imposer aux services comme AirBnB de supprimer de leurs plateformes les propriétaires contrevenants. En 2015, seule une quinzaine de condamnations ont été prononcées.

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