Les autorités japonaises ont annoncé avoir arrêté samedi le PDG français de MtGox, Mark Karpelès. Ce dernier est soupçonné d'avoir falsifié les comptes de son entreprise peu de temps avant sa fermeture en février 2014. La plateforme d'échange de monnaie virtuelle affichait alors une perte équivalente à 365 millions d'euros : l'explication donnée à l'époque pointait du doigt un bug tenant, selon le service, du « défaut de conception » des transactions en bitcoins, qui aurait permis à de nombreux spéculateurs de récupérer plus d'argent que prévu lors d'échanges via le service. En avril 2014, MtGox était placé en liquidation judiciaire, confirmant au passage qu'il ne reviendrait jamais en ligne.
Mais la justice japonaise pense que Mark Karpelès, dont la société MtGox a été mise en faillite quelques jours après son fiasco, est parti avec un confortable bas de laine en falsifiant ses comptes. Selon les autorités, il aurait ainsi engrangé 1 million de dollars « artificiellement » généré à l'aide de transactions en bitcoins entre 2013 et 2014, et aurait été au courant des faiblesses du système de transaction sans pour autant en informer autrui. Des accusations dont se défend le PDG de MtGox.
Mark Karpelès en 2013, durant l'âge d'or de MtGox
La plateforme avait par ailleurs annoncé en mars 2014 avoir retrouvé miraculeusement 200 000 des bitcoins égarés dans un « portefeuille froid », déconnecté d'Internet. Une annonce qui n'avait pas rassuré les milliers d'internautes ayant, pour certains, perdu des sommes colossales dans la chute de MtGox. Les fonds n'ont, dans leur grande majorité, jamais été remboursés aux utilisateurs lésés.
Mark Karpeles, connu un temps sous le pseudonyme de Magical Tux, a fait ses armes dans différentes entreprises françaises en tant que développeur. C'est en 2011 qu'il avait fait l'acquisition de MtGox, une plateforme d'échange de cartes Magic reconvertie en service de transactions de bitcoins en 2010. Il a ensuite travaillé pour faire de MtGox la principale bourse d'échange de la monnaie virtuelle, gérant à son apogée jusqu'à 80% des transactions mondiales depuis le siège tokyoïte de l'entreprise.
La chute de MtGox en février 2014 a entraîné avec elle 7% de la totalité des bitcoins en circulation.