Test Samsung Galaxy Buds 2 Pro : une formule qui s'affine toujours plus, sans révolution

Excellente surprise de l'année dernière, les Galaxy Buds Pro premiers du nom effaçaient sans difficultés les quelques errements de la gamme Buds, Buds Live en tête. Bonne réduction de bruit, très bonne qualité sonore, kit main-libre au top, les true wireless étaient, et restent, parmi les excellents élèves du genre.

Avec ses nouveaux Galaxy Buds 2 Pro, Samsung mise toujours plus sur le côté technologique de son produit phare, sans trop modifier sa formule. Un pari payant ?

Plus petits, plus discrets, plus confortables

N'allez pas chercher de révolution dans la forme des Galaxy Buds 2 Pro, les écouteurs adoptent presque à l'identique les lignes ergonomiques de leurs ainés. Les écouteurs sont tout en courbes, et sans tige. Cette approche n'est pas la plus atypique du genre, mais reste relativement originale dans le paysage true wireless.

Surtout, Samsung est parvenu à réduire le volume de 15 % par rapport aux premiers Galaxy Buds Pro. Le chiffre peut sembler assez faible sur le papier, mais se remarque assez bien en pratique. La première génération est ainsi plus épaisse, bien que la seconde possède un dos plus bombé.

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle formule est encore plus efficace côté confort. La forme est particulièrement bien pensée, à la fois pour sa bonne tenue et son absence de points de pression. Le volume réduit est particulièrement bénéfique pour les petites oreilles, qui pouvaient encore se montrer frustrées par l'ancienne génération.

L'équilibre est également très bien réparti, ce qui permet de garder les écouteurs sans douleur sur de longues sessions. Enfin, les embouts en silicone couvrent suffisamment de morphologies différentes, sans être totalement universels. Comme souvent, un bon placement reste déterminant, et celui-ci est un brin plus compliqué qu'auparavant. Les écouteurs se placent en quart de tour, mais demandent aussi une petite pression vers l'intérieur pour venir se caler. Cette légère différence vient en grande partie du couple canule + embout, rond et non plus ovale comme cela était le cas.

La fabrication ne souffre pratiquement d'aucun défaut, et on peut remarquer que Samsung délaisse le côté brillant de la première version pour des surfaces invariablement mattes, moins sujettes aux rayures. Tout reste en plastique, mais assez dense, et bien assemblé. Les écouteurs sont sérieux, sans extravagance. La marque reprend même la grande force de la première version, à savoir une certification IPX7, rarissime sur des écouteurs à réduction de bruit active. Les Galaxy Buds 2 Pro sont ainsi résistants aux immersions. De fait, ils peuvent s'utiliser comme des écouteurs sportifs, encore qu'IPX7 n'implique pas une résistance à la sueur.

Le constat est identique avec la boite de charge, extrêmement compacte et bien pensée. De dimensions équivalentes au boitier des premiers Buds Pro, cette nouvelle référence adopte l'aspect mat des écouteurs, tout en intégrant un système de charge sans fil.

Environnement Samsung, limitation pour les autres

Difficile pour une marque, Apple mis à part, de se permettre d'ignorer une partie du marché et de limiter volontairement ses produits à son écosystème. C'est pourtant en partie ce que fait Samsung.

Cela débute avec le système d'appairage rapide, uniquement présent sur les smartphones de la marque. Pour les autres, pas de Google Fast Pair (pourtant extrêmement répandu), seulement Microsoft Swift Pair (Windows).

Autre limitation, l'absence de connexion multipoint, sauf en environnement OneUI de Samsung : smartphone ou tablette.

La fonction Audio 360, sorte de représentation Dolby Atmos façon Spatial Audio d'Apple, est un autre exemple d'enfermement du constructeur dans son écosystème. Ici, il faut au moins être sous smartphone Samsung avec OneUI 3.1 pour en profiter, et sous OneUI 4.1.1 pour activer le suivi des mouvements de la tête.

Un nouveau codec, le Samsung Seamless Codec (SSC) Hifi fait son apparition ici, et sur les téléphones sous OneUI 4.0. Nous ne ferons qu'évoquer ce codec 24 bits, qui reste une techno propriétaire de la marque, visiblement de type adaptatif, avec un débit allant de 88 kbs à 512 kbs. Faute de précision, nous ne pouvons que constater qu'il s'agit là d'un énième codec, fermé et surtout non lossless.

Contrôles bien classiques, application plutôt efficace

Pas simple de s'enthousiasmer pour la gestion des contrôle des Galaxy Buds 2 Pro, du moins les contrôles de base. Ceux-ci reposent sur une approche symétrique :

• 1 appui court : lecture/pause
• Appui long : basculement entre les modes de réduction de bruit, refuser un appel
• 2 appuis : décrocher/raccrocher un appel

Pas de navigation dans les pistes, ni même de contrôle de volume, nous revenons là à une performance digne de 2016. Heureusement, ces réglages sont prévus par l'application.

Il est ici nécessaire d'installer Galaxy Wearable, et un plugin supplémentaire présent sur le Playstore. Cette démarche est un peu laborieuse pour un grand constructeur comme Samsung, mais elle n'est pas compliquée en pratique. Notons que Galaxy Wearable n'existe que sur environnement Android, les utilisateurs iOS intéressés iront voir ailleurs.

Une fois le duo installé, divers réglages permettent d'améliorer l'expérience, bien que nous soyons loin de ce que permettent certains concurrents comme Sony.

Premier impératif, la gestion des commandes. Il est donc possible de débloquer des actions via deux et trois appuis. Cela permet, tout simplement, de passer à la piste suivante ou la piste précédente, ce qui semble être un minimum. Autre possibilité, l'assignation de l'appui long à d'autres actions : commande vocale (assistant vocal), contrôle du volume, appel à une playlist Spotify. Le problème est ici qu'il faut forcément faire un choix. Contrôler le volume coupe forcément du basculement entre les modes de réduction de bruit, et inversement. Autre étrangeté des réglages, l'impossibilité de balayer les trois types de réduction de bruit directement. Il faut forcément choisir entre deux modes. Pour permuter entre les trois, il est nécessaire deux types de réglages, un sur l'écouteur droit et le second sur l'écouteur gauche. Un non-sens assez frustrant.

Il faut tout de même apporter une grosse nuance à notre paragraphe précédent. Le constructeur propose en effet un onglet avancé dans les réglages, baptisé Labs. Celui-ci n'acceuille pour le moment qu'un unique réglage, activable ou désactivable : Double appui sur le côté des écouteurs. Particulièrement peu explicite, cette fonction permet tout simplement de contrôler les écouteurs en tapotant deux fois les os du crâne, juste devant les écouteurs, à la manière des Sony LinkBuds. Cela permet de diminuer ou augmenter le volume, selon l'oreille ciblée. De fait, bien que cette fonction soit un peu cachée, elle apporte un caractère presque complet à l'ergonomie des écouteurs.

Plusieurs petits plus parsèment l'expérience Samsung, comme l'intégration d'un égaliseur multibande et d'un système de localisation des écouteurs (via l'émission d'un son). À ceci s'ajoutent des tests d'ajustement des embouts, ou encore une assez ingénieuse détection de la position du cou, qui invite à redresser sa position et effectuer des étirements.

Les idées sont là, mais Samsung n'a pas vraiment progressé par rapport à l'année dernière. L'égaliseur n'est par exemple par personnalisable, il ne fonctionne qu'autour de préréglages. Le retour sonore, pour sa part, n'est plus ajustable en intensité comme cela était le cas sur les premiers Buds Pro. À la place, la marque intègre, dans les options d'accessibilité, une amplification des sons, qui ne se concentre globalement que sur les haut-médiums et les aigus. Cette fonction s'adresse aux malentendants, il est donc dommage de ne pas avoir prévu un peu plus d'ajustement.

De fait, Samsung rend une assez bonne copie à l'usage, mais pleins de petits détails sont à revoir.

Pour info, nous avons testé les écouteurs sous firmware R510XXU0AVI7, avec la version 2.2.50.22072061 de Galaxy Wearable, et le plugin Galaxy Buds 2 Pro Manager en version 4.1.22090751.

Connectivité… toujours Samsung, mais une belle promesse

Totalement lié à notre chapitre sur l'environnement Samsung, la connectivité est plus que correcte, mais entravée par le choix propriétaire du constructeur. Mais mis à part le système de connexion rapide et le multipoint, ou encore le codec propriétaire SSC, les Samsung Galaxy Buds 2 Pro sont assez convaincants.

Forcément, les adeptes de codecs haut de gamme type AptX Adaptive et LDAC feront grise-mine, mais la stabilité est bien là, et la portée excellente en pratique.

L'argument principal du produit pourrait bien être sa future compatibilité Bluetooth LE Audio, standard qui sera intégré dans une prochaine mise à jour.

ANC convaincant, et encore en progrès

Nous l'avons déjà précisé, les Galaxy Buds 2 Pro peuvent demander un certain soin dans le placement. Il peut, dès lors, y avoir énormément de différences sur l'isolation, entre une position que l'on pourrait considérer comme acceptable, et une position réellement optimale.

Sans secouer la concurrence, Samsung propose un produit globalement très convaincant, en particulier dans l'isolation des basses et bas-médiums. De ce côté, rien à dire, l'atténuation est clairement parmi les meilleures, équivalente à ce que proposent les acteurs type Sony et même Apple. Tout ce qui ressemble à un son ronronnant est annihilé, ou réduit (sur les très forts volumes) à une sensation dans la cage thoracique. Ce très bon rendu continue même dans les médiums, très atténués eux aussi.

En revanche, si ce point est largement en progrès, le constructeur n'a pas encore totalement réglé la transition entre isolation active et passive. De fait, en s'approchant des 1 kHz (ce qui reste dans les fréquences vocales), l'atténuation est moins sensible. Contrairement à la génération précédente, il y a bien atténuation, mais elle reste plus faible que les rares bons élèves (dans cette gamme de fréquence), à savoir les Sony WF-1000Xm4 et les Airpods Pro (et à fortiori les Airpods Pro 2ᵉ génération). Ainsi, les voix ne sont pas entièrement effacées, et le bruit caractéristique de petits filets d'air existe toujours dans le cas d'un réacteur d'avion ou d'un moteur de train. De même, la plus petite taille des écouteurs semble légèrement diminuer l'isolation dans les aigus par rapport aux Galaxy Buds Pro premiers du nom.

Il faut tout de même relever que cette atténuation se module en fonction de la force du vent. Dans le cas d'un milieu venteux, l'ANC perd de sa force, ce qui évite un phénomène de saturation dans les oreilles. Le rendu est globalement bon, mais les Buds 2 Pro ne sont pas irréprochables face aux bourrasques.

Le mode Son Environnant (retour sonore) est quant à lui plutôt efficace, mais perd la souplesse de son prédécesseur, puisque l'intensité est fixe et non plus réglable. Les écouteurs conservent un bon naturel dans les basses et les médiums, ils accentuent légèrement le début des aigus (ce qui peut légèrement accentuer les souffles), et finissent par légèrement décrocher à partir des 3 kHz. Dans l'ensemble, le rendu est plutôt bon, il se classe en tout cas dans les quelques élèves largement utilisables au quotidien. Cela va sans dire, les premiers Airpods Pro restent plus convaincants et plus naturels.

Une véritable ombre au tableau apparait : la partie kit main-libre. L'année dernière, Samsung avait réussi un petit miracle, en se hissant à la hauteur des Jabra et des Airpods Pro, faisant même mieux que ceux-ci suivant les situations. Que s'est-il donc passé avec les Galaxy Buds 2 Pro ? La captation en milieu calme, certes correcte, montre déjà quelques signes de régressions, avec l'apparition de légers artefacts et de quelques clics. Rien de dramatique, le résultat est plus que correct.

En revanche, l'utilisation en milieu bruyant montre que les écouteurs Samsung sont tout simplement moins efficaces qu'avant. Le bruit est assez bien contenu en environnement semi-bruyant, ce qui est suffisant pour la plupart des usages. Mais, une fois plongé dans un environnement vraiment compliqué, la voix est de plus en plus sabrée et hachée. Les Buds 2 Pro conservent toujours un minimum d'intelligibilité, mais sont clairement moins convaincants que leurs ainés. Nous avons donc là un des rares cas de régression d'une génération à l'autre.

Autonomie d'un bon double driver

L'équipe Samsung/AKG a fait le choix d'une architecture double transducteur. À l'instar des excellents Huawei Freebuds Pro 2, cela se paye presque obligatoirement sur l'autonomie. Ici, Samsung fait plus que limiter la casse, avec des chiffres compris entre 5 h (ANC activé) et 8 h (ANC désactivé).

Dans les faits, ces chiffres sont parfaitement tenus, voire davantage. Nous avons, sur la plupart de nos essais, constaté un excédent d'environ 30 min par rapport à ce qui était prévu. Avec ANC, les 5 h 30, voire presque 6 h sont atteintes. Sans ANC, nous pouvons tabler sur 8 h 30 approximativement, cela via codec AAC. Quant au boitier, il apporte à peu près deux recharges complètes en pratique. Nous sommes donc loin d'un record, mais la performance est plus que satisfaisante.

Sonorité encore plus technique, avec un petit mais

Sans être parfaite, la qualité sonore des premiers Buds Pro constituait l'une des grandes forces du produit. L'architecture reposait alors sur une topologie deux voies, avec un transducteur dynamique de 11 mm pour les basses et les médiums, et un transducteur de 6,5 mm pour les aigus. Ici, la formule reste globalement la même, toujours assurée par les équipes (ce qu'il en reste) d'AKG, mais passe à des transducteurs dynamiques de respectivement 10 mm et 5,3 mm.

La taille ne faisant pas tout, Samsung conserve le très bon rendu des premiers écouteurs, et accentue la qualité technique globale.

Il faut tout d'abord séparer les modes ANC et Son Environnant du mode ANC Off. Les deux premiers sont un peu plus expressifs et un peu plus déséquilibrés dans les médiums, alors que l'ANC Off jouit d'une neutralité quasi-parfaite dans ce registre. Cela n'est pas forcément gigantesque à l'oreille, mais largement audible.

Les basses sont mises en avant, de façon plutôt prononcée, mais sans réel excès. Nous avons vu bien plus caricatural en la matière. Les écouteurs délivrent ainsi une bonne assise et une bonne énergie, avec une vraie maitrise du bas du spectre, légèrement améliorée par rapport à la première génération. Si ce n'est pas dans ce registre que Samsung bouscule la concurrence, Sony en tête (encore plus détaillé), la copie est déjà très propre.

Les médiums dépendent, comme nous l'avons précisé, en partie du mode utilisé. Avec ANC et retour sonore, une petite pente (en partant des aigus) à tendance à mettre les voix légèrement en retrait, du moins à ne pas les aérer autant qu'on pourrait le souhaiter, chose qui n'est absolument pas le cas en ANC Off. À l'inverse, Samsung fait le choix (avec ANC) d'accentuer les haut-médiums, afin de projeter l'écoute vers l'avant. Cela fonctionne particulièrement bien sur les pistes bien aérées, pas trop énergiques, car développe une scène sonore particulièrement vaste et plutôt profonde. Ce sens de l'ampleur est présent peu importe le mode, mais va se comporter différemment suivant les pistes.

Enfin, le registre aigu démontre l'apport d'un second haut-parleur, avec un niveau de détails au-dessus de la moyenne. Néanmoins, Samsung a opté pour une forte accentuation autour des 10 kHz. Une telle emphase dans cette gamme de fréquence est assez classique, car apporte un rendu particulièrement brillant, sans être trop agressif. Mais, était-il nécessaire de pousser les potards aussi loin ? Ici, bien que maitrisés, les aigus ont tendance à être trop brillants sur certaines pistes et certains instruments.  Ce reproche pouvait déjà s'entendre sur les premiers Buds Pro, mais pas de façon aussi audible. À défaut d'afficher une neutralité dans le haut du spectre, les écouteurs font preuve d'énormément de maitrise et de nuances. On ne retrouve jamais de bouillie sonore.

Samsung propose ainsi des écouteurs particulièrement riches et musicaux. Les Galaxy Buds 2 Pro sont très polyvalents, détaillés, aérés, plus techniques que la moyenne. L'amélioration est bien là par rapport à la génération précédente, mais sans paraitre transcendante. Les Samsung seraient les meilleurs élèves autour de 200 – 250 euros si une concurrence nouvelle n'était pas apparue, Huawei Freebuds 2 Pro en tête. Ces derniers, en partie grâce à leur transducteur planaire (pour les aigus), se permettent d'être tout aussi polyvalents et énergiques que les Samsung, mais encore plus maitrisés dans les aigus.

Nous n'avons, lors de notre test, que survolé le son 3D (sous Galaxy S21 5G). Sans surprise, les avantages et reproches sont globalement les mêmes qu'avec le système Apple, ce dernier étant tout de même plus convaincant et plus mature. L'impression de son 3D peut devenir efficace sur les films et morceaux de type live intimiste, surtout mixé en multicanal/Atmos (un traitement binaural est effectué sur les pistes stéréo), mais l'effet wahou s'arrête là. Pour les morceaux classiques, rien de transcendant. De même, si le suivi des mouvements de la tête fonctionne, il ne parait pas aussi précis et fluide que sur le système Apple. Au moins, le rendu n'est pas simplement de l'ordre du gadget.