© Guillaume Fourcadier pour Clubic
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2022, et troisième gamme d’écouteurs true wireless à traitement UVnano pour LG. Sommet de cette série, les nouveaux Tone Free T90Q reprennent la majorité des éléments et bonnes idées des FP8 et FP9, dans des écouteurs encore optimisés. Ces améliorations sont-elles suffisantes pour passer un cap ?

Les plus
  • Ergonomie complète
  • Application très bien pensée
  • Boitier émetteur
  • Traitement UVnano
  • Atmos efficace dans les films
Les moins
  • Son déséquilibré dans les aigus
  • ANC perfectible dans les médiums
  • Son 3D presque inutile en musique
  • Latence avec le boitier

Petits et confortables

Les habitués des précédentes gammes true wireless de LG seront tout sauf perdus, puisque le constructeur coréen mise une fois encore sur une forme simple et compacte. Les T90Q sont de type semi-intra (canule très courte), avec intégration d’une tige courte.

Le résultat est presque identique aux FP8 déjà testés ici. Difficile de percevoir une différence de formes ou de volume. La conception est donc dans la lignée, plutôt sérieuse mais pas spécialement haut de gamme. Toutefois, une légère amélioration se fait ressentir dans l’utilisation de certains matériaux. Les embouts, en particulier, ont été retravaillés. Ceux-ci adoptent une forme un peu plus ergonomique, et bénéficient d’un toucher un peu plus doux.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic - A côté des FP8 (noir), les T90Q sont presque des jumeaux, mis à part quelques points esthétiques

Pas de révolution concernant la certification, limitée à du IPX4, bien suffisant pour la plupart des usages.

Confortables, les T90Q mettent donc à leur avantage de nouveaux embouts en silicone, dont les contours striés apportent un léger mieux par rapport aux précédents écouteurs LG, en particulier sur la tenue. Sans être parfaits, ces true wireless ne souffrent presque d’aucun défaut à ce niveau. Ils peuvent se porter pendant de très longues sessions sans devenir intrusifs. Le seul petit bémol vient de la tenue dans l'oreille, irréprochable en temps normal, mais pas adaptée à un usage sportif.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic

La boite de charge livre une impression formelle à peu près semblable. Celle-ci est très compacte, encore qu’un peu épaisse, et embrasse une fois encore une forme macaronique plutôt originale. Le plastique est très classique, mais déjà suffisamment dense. En outre, son revêtement mat fait nettement moins ressortir les petites rayures que sur des boitiers type Airpods pro.

L’argument principal de ce boîtier, à l'image les premiers de haut de gamme LG, reste le traitement antibactérien UVnano. Celui-ci se déclenche par défaut lors d’une charge filaire (avec écouteurs dans le boitier), et consiste en l’utilisation d’une lumière UV pulsée afin d’éliminer 99,9 % des bactéries. Dans cette nouvelle version, le traitement n’est plus uniquement localisé sur la grille, mais également sur les embouts en eux-mêmes, et peut se déclencher uniquement en replaçant les écouteurs (activation dans les réglages).

Fiche technique LG Tone Free T90Q

Résumé
Version BluetoothBluetooth 5.2
Autonomie écouteurs5h
Poids écouteurs5.3g
Conception
TypeSemi-intra
Réduction de bruit activeOui
Haut-parleurs11 mm
Connectivité
Version BluetoothBluetooth 5.2
Codecs compatiblesSBC, AAC
ApplicationOui
Alimentation
Autonomie écouteurs5h
Autonomie boîtier15h
Informations générales
Poids écouteurs5.3g
Poids boîtier39g
Dimensions écouteurs21,5 x 27,7 x 24,9 mm
Dimensions boîtier98,0 x 93,6 x 64,7 mm

Sur la lancée

La formule de la précédente gamme FP est globalement reprise sur les T90Q, qui cumule tactile et application de façon plutôt efficace.

Rien n’est parfait dans ce monde nomade, mais les LG sont plutôt complets et ergonomiques. Grâce à la zone tactile présente sur le haut de la tige, il est possible de déclencher la lecture/pause (1 touche), régler le volume (2 touches, droite ou gauche), naviguer dans la playlist (3 touches), et basculer entre les modes de réduction de bruit (appui prolongé).

Il y a plus réactif et précis en la matière, puisque quelques erreurs de manipulation peuvent arriver, mais les LG Tone Free T90Q sont convaincants, même avec ces réglages de base. Notons tout de même qu’il manque, par défaut, l’appel à l’assistant vocal. Cela se règle en passant dans l’application.

Celle-ci, toujours baptisée Tone Free, jouit d’une très bonne clarté et se permet d’être relativement complète. Cela se retrouve notamment sur la personnalisation sonore, confiée à des présélections made in Meridian (constructeur audio et concepteur de codec), mais également assurée par des réglages 3D. En effet, les écouteurs sont compatibles Dolby Atmos, avec ou sans tracking des mouvements de la tête. Enfin, un égaliseur graphique 8 bandes permet d’ajuster plus précisément le signal si besoin. En pratique, les réglages Immersive et Natural sont les plus efficaces en musique, et les options Atmos prennent le relais en vidéo.

Les différents modes sonores sont étonnamment complets, en particulier les égaliseurs

A côté de cela, Tone Free assure un bon nombre d’options ergonomiques, comme l’assignation (ou la désactivation) des commandes tactiles à d’autres actions, ainsi que la désactivation/activation de la détection du port (pause/lecture automatique en retirant les écouteurs).

Le dernier grand plus des T90Q est la mini-section Tone Free Lab, qui regroupe plusieurs options avancées, mais un peu fourre-tout. C'est ici que se trouvent les modes : jeu (basse latence), chuchotement (parler avec un écouteurs très près de la bouche) découvert avec la précédente gamme, ainsi que l'option UVnano Toujours Active. Comme son nom l’indique, cela permet au boîtier d’enclencher ce traitement, même sans charge filaire, tant que le boîtier dépasse les 40% de charge.

Bien que sans innovation majeure, LG parvient à asseoir efficacement sa formule.

Du multipoint, bien peu de codecs, et un gros plus

On ne conseillera pas ces écouteurs pour qui veut absolument voir marquer LDAC ou AptX HD dans les réglages sonores. Les T90Q, malgré leur orientation haut de gamme, font le choix de la simplicité : SBC et AAC.

A côté de cette particularité, les écouteurs ont pour grand avantage de supporter le multipoint. Celui-ci s'active tout simplement à partir de l'application, et fonctionne plutôt bien en pratique. Le basculement d'un flux audio à l'autre est assez efficace. L'absence de codecs haut bitrate simplifie les choses.

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Enfin, l'appareil hérite d'une fonction déjà présente sur le haut de gamme FP9 l'année dernière, la possibilité d'utiliser le boitier de charge en tant qu’émetteur. Pour cela, il suffit de raccorder de raccorder ce dernier en jack (avec le câble fourni) ou en USB, vers sa prise USB-C, et de basculer le commutateur présent sur la boite dans la bonne position. Le temps de connexion au boitier dans ce mode n’est pas trop long, et le signal reste plutôt stable. Mais, contrairement à ce qui existe par exemple sur les Bowers & Wilkins PI7, les LG ne semblent pas intégrer de codec basse latence dans ce mode. En effet, la latence est particulièrement marquée, et surtout non compensée. Le principe reste très efficace, notamment en avion, ou raccordé sur une TV, mais il ne faudra pas être trop regardant sur des points comme la synchronisation labiale.

Un silence plus prononcé, mais qui fait face à de véritables ténors

Tous les constructeurs ou presque parviennent maintenant à proposer une réduction de bruit active efficace dans les basses fréquences. La difficulté réside bien souvent dans la linéarité générale de l’atténuation. À ce titre, bien que plutôt bons, les LG Tone Free T90Q se heurtent à quelques écueils assez classiques, malgré un meilleur rendu qu’auparavant.

Mesure de l'ANC. En bleu, le signal témoin. En orange, la réduction de bruit active, surtout efficace dans les basses et bas-médiums. En vert, le retour sonore (en mode normal), très précis jusque dans les aigus

Ainsi, les basses et bas-médiums sont déjà très bien isolés, à condition d’utiliser une taille d’embout adaptée. Pas de soucis donc pour les bruits très ronronnant, comme les moteurs. À l’inverse, les écouteurs deviennent moins efficaces sur les haut-médiums, notamment les voix, qui sont certes atténuées, mais bien moins qu’avec les excellents élèves. Cette performance est assez classique, et reste un signe pour discerner les bons des quelques rares excellents élèves en la matière que sont notamment les Sony WF-1000Xm4, Airpods Pro, Bose QC Earbuds et Jabra 85T. Autour des 100 ou 150 euros, ce problème est presque classique et excusable, mais à plus de 200 euros, la comparaison avec les autres haut de gamme est forcément marquée.

À côté de cela, le mode Transparence est assez efficace, car reste plutôt naturel dans les médiums, et ne s’effondre pas dans les aigus. En dépit d'un petit voile, la performance est suffisamment précise pour autoriser une certaine localisation dans l'espace.

Autonomie classique mais suffisante

Plutôt dans la moyenne actuelle, l’autonomie des T90Q est annoncée, en simple charge, entre 5 h (avec ANC) et 8 h (sans ANC), et jusqu’à 32 h en comptant le boitier, soit 3 recharges possibles.

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En pratique, les chiffres sont à peu près vérifiés, puisque nous sommes parvenus à environ 5 h 15 avec ANC sous codec AAC (iphone X), et environ 7 h 45 sans ANC sous codec SBC (avec Pixel 3 XL). Au niveau des recharges, les chiffres sont davantage autour des deux voire deux et demi cycles supplémentaires. Rien de fabuleux pour 2022 donc, mais suffisant en pratique.

Sonorité au graphène, étrange exécution

Petite révolution et élément marketing évident, les transducteurs équipant les T90Q ne sont pas des modèles classiques, puisqu’ils intègrent une membrane en graphène. La marque est un peu évasive à ce sujet, mais semble bien préciser qu’il ne s’agit pas ici d’une simple surcouche, mais bien d’une membrane 100% graphène, ce qui est presque unique en la matière. Pour rappel, cet élément consiste en un agencement à plat d’atomes de carbone, les couches pouvant être empilées les unes sur les autres. Certaines caractéristiques physiques exceptionnelles, comme son module young (résistance à la déformation via compression ou traction), allié à sa grande légèreté, en font sur le papier l’un des matériaux parfaits en acoustique.

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Sur le papier… et en omettant quelques spécificités de l’acoustique justement. Le premier casque 100 % graphène, le Ora Grapheneq, a plutôt mauvaise presse.

Reste que LG se donne les moyens de ses ambitions, et cela est louable. Une révolution pour autant ? Pas vraiment, mais pas forcément pour les raisons que l’on imagine.

Il y a du mieux au niveau sonore par rapport à la génération précédente de LG. Les Tone Free T90Q délivrent plus de détails, et s’améliorent clairement dans la qualité des basses. Mais, tout est loin d’être rose, à commencer par la signature particulièrement étrange des écouteurs, que nous trouvons inutilement exubérante. Les basses sont mises en avant, de manière efficace et prononcée, les médiums sont un peu creusés et pourtant globalement équilibrés, mais ce sont les aigus qui nous déconcertent.

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A l’oreille, il y a bien du tranchant et de la brillance, mais également l’impression que tout se rentre globalement dedans, s’accorde assez mal, du moins pour un tel prix.  Cela empêche de vraiment donner de l’ampleur et de la cohérence à la scène sonore, qui est certes détaillée, mais a tendance à tout ramener au même plan, comme si tout était forcé.

Si à l’écoute cela semble venir d’aigus trop oscillants, nous confirmons largement cela à la mesure (toujours à prendre avec des pincettes), qui montre une succession de pics très secs et de creux marqués. Pourquoi ? Sans doute pour accentuer le côté spectaculaire, qui fonctionne effectivement mieux qu’avec les FP8 (ces derniers possédant des aigus en retrait).

Mesure (compensée) de quelques modes sonores. En marron, ANC avec réglage Immersive. En violet, sans ANC sous réglage Immersive. En vert, ANC sous réglage Natural. On remarque assez nettement, la baisse de volume sonore, un peu trompeuse

Mais, au lieu de simplement proposer des aigus plus équilibrés, ou un peu plus mis en avant, LG a misé sur une signature erratique dans cette gamme de fréquences. La différence avec les récents Huawei Freebuds Pro 2 est assez édifiante. Sans être mauvais à l’écoute, les T90Q sont loin de pouvoir se battre face aux ténors du genre. Dommage, car on sent bien qu’une base technique est là, et que les écouteurs conservent un minimum de cohérence.

Pour les réglages sonores, nous privilégions clairement le réglage Immersive, qui offre un peu plus d’ampleur que les autres, sans venir dérégler les basses et les médiums. Le mode Natural est un peu étrange, car proche du réglage Immersive au niveau de la signature, mais rabaissé de quelques dB.

Son Atmos, efficace comme la concurrence

Ultime avantage du produit, la sonorité Dolby Atmos permet, tout comme Apple le propose sur ses Airpods sous iOS, d’émuler un son 3D sur ses écouteurs, avec ou sans suivi de la tête. Sur ce plan, bien qu’un peu moins efficaces que sur leur concurrents de Cupertino, les LG T90Q possèdent globalement les mêmes avantages et mêmes défauts. En utilisation vidéo, et sur quelques musiques (type petit live Jazz ou musique instrumental intimiste), l’efficacité est bien là, grâce à une bonne projection de la scène sonore.

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À l’inverse, sur la quasi-intégralité des musiques, cela à plutôt tendance à brouiller les repères, sans réellement améliorer la qualité sonore ou l’immersion. La classique sensation que le chanteur fait ses vocalises depuis les toilettes (légère réverbération).

Ce rendu n’est, à notre sens, pas un gadget, mais ne sera sans doute pas le point déterminant à l’achat.

L’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

Ultra-complets et innovants, les LG T90Q cumulent les bons points et améliorations par rapport à la génération précédente.

Tout irait pour le mieux (ou presque) dans le meilleur des mondes si, en plus d’un ANC un peu plus efficace dans les médiums, la marque avait opté pour plus d’équilibre sonore. Point faible du produit, le son manque en effet de maitrise pour des écouteurs haut de gamme.

Des True Wireless globalement convaincants, en progrès, génial côté ergonomique, mais avec des points noirs.

Les plus
  • Ergonomie complète
  • Application très bien pensée
  • Boitier émetteur
  • Traitement UVnano
  • Atmos efficace dans les films
Les moins
  • Son déséquilibré dans les aigus
  • ANC perfectible dans les médiums
  • Son 3D presque inutile en musique
  • Latence avec le boitier
Sous-notes
Construction
7
Confort
8
Ergonomie
9
Isolation
7
Autonomie
7
Son
5