La sonde BepiColombo survole Mercure pour la troisième fois. © ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO
La sonde BepiColombo survole Mercure pour la troisième fois. © ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO

À peine moins de 240 kilomètres, c'est la distance qui séparait hier soir la sonde Bepicolombo et la rude surface de la petite planète Mercure ! Même s'il s'agit bien de son objectif final, la mission ne faisait que passer : il lui faudra encore deux ans et demi avant d'entrer en orbite. Mais en attendant, les équipes en profitent.

Car mine de rien, la date se rapproche !

Freine, freine… FREINE

La manœuvre implique une confiance totale dans le système de positionnement, mais aussi dans l'automatisation de la séquence. La sonde BepiColombo, qui voyage dans le Système solaire intérieur depuis le 20 octobre 2018, s'est approchée très près de la planète Mercure le 19 juin à 21 h 34. Sans contact avec la Terre pour plusieurs heures, elle devait tourner un maximum de ses instruments vers la surface, qu'elle survolait à environ 236 kilomètres d'altitude, pour la troisième fois.

Les images, issues de ses caméras de contrôle, sont impressionnantes, mais ne doivent pas faire oublier qu'il s'agissait avant tout d'utiliser Mercure pour se freiner ! Il s'agit en effet d'une assistance gravitationnelle, exercice aussi précis que délicat qui permet d'économiser des centaines de kilogrammes de carburant… au prix du temps qu'il faut pour exécuter un survol. Pour la sonde BepiColombo, l'heure approche : il reste tout juste 30 mois avant le 5 décembre 2025 et son injection en orbite.

Mercure sort de l'ombre... et ses caractéristiques de surface sautent aux yeux des spécialistes ! © ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO
Mercure sort de l'ombre... et ses caractéristiques de surface sautent aux yeux des spécialistes ! © ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO

Bepi et Mercure vont encore se retrouver

D'ici là, il reste tout de même un planning chargé, en particulier pour les équipes qui pilotent la sonde. Cette dernière est en effet équipée de propulseurs électriques-ioniques très efficaces, mais qui doivent rester allumés et performants durant plusieurs mois d'affilée pour régler la trajectoire exacte de BepiColombo. Pas question, donc, de faire face à des pannes durant ces phases très exigeantes.

C'est à partir de l'été prochain que tout va s'emballer, puisque la sonde va survoler encore trois fois la petite Mercure, en septembre, décembre et janvier, avant de préparer son approche finale. Il est heureux de noter que, quatre ans et demi après son départ, tout se passe bien ! Très peu de véhicules spatiaux ont déjà approché Mercure.

La campagne scientifique se prépare

Pour l'instant, BepiColombo est toujours en configuration de voyage, en « stack » (empilée, en français) avec le module de propulsion à l'arrière, la sonde européenne MPO au centre et la sonde japonaise Mio à l'avant, elle-même protégée par un pare-soleil largable. C'est ce qui explique que les images de ce survol sont encore dues aux appareils photo « de contrôle » et non aux capteurs haute définition du programme scientifique, qui sont encore bien à l'abri.

Une grande partie des instruments de BepiColombo ne serviront que lorsque la mission sera en orbite de Mercure, même si les survols tels que ceux du 19 juin servent déjà à étalonner les quelques capteurs disponibles. Les instruments de Mio ont même déjà fourni quelques données à haut potentiel scientifique sur l'environnement magnétique de Mercure.

Mercure s'éloigne déjà... mais c'est pour mieux la revoir la prochaine fois ! © ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO

En 2025, BepiColombo succédera à Messenger (NASA) et deviendra la deuxième mission autour de la plus proche planète du Soleil. Mais attention, il ne s'agit pas que de faire des mesures similaires : son potentiel scientifique est largement plus ambitieux !

Source : EarthSky