Modèle le moins dispendieux du duo d'écouteurs True Wireless de la marque Bowers & Wilkins, les PI5 s'inscrivent dans une sorte de haut
de gamme classique (250 euros). Mais face à une concurrence qui, elle, n'a pas attendu 2021 pour être au point, le constructeur britannique a-t-il de quoi répliquer ?
- Bonne construction des écouteurs
- Assez confortable
- Son très puissant
- Induction
- Autonomie en retrait
- Réduction de bruit tout juste correcte, trop peu pour du haut de gamme
- Signature sonore manquant de maitrise
- Finition de la boite
Un peu de luxe ne fait pas de mal
En apparence très proches des très haut de gamme PI7, les Bowers & Wilkins PI5 sont constitués de quelques éléments assez luxueux, même si
l'ensemble n'est pas à ce point au-dessus des autres modèles haut de gamme.
La fabrication est excellente pour ces écouteurs conçus en deux parties. Nous retrouvons d'abord une partie ovoïde en polymère cerclée de deux zones dédiées aux microphones, qui s'achève en entonnoir vers la canule de l'écouteur. La seconde partie est une protubérance en aluminium anodisé d'un très bel effet, avec un dos plat tactile.
Rien à dire sur l'assemblage ou sur la finition, Bowers & Wilkins connait bien son affaire et propose un des meilleurs produits du genre. Dommage de s'être arrêté à une certification IP54 (utile contre la poussière et la plupart des projections d'eau), ce qui est « seulement » la norme pour des écouteurs de ce calibre. Les Samsung Galaxy Buds Pro restent, avec une certification IP67, bien au-dessus du produit testé aujourd'hui sur ce point
Tout serait parfait néanmoins si la boite des Bowers & Wilkins PI5 suivait cette tendance premium, ce qui est loin d'être le cas. L'assemblage est assez bon, le volume est à peu près contenu (il y a mieux, mais il y a pire aussi), mais le plastique reste franchement léger, et le revêtement ne bénéficie pas d'une finition particulière, comme ce que propose Sennheiser sur ses Momentum TW2. Nous pouvons, par exemple, noter un peu de jeu dans la charnière. Rien d'alarmant, certes, l'ensemble reste plus que correct, mais cela ramène tout de même les PI5 a un degré plus classique de finition.
À défaut d'être dans le top du genre, le confort est plus qu'acceptable. Les canules (tige plastique pour les embouts) sont très courtes, donc très peu intrusives, et la tenue dans l'oreille est franchement bonne. On ne conseillera cependant pas le produit pour un usage purement sportif, l'équilibre dans l'oreille n'étant pas ferme à ce point.
Remarque : dans le cas du modèle testé, l'utilisation en mode ANC a parfois semblé s'accompagner de bourdonnements (ce qui peut arriver si le signal généré par la réduction de bruit est légèrement hors-phase) ; cela n'était pas arrivé avec les PI7, et comme c'est un détail difficile à vérifier, nous préférons le laisser de côté.
Au chapitre des petits plus, notons que le boitier est compatible induction, en plus de la charge USB-C. On notera aussi la présence d'une LED indicative sur celle-ci, permettant de connaitre le niveau de charge (vert pour > 40 %, jaune entre 20 et 40 %, et rouge en-dessous). Un élément de plus en plus répandu, mais toujours aussi pratique !
Ergonomie presque complète, application trop timide
Difficile de révolutionner l'ergonomie des True Wireless, faute de pouvoir placer plus de boutons ou de larges zones tactiles sur les écouteurs. Avec le PI5, B&W ne tente pas de révolutionner le genre et va même presque au plus simple. La marque choisit ainsi une disposition asymétrique gauche/droite.
Les commandes liées à la navigation sont laissées à la zone tactile de l'écouteur droit :
- Une touche : pause
- Deux touches : piste suivante
- Trois touches: piste précédente/début de piste
- Appel à l'assistant vocal par défaut.
À gauche, il n'est possible que de déclencher la lecture et de basculer entre les modes de réduction de bruit : ANC On, Off, mode Transparence.
Il ne manque véritablement que le contrôle de volume ici, ce qui aurait été un gros plus. À l'usage, certaines manipulations restent assez hasardeuses (trois touches), bien que la zone tactile soit assez réactive. Les écouteurs intègrent également un système de capteur optique, classique mais plutôt fonctionnel (bien que pas le plus réactif que nous ayons testé), permettant de déclencher automatiquement la pause une fois les écouteurs retirés des oreilles.
L'application dédiée, B&W Headphones (pour tous les appareils B&W du genre), permet d'apporter un peu plus de fonctions, mais nous laisse un peu sur notre faim. Il est possible de choisir le mode de réduction de bruit directement, de sélectionner la force du mode Transparence
ou de désactiver les capteurs optiques. Un autre élément intéressant dans cette application est l'intégration d'un générateur de bruits d'environnement, type ruisseau ou forêt. Une fonction un peu gadget sur le papier, mais qui a déjà fait ses preuves chez Jabra par exemple. Enfin, l'application reste le passage obligé pour les futures mises à jour.
En revanche, aucun égaliseur, ni de possibilité de régler l'ergonomie tactile ici. Si l'application est intéressante elle est donc loin de ce que proposent les meilleurs modèles du genre (Sony et Jabra en tête).
AptX et meilleure stabilité
Portés par une puce Bluetooth 5.0 (visiblement une Qualcomm QCC5126)
assez haut de gamme, les Bowers & Wilkins PI5 intègrent le codec AptX, ce qui est généralement le maximum en haut de gamme. Toutefois, son grand frère PI7 passe le cap du AptX Adaptive (compatible AptX HD également donc), ce qui est un peu plus alléchant encore.
En contrepartie, la stabilité et la portée des PI5 sont meilleures dans la plupart des cas. Les écouteurs conservent ainsi une portée assez acceptable pour cette gamme de prix, sans plus, et une stabilité de signal tout aussi correcte. Nous avons bien expérimenté des microcoupures de son, mais de manière bien plus rare qu'avec les PI7.
L'appairage, lui, est des plus simples, car il ne nécessite aucune opération pour les possesseurs de smartphone Android, les B&W PI5 étant dotés de la fonction Google Fast Pair. Il est également possible de procéder au premier appairage directement depuis l'application, ce qui ne change pas grand-chose au final.
Dommage en revanche de ne pas avoir intégré de connexion multipoint,
comme ce que fait Jabra sur ses 85T par exemple.
ANC acceptable, endurance à l'ancienne
Moins ambitieuse que la réduction de bruit active des PI7, l'ANC des Bowers & Wilkins PI5 repose tout de même sur une architecture hybride : un microphone à l'extérieur, et un microphone à l'intérieur pour le feedback.
Là où les PI7 réussissent à peu près leur pari, en se rapprochant de ce que propose le haut de gamme, les PI5 sont un brin à la traîne. Ils paraissent catastrophiques à la mesure, mais cela vient manifestement du comportement des écouteurs face à un bruit rose large-bande (ou un bug de mesure). En pratique, le résultat est déjà très honnête et, à défaut de faire aussi bien que les ténors du genre, ou même que les Devialet Gemini, les B&W PI5 réussissent à relativement bien couper leur porteur du monde, en particulier dans une atmosphère type rue bruyante. Cette réduction n'est pas aussi réussie dans les fréquences vraiment très basses et n'est pas franchement efficace sur des bruits plus aléatoires type frappe sur un clavier (atténuation vraiment faible dans ce cas).
Le mode Transparence possède les mêmes défauts que bien des concurrents, à savoir une impossibilité de rattraper efficacement les aigus. Le rendu, même poussé au maximum (effet sur les médiums), est convenable mais manque clairement de naturel.
Enfin, le mode kit main-libre des B&W PI5 utilise un ensemble de deux microphones par côté, contre trois pour les PI7. La qualité en milieu calme n'a rien de fabuleuse, étant un peu sabrée dans les aigus, mais la retranscription reste bonne. Nous ne sommes pas niveau des Airpods, mais bien au-dessus des WF-1000XM3 par exemple. En milieu bruyant, le rejet des bruits parasites est assez efficace, mais la voix surnage alors difficilement (hausser vraiment la voix est presque une obligation).
Le véritable point faible des écouteurs True Wireless de la marque : l'autonomie. Annoncée à 4 heures max sur les PI7 et 4 heures 30 sur nos PI5, soit des chiffres particulièrement faibles.
En pratique, nous avons principalement essayé le produit en mode ANC, avec le codec AptX. Dans ce mode, certes exigeant, difficile de
dépasser les 3 heures 30 d'utilisation à volume classique. Il est sans doute possible de dépasser les 4 heures en AAC, et peut-être 4 heures 30 sans ANC, mais il n'en reste pas moins que ce résultat n'est pas à la hauteur.
Un son rond, pour les adeptes B&W
Contrairement aux PI7, et leur conception hybride et deux voies très ambitieuse, les Bowers & Wilkins PI5 n'utilisent qu'un unique transducteur de 9,2 mm, avec, très probablement, une membrane en biocellulose (au regard des photos produits et du rendu sonore). Les casques B&W se parent ainsi habituellement d'un son assez caractéristique, plutôt rond, un peu trop en retrait dans les haut-médiums pour qui désire de l'équilibre.
Ici, clairement, le modèle passe du côté obscur de la basse, un peu à l'image d'un Devialet. Mais, même si cette emphase semble moins
importante, d'un point de vue général, que sur les écouteurs du constructeur français, le réglage est un peu plus étrange, moins bien dosé d'une certaine façon.
Le modèle tabasse vraiment, ce qui a pour effet de rapidement déborder dans les médiums, à défaut de les noyer. Les écouteurs sont ainsi un mélange de puissance, de rondeur et de rapidité, mais au détriment d'une certaine nuance dans l'écoute. Il y a du détail, mais tout peut rapidement avoir tendance à se rentrer dedans. La différence avec le PI7, moins basseux et nettement plus technique sur tous ces points, est plus que notable.
Pour un public friand de basses bien grasses, les PI5 ne manquent pas d'intérêt. Reste que, pour un prix certes supérieur, les Devialet Gemini rendent une copie tout aussi énergique, mais bien plus maitrisée selon nous.
Les aigus, eux, ne sont pas en retrait, avec des pics assez marqués permettant de conserver un certain tranchant. Là encore, les médiums sont un peu laissés de côté, et surnagent difficilement. Le jugement peut paraitre dur, les écouteurs n'ayant pas de soucis sur les pistes très
aérées, avec peu d'instruments. Mais, à ce prix, il nous parait logique d'en
faire un peu plus. Ainsi, nous conseillons avant tous les B&W PI5 sur des
pistes assez simples, type jazz calme, ou électro un peu classique.
La scène sonore, sans surprise, est suffisamment large, mais peine à prendre du volume, à se projeter vers l'avant en particulier. Là-encore, le côté très rentre-dedans, assumé, rend ce constat assez logique.
II est tout de même intéressant de relever que, dans le cas d'une désactivation de l'ANC, le niveau de basses baisse dramatiquement, ce qui lui permet d'être plus équilibré et de laisser davantage respirer les médiums.
Clairement, ces écouteurs, un peu plus techniques que ce que leur réglage sonore ne veut bien nous dévoiler, sont un peu décevants pour cette gamme de prix. B&W a fait un choix, mais qui sur bien des aspects aurait mérité plus de mesure.
Bowers & Wilkins PI5 : l'avis de Clubic
Premium et confortables, les Bowers & Wilkins sont des écouteurs intéressants mais qui pâtissent de certains éléments trop banals. La réduction de bruit est en-dessous de ce que proposent mes meilleur modèles dans cette gamme, l'autonomie trop faible, et l'application pourtant prometteuse reste encore trop superficielle. Un produit qui, bien que très honnête, arrive un peu tard donc.
Plutôt luxueux et agréables à l'usage, les B&W PI5 sont des écouteurs intéressants, mais sur lesquelles de nombreuses fonctions clés, comme l'autonomie et l'isolation, ne sont pas vraiment à la hauteur des attentes. De bonnes bases, mais qui demanderaient vraiment à être améliorées.
- Bonne construction des écouteurs
- Assez confortable
- Son très puissant
- Induction
- Autonomie en retrait
- Réduction de bruit tout juste correcte, trop peu pour du haut de gamme
- Signature sonore manquant de maitrise
- Finition de la boite