Grâce à l'adoption par le Parlement de l'Union européenne de l'adoption d'un rapport contesté, les géants du numérique obtiennent la sous-traitance de la censure du Web.
Ce 12 décembre 2018, les députés européens ont adopté un rapport qui donnera aux géants du Numérique que sont Google et Facebook le pouvoir de censure du Web.
La dépendance de l'UE vis-à-vis des GAFA
Le rapport, adoubé par la majorité des députés européens mais aussi par les gouvernements de la zone, affirme qu'il est désormais nécessaire de mettre en place une « détection automatique » et la « suppression systématique, rapide, permanente et complète des contenus terroristes en ligne. » L'UE insiste par ailleurs sur la nécessité « d'empêcher le rechargement de contenus déjà supprimées. »Si le texte de règlement de la censure antiterroriste adopté n'est qu'un rapport et n'a pas l'effet d'une loi, cette sous-traitance de la censure accordée aux géants du numérique pose un problème éthique majeur. En effet, l'Union européenne pourrait devenir sévèrement dépendante (ne l'est-elle pas déjà, d'ailleurs ?) des grandes entreprises mondiales du secteur, tant sur le plan économique que sur le plan technique. Le respect de la vie privée est également évoqué, puisqu'une telle pratique de censure privée et automatisée accentuerait encore un peu plus le sentiment d'une surveillance généralisée de nos échanges en ligne.
Un contexte européen délicat
Que penser de tout cela ? L'Union européenne cherche à renforcer la sécurité dans la zone et l'espace numérique étant devenu une source d'expression et de contact pour les terroristes, il apparaît logique de « faire appel » aux entreprises pouvant héberger malgré elles certains contenus dangereux pour les enrayer.Pour autant, en plein micmac sur une taxation des revenus des GAFA en Europe et alors que le sujet de la propagation des fake news ne faiblit pas, cette décision peut faire figure d'aveu de faiblesse. Chacun se fera son avis...