Perçue comme un « enjeu stratégique pour l'économie, la modernisation de l'Etat et la participation démocratique », le CNN indique qu'il se penche sur l'ouverture de certaines données au public (transports, prix de l'eau). Dans un communiqué, le Conseil national du numérique précise que l'Opendata peut « libérer un potentiel considérable d'opportunités et d'innovations en permettant aux entrepreneurs de développer une nouvelle génération de services et d'usages. Le chiffre d'affaire de ce secteur d'avenir est estimé à 27 milliards d'euros par an pour l'Union Européenne ».
Pour rappel, l'Opendata a été mise en avant dans le cadre du plan « France numérique 2012 » notamment avec la mission Etalab. Cette dernière vise à rendre plus facile l'accès à toutes les données publiques de l'Etat. Etalab a donc pour but de coordonner l'action des administrations de l'Etat et apporter son appui aux établissements publics administratifs pour faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques.
De même, l'Opendata fait également parti des 45 propositions annoncées par l'UMP dans le cadre de sa « Révolution numérique ». Selon Eric Besson, le ministre de l'Economie numérique, l'ouverture des données publiques serait même l'un des piliers majeurs des propositions du parti pour les présidentielles.
Quelles données mettre sur la table ?
Face à cette montée en puissance des préoccupations sur le sujet, le président du CNN, Gilles Babinet avait déjà demandé un supplément d'explications aux politiques présents lors de cette convention. L'entrepreneur questionnait ainsi les élus en tentant de définir le cercle de cette ouverture des données : « l'Opendata c'est génial mais est-ce que tous les députés sont prêts à dévoiler toutes leurs notes de frais en ligne, tous les gyrophares deux tons, tous les chauffeurs. Il faut faire attention aux choses décidées avec beaucoup d'enthousiasme. De même, certaines mesures coutent cher, le diable est souvent dans les détails... »
Des détails qui peuvent prendre toute leur importance comme ce fut le cas dans le conflit opposant la RATP à l'application CheckMyMetro. Cette dernière avait mis en ligne un plan du métro parisien et provoqué la colère de la régie des transports. Après le retrait du plan en question, la RATP a indiqué qu'elle détenait les droits d'utilisation de la carte mais que « les informations qui apparaissent sur les quais comme le plan de métro sont des données ouvertes au public ».
Le groupe du travail mis en place par le CNN devra donc rendre un livre blanc en janvier 2012 et tenter de faire la différence entre ouverture des données à des tiers et mise à disposition d'informations au public.