Annoncés par surprise, les nouveaux écouteurs sans fil LinkBuds S de Sony sont décrits comme des WF-1000Xm4 légèrement simplifiés, mais surtout plus compacts et moins chers (200 euros). Le constructeur ne lésine pas sur les moyens en intégrant aux LinkBuds S l'essentiel des technologies présentes dans ses autres écouteurs phares. Les nouveaux venus héritent-ils de suffisamment de qualités pour être qualifiés d'excellent rapport qualité-prix ? Réponse dans ce test.
Meilleurs prix
- Confortable
- Sonorité équilibrée
- Richesse de l'application
- Support du LDAC
- Futur support du Bluetooth LE Audio
- Multipoint (via mise à jour)
- Commandes limitées par l'approche en groupes
- Les WF-1000Xm4 sont maintenant à peine plus chers
- Isolation passive perfectible
- Pas de charge sans-fil
Moins premium, mais plus adaptés aux petites oreilles
La dénomination des LinkBuds « S » s'explique au premier abord par leur forme. Bien moins volumineux que les autres écouteurs haut de gamme du constructeur, plus légers également, ce nouveau modèle est conçu à partir de plastique recyclé. Cette particularité leur apporte un revêtement bien particulier, assez doux, mais pas aussi premium que celui des WF-1000Xm4 qui se démarquent par des petites touches luxueuses. À 200 euros, les LinkBuds S de Sony se placent dans la moyenne du marché, y compris en termes de résistance aux éléments (certification IPX4).
Relevons qu'en plus de cette structure spéciale, les LinkBuds S sont livrés dans un packaging à 0 % plastique, témoignant de l'effort de Sony en matière d'écologie ou plutôt de réduction des déchets superflus.
Nous n'avons pas de remarque spécifique concernant la forme du boîtier. Le modèle est petit, sans défaut majeur, et assez agréable à prendre en main. Nous serons toutefois un peu plus sévères concernant l'absence de charge par induction, un manque très difficile à justifier à 200 euros.
Le point fort des Sony LinkBuds S est assurément le confort induit par leur format réduit. Ici, sauf exception, même les petites oreilles n'auront pas à se plaindre. Avec leur volume 3,2 cm3 (contre 5,4 cm3 pour les Xm4), leur poids de 4,8 g (contre 7,3 g), nous tenons là un produit universel, assez bien adapté au sport également. Le seul bémol vient des embouts, en silicone simple, qui abandonnent la sorte de mousse à mémoire de forme/silicone des WF-1000xm4. Les canules, elles, ne sont pas trop intrusives, et le design est suffisamment bien étudié pour ne pas gêner le creux de l'oreille.
Fiche technique Sony LinkBuds S
Version Bluetooth | Bluetooth 5.2 |
Autonomie écouteurs | 6h |
Poids écouteurs | 9.6g |
Type | Semi-intra |
Réduction de bruit active | Oui |
Haut-parleurs | Dynamique de 5 mm |
Réponse en fréquence | 20 Hz - 20,000 Hz |
Version Bluetooth | Bluetooth 5.2 |
Codecs compatibles | SBC, AAC, LDAC |
Distance transmission | 10m |
Application | Oui |
Autonomie écouteurs | 6h |
Temps de charge écouteurs | 2h |
Autonomie boîtier | 12h |
Temps de charge boîtier | 3h |
Poids écouteurs | 9.6g |
Poids boîtier | 35g |
Dimensions boîtier | 42.8 x 60 x 27.6 mm |
Expérience Sony Headphones et petites restrictions
Peut-on encore avoir des surprises sur des écouteurs milieu/haut de gamme signés Sony ? Ici, la marque japonaise applique une recette ergonomique extrêmement proche de ce qu'elle imaginait avec les WF-1000Xm3 et WF-1000Xm4. La navigation et les divers contrôles reposent ainsi sur une zone tactile placée sur le dos des écouteurs ; le tout est épaulé par des capteurs de présence permettant de déclencher la pause ou la lecture si les écouteurs sont retirés ou replacés dans l'oreille de l'utilisateur.
Cette formule est plutôt efficace de base, mais volontairement incomplète. En effet, Sony continue toujours de miser sur un principe de commandes groupées, et non de commandes individuelles. L'écouteur droit, de base, permet de déclencher la pause/lecture (1 tape), de passer à la piste suivante (2 tapes) ou précédente (3 tapes), et d'activer le mode « attention rapide » avec une simple pression, fonction qui baisse la musique et active le son Ambiant.
À gauche, une simple pression permet de basculer entre les modes d'ANC. Pour intégrer un contrôle de volume, il faut assigner le groupe volume à l'écouteur gauche par exemple, et faire alors une croix sur le réglage de l'ANC. Nous reprochions déjà cette limite aux WF-1000Xm4 et aux WF-1000Xm3.
Sans surprise, l'application Headphones Connect permet d'enrichir largement l'expérience, puisque l'intégralité des fonctions et réglages des écouteurs haut de gamme est disponible.
Il est ainsi possible de régler le mode de réduction, de définir une égalisation (cinq bandes), mais surtout d'activer et désactiver de nombreuses options, type Speak-To-Chat, etc.
Enfin, le modèle va un peu plus loin qu'un produit comme le casque WH-1000Xm5 sur les fonctions Quick Access (sorte de commande avancée assignée à une touche). Là où le casque est encore limité au seul déclenchement de playlist Spotify, les LinkBuds S sont compatibles Microsoft Soundscape, application dédiée au « repérage 3D par le son ». Nous n'avons toutefois pas testé cette application sur les LinkBuds.
En bref, Sony fait du Sony, en livrant une expérience très avancée mais qui reste figée en termes de commandes intégrées.
Une réduction de bruit efficace, mais…
Certains écouteurs sont un peu plus difficiles à tester que d'autres concernant la réduction de bruit. C'est le cas des LinkBuds S, surtout comparés aux WF-1000Xm4. En effet, ces derniers, notamment grâce à leurs embouts spéciaux, sont toujours parfaitement efficaces pour atténuer les sons, que ce soit en mode passif (sans ANC) ou avec ANC, et quel que soit la position dans l'oreille. Ici, le constat est un peu différent. C'est simple, si les embouts ne sont pas parfaitement ajustés dans l'oreille, la réduction de bruit montre vite des faiblesses.
La performance, même avec un placement optimal, n'est pas aussi brillante que celle des WF-1000Xm4, en particulier sur l'isolation passive, qui reste typique d'un écouteur semi-intra. Les LinkBuds S laissent encore passer des fréquences un peu sifflantes et ne sont franchement pas aussi efficaces sur les voix. Il y a mieux dans cette gamme de prix, même si tout est assez cohérent au final. À l'inverse, le mode Ambiant, aidé par cette isolation mesurée, est plutôt efficace. Il faut alors penser à le doser, ce mode ayant tendance à trop accentuer les médiums une fois réglé sur Max. Notons l'assez bon travail de la marque pour pallier les coups de vent, grâce à l'utilisation d'un tissu acoustique devant les microphones.
La qualité en appel est quant à elle plutôt bonne en milieu calme, assez naturelle quoique parfois ponctuée d'artefacts un peu « métalliques ». En milieu bruyant, Sony reproduit peu ou prou ce que nous avions observé sur le WH-1000Xm5, c’est-à-dire une atténuation très forte des bruits environnants, qui a tendance à venir sabrer la voix. Les écouteurs sont parfaitement exploitables dans ce mode, mais ne sont clairement pas aussi bons que des Jabra Elite 7 Pro (vendus au même tarif).
Du LDAC, et un pari sur l'avenir
Avec les LinkBuds S, Sony nous apprend que désormais, même le milieu de gamme a droit au LDAC. Que cela soit efficace ou non en pratique, ces écouteurs sans fil sont donc parmi les plus ambitieux du point de vue des codecs Bluetooth. En revanche, toujours pas de trace de Multipoint. Sans surprise, la connexion est stable, et la portée plutôt bonne, bien que vite limitée en LDAC.
Edit 17/11/2022 : le support du Multipoint a enfin été déployé sur la dernière mise à jour, ce qui devient un Plus des écouteurs
Mais ce qui fera, peut-être, rentrer les LinkBuds S dans l'histoire, est leur compatibilité Bluetooth LE Audio, via une mise à jour prévue pour la fin de l'année. Faute de pouvoir expliquer en détails les avantages de ce standard, Sony se contente, pour le moment, d'expliquer que cela autorise une latence plus faible. Soyons honnête, parmi les nombreux avantages du LE Audio, la latence plus faible n'arrive clairement pas en tête, d'autant que rien ne garantit qu'Android permettra vraiment de constater une amélioration à ce niveau là.
Plus petit = moins de batterie ?
Les LinkBuds S étant bien moins volumineux que les WF-1000Xm4, la batterie et ainsi l'autonomie avaient de grandes chances d'en être réduites. C'est effectivement le cas, même si le constructeur sauve largement les meubles. Pour ce test nous avons alterné entre un usage avec un iPhone (pour le codec AAC) et un smartphone Pixel 3 (codec LDAC) afin de vérifier les deux extrêmes en termes d'endurance.
Avec ANC, sous codec AAC, les LinkBuds S tiennent environ 6 heures 30, soit 30 minutes de mieux qu'annoncé. En revanche, sous codec LDAC, difficile d'espérer plus que 4 heures ou 4 heures 15. Cette baisse est assez logique, et même plutôt contenue (33 % d'autonomie en moins en LDAC reste une bonne performance). Sans ANC (test uniquement en AAC), nous sommes arrivés à un peu plus de 9 heures 30 d'utilisation, ce qui là-aussi excède de 30 minutes les chiffres avancés par le constructeur.
Bien sûr, nous sommes loin des 9 heures 15 avec ANC et 13 heures 45 sans ANC des WF-1000Xm4, mais les LinkBuds sont dans la moyenne haute. Notons que le boîtier apporte environ deux recharges supplémentaires.
La sagesse ou la timidité ?
Autre conséquence du petit format des LinkBuds S, le transducteur dynamique utilisé passe de 6 mm à 5 mm. Ce changement pourrait paraître insignifiant de prime abord, mais a pourtant son importance dans la sonorité générale.
Premier constat, le rendu est bien plus équilibré que sur les WF-1000Xm4, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, mais nous perdons forcément en impact et en énergie. Sans manquer d'entrain, les écouteurs de Sony paraitront plus timides pour le grand public, moins enveloppants, moins spectaculaires surtout que d'autres modèles.
Mais ne comparons pas uniquement les écouteurs à leurs cousins haut de gamme. Leur niveau technique est en effet excellent, puisqu'aucune gamme de fréquence n'est défaillante. Une très bonne qualité sonore se dégage des LinkBuds S, même pour un modèle à 200 euros. Rien n'est ici dans l'exagération, on ne ressent pas d'agressivité ou d'acidité. Au contraire, les sons sont assez posées, la signature globalement équilibrée. De même, la scène sonore est plutôt large et assez précise (assez bien projetée en avant), et le niveau de détails très bon. Tout participe à une certaine polyvalence sonore.
Seuls les aigus, bien qu'ils ne soient pas marqués par des pics excessifs, restent d'un niveau technique assez classique pour des true wireless à 200 euros.
Paradoxalement, les LinkBuds S affichent une sonorité un peu moins accessible que celle des WF-1000Xm4. Ce sont des écouteurs plus expressifs et plus rentre-dedans. Que ce soit à cause du transducteur plus petit ou des réglages différents, les écouteurs gagnent donc en sagesse ce qu'ils perdent en sensationnalisme.
L'avis de Clubic
Si leur dénomination brouille un peu la compréhension des gammes d'écouteurs de Sony, les LinkBuds S sont très complets, haut de gamme sur certains points, un peu trop simplifiés sur d'autres. Ils souffriront immanquablement de la comparaison avec les WF-1000Xm4 (plus que d'un rapprochement avec les LinkBuds), que la baisse des prix a transformé en sérieux concurrents.
Sonorité, ANC, autonomie, tous ces points sont parfaitement maîtrisés et font des LinkBuds S des écouteurs true wireless réussis. Pourtant, mis à part pour le confort et l'encombrement, l'ombre du haut de gamme plane en permanence sur ces écouteurs. Reste la promesse d'un futur radieux, avec l'adoption du Bluetooth LE Audio, qui pourrait changer la donne à terme.
- Confortable
- Sonorité équilibrée
- Richesse de l'application
- Support du LDAC
- Futur support du Bluetooth LE Audio
- Multipoint (via mise à jour)
- Commandes limitées par l'approche en groupes
- Les WF-1000Xm4 sont maintenant à peine plus chers
- Isolation passive perfectible
- Pas de charge sans-fil