© Guillaume Fourcadier pour Clubic
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Remplaçants des Freebuds 3, les Freebuds 4 (149 euros) de Huawei n'abandonnent pas l'un des principes chers à cette gamme, à savoir le format écouteur bouton (non-intra), s'éloignant ainsi des excellents Freebuds 4i et du haut de gamme Freebuds Pro. Toujours proches des Airpods 2 sur le principe, les écouteurs du constructeur chinois veulent continuer d'innover en développant la réduction de bruit active, qui restait anecdotique avec les Freebuds 3.

Les écouteurs de la maturité ?

Les plus
  • Très confortables
  • Multipoints
  • ANC fonctionnel...
  • Réglage du volume
  • Qualité des microphones
Les moins
  • Autonomie très moyenne
  • Pas meilleurs que les Freebuds 3 sur le son
  • ...Plombé par l'isolation passive

Plus petits, encore plus confortables

Presque originale en 2021, la forme des Huawei Freebuds 4 est pourtant typique des écouteurs dits « boutons », ou simplement « non intra-auriculaires ». Ainsi il n'y a pas de système de canule et d'embout pénétrant dans le canal auditif, tout est ouvert, et repose dans le creux de l'oreille.

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Sans révolutionner le genre, Huawei affine la formule par rapport aux Freebuds 3. La construction est relativement simple mais sérieuse, les écouteurs taillés dans un plastique léger et légèrement brillant. L'architecture se divise en deux parties : une demi-sphère abritant le
transducteur, et la tige.

Pour la finition, comme pour le confort et la tenue, les Freebuds 4 sont largement au niveau des vieillissants Airpods 2. Rien n'est luxueux en soi, mais ce petit duo d'écouteurs n'a pas de faiblesse manifeste. Surtout, Huawei s'est permis de légèrement améliorer le confort. Un peu plus petite, la demi-sphère restant dans l'oreille peut très facilement se faire oublier, et tient parfaitement bien en place.

Ajoutez à cela une certification IPX4 (résistance aux projections d'eau), et les écouteurs sont parfaitement adaptés à un usage sportif. Ils ne sont pas vendus comme tels, mais une architecture ouverte reste très pratique pour cet usage, car elle ne crée aucune surpression sur le tympan.

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Pour la coquetterie, les Freebuds 4 existent en version blanche, mais également en gris métallisé et, au moins en Chine, en version rouge.

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La boite de charge conserve le même aspect rond, façon « Babybel », de la précédente version, en perdant au passage 20% de volume. Sur ce point, les Airpods conservent l'avantage de la compacité, mais la boite des Freebuds peut quand même se loger, sans soucis, dans n'importe quelle poche. Comme tout produit moderne, elle intègre la recharge sans-fil, en plus de l'USB-C.

Une ergonomie en progrès

Composant avec les limitations d'ergonomie que des écouteurs boutons impliquent, les Freebuds 4 s'en sortent plutôt bien. Tout comme pour les précédents Freebuds 3 et les Freebuds 4i, Huawei mise sur un principe de touche/tapotement. Un appui prolongé est également disponible et, plus fort encore, la tige permet de régler le volume en étant balayée de bas en haut. Cette option permet aux écouteurs de largement se démarquer des Airpods.

Pas défaut, le double tapotement déclenche la lecture et la pause. Quant à l'appui prolongé, il permet de basculer entre les modes de réduction de bruit. Enfin, des capteurs optiques mettent en pause/lecture automatique une fois les écouteurs retirés ou replacés.

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Les commandes sont, de bases, relativement réactives, même si la disposition écouteur + tige ne confère pas forcément une extraordinaire stabilité à l'ensemble. Un tapotement un peu trop sec, et les écouteurs peuvent bouger.

À l'image des autres écouteurs ou casques Huawei, l'utilisation sur smartphone EMUI 11 reste la plus optimale, car elle permet d'intégrer tous réglages en standard, ainsi qu'un système d'appairage rapide. Autre avantage, en tous cas sur le papier (la qualité reste à démontrer), la présence du codec Bluetooth maison L2HC, déjà entrevu sur le bon casque Freebuds Studio.

Pour les autres utilisateurs, il faut passer par l'application AI Life. Celle-ci permet d'afficher le niveau de batterie des écouteurs et de la boîte de manière assez précise, mais également d'activer ou désactiver certaines options comme les capteurs optiques, mettre à jour les écouteurs, ou
encore paramétrer légèrement les commandes.

Cette dernière option reste assez sommaire, car limitée par le double tapotement (pourquoi ne pas avoir intégré un et trois tapotements ? Un mystère), ainsi que par un nombre limité d'actions. Ici encore, le réglage de volume des écouteurs permet de limiter la déception. Au final, l'ergonomie des Freebuds 4 n'est pas parfaite, mais tout de même plus complète que ce que propose le concurrent Apple.

Une autre petite fonction bien pratique est la possibilité de retrouver ses écouteurs en les faisant sonner à plein volume.

Associés à AI life, les écouteurs ne révolutionnent toujours pas le genre, mais restent suffisamment au point pour garantir une bonne expérience.

Le saint multipoint

Propulsés par une puce Kirin A1 made by Huawei, les Freebuds 4 utilisent une connexion de type Bluetooth 5.2, avec support des codecs SBC,
AAC, et donc du L2HC (que nous ne testerons pas ici, faute de smartphone compatible).

Même sans les petits avantages de l'écosystème Huawei, les écouteurs sont déjà parfaitement stables, et se connectent extrêmement vite au smartphone. La portée n'est pas la plus extraordinaire qui soit, mais les coupures de son restent très rares, même en milieu encombré. Bien sûr, les écouteurs peuvent se connecter tous les deux en mode mono.

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Et la cerise sur le gâteau est sans aucun doute la connexion multipoint. Il est en effet possible de basculer rapidement d'un flux audio à un autre, entre deux appareils. Si la stabilité du son peut légèrement pâtir de se mode, l'ensemble reste tout à fait acceptable.

L'isolation de toutes les contradictions

On n'achète normalement pas des écouteurs boutons pour l'isolation, bien au contraire. Ces écouteurs, exceptés quelques dB dans certaines fréquences aigus, n'atténuent absolument pas les sons externes du fait de leur topologie. Cela leur permet, en contrepartie, d'être plus adaptés à certains usages (dans un environnement de bureau calme par exemple), tout laissant l'oreille respirer. Rien de surprenant à ce qu'une partie de la population, allergique aux intras, se retrouve dans ces appareils donc.

Or, pourquoi ne pas laisser le choix et quand même proposer d'activer ou non une isolation ? C'est le pari de Huawei depuis les Freebuds 3, lesquels intégraient déjà une fonction de réduction de bruit active, mais alors bien peu convaincante pour ne pas dire inutile. Elle se limitait en effet, en pratique, à un générateur de bruit rose réglable par gamme de fréquences via une molette.

Heureusement, Huawei a largement retravaillé le procédé, et propose avec les Freebuds 4 une approche plus classique, automatisée, censée être efficace dans les basses fréquences et, à priori, dans les médiums.

Malheureusement, la technologie ne prend pas vraiment. De manière déjà très impressionnante, les écouteurs sont efficaces pour atténuer les fréquences basses, particulièrement entre de 100 Hz et 200 Hz, ainsi qu'une portion des médiums. Mais aussi remarquable soit la performance pour un produit ouvert, les 25 dB d'isolation promis, même dans le meilleur des cas, ne sont déjà pas atteints (10 voire 15 dB grand maximum).

Surtout, les écouteurs se heurtent à un problème insoluble, l'isolation des haut-médiums et des aigus. Tous les casques et écouteurs isolant dans cette gamme de fréquences n'y arrivent que de manière passive, une capacité inexistante ici. Aucun miracle donc, les aigus ne sont absolument pas isolés et il n'est ainsi jamais possible, ou presque, de profiter d'une isolation globale.

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On sent bien, dans la rue par exemple, que quelque chose se passe. Les bruits sourds parviennent à être un peu atténués, le bruit de fond de la ville est assez bien étouffé. Mais le reste des fréquences demeurent, si bien qu'il est difficile de jouir de cette fonction, hormis peut-être dans un environnement calme avec le seul souffle d'un ventilateur de PC à couvrir par exemple.

Huawei a clairement peaufiné sa technologie, mais sans parvenir à dépasser ce qui ressemble à un solide plafond de verre.

Merci les micros

Si l'isolation ne donne pas pleinement satisfaction, la qualité des Freebuds 4 en appel est des plus brillantes. Sans être au summum de ce que l'on trouve sur le marché, les écouteurs permettent, en particulier en mode qualité HD (dans les réglages de l'application), de profiter d'un son étonnamment équilibré. Cette qualité (en tous cas le paramètre HD) semble pourtant assez dépendante du téléphone utilisé.

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Même en milieu bruyant, les algorithmes de réduction de bruit/isolation de la voix fonctionnent de manière très efficace, ce qui permet d'utiliser les écouteurs dans pratiquement toutes les situations. De quoi s'imposer aux côté des ténors du genre, les Airpods toujours.

4 heure de tranquillité

Les écouteurs étant ANC, deux autonomies sont possibles, avec ou sans réduction de bruit active. Sans cette fonction, Huawei annonce 4 heures d'utilisation continue ; avec, il faut miser sur 2 heures 30 seulement. En pratique, et même en comptant sur le fait de devoir légèrement monter le volume par rapport à des écouteurs intra-auriculaires (bruits extérieurs plus forts), ces chiffres sont très bien respectés avec codec AAC.

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Nous pouvons tout de même souligner que 4 heures d'autonomie, ça reste assez peu, atteignant à peine à ce que proposent les Airpods en pratique. Nous sommes très loin des 6 heures – 6 heures 30 des Oneplus Buds, toutefois bien plus imposants il est vrai.

Enfin, le boitier de charge permet d'assurer environ quatre cycles supplémentaires, ce qui porte le tout à une autonomie totale correcte.

Un son qui ne s'améliore pas vraiment

La grande force des Freebuds 3, là encore pour des écouteurs boutons, résidait dans la sonorité assez ronde, mais agréable, plutôt proche de celle des Airpods. Bien sûr, il y a toujours mieux avec des intra dans cette gamme de prix, mais les problématiques d'architecture sonore font que les deux approches ne sont absolument pas comparables. Ce serait, d'une certaine façon, comme comparer des écouteurs et un casque.

Dans sa communication, Huawei loue la qualité des Freebuds 4, que le constructeur assure supérieure à celle des Freebuds 3. Nous sommes pourtant un peu dubitatifs quant à ces ajustements, que l'on soit en ANC ou en passif (ce qui ne change pratiquement rien), et ce malgré un nouveau transducteur de 14,3 mm avec membrane LCP (Liquid Crystal Polymer), et un nouveau système de radiateur passif.

Pour commencer, le niveau de basses est revu à la baisse, ce qui confère aux Freebuds 4 une sonorité moins ronde que celle des précédents modèles ou des Airpods. La place est un peu plus laissée aux aigus, mais ceux-ci ne sont pas plus maitrisés qu'avant, ils tendent même vers un mix plus agressif.

Réponse en fréquence compensée. Le placement des écouteurs dans la tête de mesure influe énormément sur le rendu dans les basses. Dans notre cas, et pour ceux qui ont pu l'essayer, le ressentie tend clairement plus vers la courbe verte, plutôt équilibrée voire légèrement portée sur les aigus

Il est toutefois nécessaire de relativiser un peu le rendu dans les basses, puisque les écouteurs boutons peuvent aboutir à de grands écarts, suivant les morphologies, dans cette gamme de fréquences. Cela est illustré, de manière assez extrême, par notre outil de mesure. Totalement plaqués (ce qui arrive suivant le positionnement de l'utilisateur) contre les petites oreilles en silicone, les écouteurs poussent l'effet de couplage à fond. Nous n'avons toutefois jamais pu ressentir un rendu qui ressemblait, même de loin, à un monstre de basses.

Ainsi, la qualité technique des Freebuds 4 est tout à faire acceptable pour des écouteurs boutons, il n'y a pas de manque criant, de clarté ou d'énergie, l'équilibre est relativement bon, mais la sonorité n'est pas fabuleuse pour autant, nous n'avons en tout cas pas ressenti de réel progrès.

L'amplitude de la scène sonore, par exemple, reste en retrait par rapport à la proposition des Freebuds 3.

Le niveau de détails, lui, est plutôt correct, mais pas spécialement meilleur que sur les vieux Airpods. Ainsi les Freebuds 4 développent, globalement, une sonorité acceptable, mais en deçà de ce qu'on pourrait attendre sur cette gamme de prix, même en prenant en compte le format bouton. Une amélioration claire par rapport aux Freebuds 3 aurait été un accomplissement pour Huawei… Il n'en est rien, et on regrette même une sorte de retour en arrière.

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Les écouteurs sont-ils moins recommandables que les Airpods 2 pour autant ? Non. Ces derniers sont extrêmement vieillissants, et les Freebuds 4 malgré leurs défauts, sont facilement plus intéressants que le modèle de la marque à la pomme. Cela est d'autant plus valable que le prix des produits Huawei (y compris les offres de lancement) chute assez rapidement. À 150 euros, le produit ne se démarque que parce qu'il est de type bouton. S'il avait été commercialisé à 80 ou 100 euros, il aurait profité d'un intérêt bien plus grand, y compris pour la partie sonore.

Prix et disponibilité

  • Coloris : Blanc ; Gris métallisé
  • Prix : 149 euros
  • Disponibilité : 21 Juin 2021

Huawei Freebuds 4 : l'avis de Clubic

Petits, pratiques et extrêmement confortables, assez innovants, les Freebuds 4 avaient tout pour être les écouteurs boutons de nouvelle
génération. Malheureusement, la révolution n'est pas encore là, malgré de bonnes idées. Les écouteurs sont déjà très corrects, mais vendus à un tarif un prix trop élevé pour ce qu'ils apportent.

Conclusion
Note générale
6 / 10

Très pratiques à l'usage, multipoints, dotés de très bons microphones et d'une ergonomie très intéressante, les Freebuds 4 restent pourtant un peu cher pour ce qu'ils proposent…

Les plus
  • Très confortables
  • Multipoints
  • ANC fonctionnel...
  • Réglage du volume
  • Qualité des microphones
Les moins
  • Autonomie très moyenne
  • Pas meilleurs que les Freebuds 3 sur le son
  • ...Plombé par l'isolation passive
Sous-notes
Construction
7
Ergonomie
8
Isolation
5
Autonomie
6
Son
6