Le grand télescope a terminé son « tour des planètes » de notre Système solaire, en photographiant Saturne. Et le résultat est visuellement impressionnant ! Si la planète gazeuse absorbe les rayonnements infrarouges solaires, ce n'est pas le cas de ses anneaux, qui brillent intensément. Un régal pour les yeux !
L'observation servira aussi pour la caractérisation des lunes de Saturne.
Une collection qui s'agrandit
Après Mars, Jupiter, Uranus et Neptune, le télescope James Webb a (enfin) pris de belles images de Saturne ! La photographie manquait à la collection, d'autant qu'il y a quelques semaines, il avait capturé des geysers sur Encelade (qui tourne justement autour de la belle aux anneaux), on savait donc que ce n'était qu'une question de temps.
Avec ce cliché, le grand télescope de la NASA, de l'ESA et du Canada a terminé le « tour des planètes » qu'il peut prendre en photo dans notre Système solaire. Eh oui, comme il ne peut se tourner côté Soleil, la Terre, Vénus et Mercure resteront pour toujours dans son dos. Mais revenons donc à Saturne.
Des anneaux bien brillants
Le choix des couleurs est celui des scientifiques du laboratoire STScl (Space Telescope Science Institute) qui traite les clichés du télescope James Webb, qui rappelons-le, sont dans le domaine de l'infrarouge : ce qui apparait sur le cliché n'est pas le domaine visible. En revanche, la brillance des anneaux par rapport à l'atmosphère de la géante gazeuse est tout à fait normale. La grande concentration de méthane dans les nuages de Saturne absorbe le rayonnement solaire beaucoup plus que la glace d'eau qui constitue ses anneaux, laquelle les réfléchit un maximum… On a donc l'impression qu'ils brillent.
Joli, certes, mais pas seulement…
Ces images ne sont pas simplement jolies, mais elles font partie d'un programme de recherche, qui évalue les capacités du JWST à détecter, sur des poses longues, les plus petites lunes de Saturne. Il faut dire qu'avec 146 lunes officielles, c'est un véritable challenge ! Leurs orbites ne sont pas toutes très bien documentées et caractérisées, donc si le télescope James Webb y arrive, des observations régulières pourront aider à en savoir plus.
Malgré tout, avec ses performances exceptionnelles, le grand satellite et son miroir de 6,5 m de diamètre a déjà tant à faire. La NASA est cependant à la recherche du plus grand nombre d'informations possibles avant sa mission Dragonfly qui visera Titan et qui partira dès l'an prochain.
Autre intérêt pour les chercheurs, ces clichés à distance et en infrarouge informent aussi sur les différences saisonnières sur Saturne, dont l'hémisphère Nord est actuellement en été climatique, et qui, théoriquement, aurait dû être plus chaud que ce que montrent les clichés. Il y a donc encore des mécanismes à comprendre sur les géantes gazeuses !
Source : Ars Technica