Le Fonds monétaire international estime qu'en créant leurs propres cryptomonnaies, les gouvernements pourront éviter les fraudes et autres délits.
Invitée à prendre la parole au Fintech Festival 2018 de Singapour mercredi, Christine Lagarde a livré sa vision sur les nouvelles monnaies numériques. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) en est persuadée : « Nous nous trouvons à un tournant de l'histoire ».
Christine Lagarde milite pour une réglementation des cryptomonnaies
La dirigeante française n'hésite pas à comparer le système des monnaies numériques à ce qui se faisait à l'époque il y a des centaines d'années : « Quand le commerce était local, et qu'il s'organisait autour de la place du village, une monnaie sous forme de jetons [...] suffisait », rappelle-t-elle. Christine Lagarde estime que dans le nouveau monde, « la place du village est de retour, mais sous une forme virtuelle, dans nos smartphones. Nous échangeons les uns avec les autres, sans intermédiaire, des informations, des services [...] de façon instantanée.»Si beaucoup pensent que les États doivent rester en retrait sur le sujet, Christine Lagarde, elle, pense que la confiance que les cryptomonnaies recherchent auprès du grand public reposera en grande partie sur une réglementation adéquate de ces entités. »
Plusieurs pays réfléchissent à créer leur propre système
Au nom du FMI, l'ancienne ministre a précisé que plusieurs banques centrales examinaient actuellement la piste de la cryptomonnaie d'État, comme le Canada, la Suède, la Chine et l'Uruguay. Elle estime que les gouvernements ont un rôle à jouer pour apporter de l'argent à l'économie numérique. Ainsi, ils faciliteraient l'inclusion financière, favoriseraient la sécurité et la protection des consommateurs (ce que le secteur privé ne peut pas nécessairement faire) et assureraient le respect de la vie privée au moment des paiements.Christine Lagarde a bouclé son discours en affirmant qu'aujourd'hui, il n'était plus possible d'ignorer les cryptomonnaies et autres monnaies numériques : « La technologie va changer et nous devons en faire autant. [...] Nous devons exploiter le changement en veillant à ce qu'il soit équitable, sûr, efficace et dynamique. » Ce n'est pas une utopie que la directrice du FMI envisage, mais bien le temps des réalités.