Parce qu'il verrouille le contenu dématérialisé sur un compte en ligne, mais le rend accessible de partout par plusieurs utilisateurs, le système UltraViolet a ses avantages et des inconvénients. Le débat est déjà complexe à son sujet sans, qu'en plus, intervienne la question d'un tarif prohibitif : pourtant, Paramount n'a pas démarré sous les meilleurs hospices, en proposant un catalogue de films plutôt anciens en téléchargement définitif à des prix élevés - 12,99 dollars pour la version SD et 19,99 dollars pour la version HD d'un catalogue peu riche en nouveautés. De quoi repousser le consommateur américain.
La Twentieth Century Fox compte opter pour une stratégie différente : le studio hollywoodien va en effet proposer ses films en téléchargement définitif via le système UltraViolet au moins trois semaines avant leur sortie en DVD et Blu-ray traditionnels. A cette démarche s'ajoutera un tarif attractif pour les nouveautés, à hauteur de 15 dollars.
L'éditeur espère ainsi offrir une nouvelle fenêtre valorisante pour le format UltraViolet, qui peine à aiguiser l'intérêt du public : il faut souligner à ce titre que si l'offre met du temps à se développer, c'est également le cas du matériel compatible, notamment du côté des lecteurs de Blu-ray intégrant le système. De fait, les premières majors à l'adopter mise principalement sur le téléchargement définitif sur Internet. Dans le cas de la Fox, c'est le film de Ridley Scott Prometheus qui sera le premier à bénéficier de cette nouvelle fenêtre dans le courant du mois de septembre, alors que la sortie du titre en DVD et Blu-ray n'est programmée qu'en octobre aux Etats-Unis.
Si, en France, la chronologie des médias oblige les éditeurs à patienter 4 mois après la sortie d'un film en salle pour le proposer en DVD, Blu-ray et VoD, aux Etats-Unis, ce type de règles passe par des accords entre les différents acteurs du marché. C'est pour cette raison que la Fox peut se permettre de mettre en place une telle démarche, qui ne pourrait pas être appliquée dans l'Hexagone.