Pour la première fois, le moteur Vulcain du premier étage a été mis à feu sur son site de lancement. © ESA/CNES/Arianespace/Arianegroup/CSG/S.Martin
Pour la première fois, le moteur Vulcain du premier étage a été mis à feu sur son site de lancement. © ESA/CNES/Arianespace/Arianegroup/CSG/S.Martin

À quelques jours d'intervalle, la fusée Ariane 6, dont le premier vol sera en 2024, dédiée aux essais combinés au Centre Spatial Guyanais ainsi que le deuxième étage de test installé en Allemagne ont tous les deux passé des jalons importants. De quoi rassurer les équipes et progresser plus sereinement vers un premier vol.

L'objectif est simple : démarrer lentement, mais sans échec.

Un succès en Allemagne…

La rentrée est réussie pour les équipes d'ArianeGroup, du CNES et de l'agence spatiale allemande qui ont participé aux essais sur les différents composants majeurs d'Ariane 6, ces derniers jours.

Vendredi dernier tout d'abord, c'est l'étage supérieur (appelé l'ULPM) qui a été mis à feu à Lampoldshausen, en Allemagne. Ce dernier simulait les conditions d'un vol orbital, avec son moteur Vinci en fonctionnement plus de 11 minutes (680 secondes), allumé deux fois avec l'usage réussi de son auxiliaire unique au monde, l'APU. Un élément complexe qui a toutefois prouvé son efficacité avec cet essai complet : s'il s'agissait d'un vol orbital, tout se serait bien passé ! C'était d'ailleurs l'objectif de ce test, réduire au maximum les risques pour la mise en opération du lanceur. Un autre essai à feu est prévu en Allemagne d'ici quelques semaines, pour cette fois simuler des opérations en conditions dégradées.

Et un autre en Guyane !

Outre ce succès avec l'ULPM, l'autre bonne nouvelle est venue du Centre Spatial Guyanais. Après une nouvelle semaine de décalage (un site de lancement est un matériel qu'il faut parfois tester en conditions réelles pour identifier les erreurs), les équipes ont réussi ce mardi 5 septembre une simulation complète de compte à rebours avec mise à feu. Le moteur principal Vulcain 2.1 est monté en puissance et a été allumé durant 4 secondes, une première pour ce site de lancement !

La quatrième tentative fut donc la bonne après les essais du 13 puis du 18 juillet et celui du 30 août. Mais, ce succès est aussi un très bon signe, car les essais combinés sont bien destinés à mettre en exergue les problèmes et les corriger : si la mise à feu a eu lieu, c'est que les installations au sol comme le lanceur se sont comportées comme prévu. Le directeur du CNES, Philippe Baptiste, a rappelé que « Cet essai à feu complet d'Ariane 6 était indispensable pour réduire au maximum les risques d'aléas durant la séquence finale de lancement et aboutir à son succès. Qualifier, étape par étape, toutes les opérations menant au décollage : c'est un ballet rigoureusement orchestré entre le CNES, ArianeGroup, et l'ESA »

Mise à feu de l'étage ULPM en Allemagne, à Lampoldshausen. © ESA/Arianegroup/DLR
Mise à feu de l'étage ULPM en Allemagne, à Lampoldshausen. © ESA/Arianegroup/DLR

Des résultats encourageants

À présent, pas question de se reposer sur ces lauriers. Le test le plus difficile pour Ariane 6 et ses équipes est prévu le 3 octobre, avec à nouveau un compte à rebours. Cette fois, l'étage principal sera allumé pour une durée représentative de son vol orbital, durant 470 secondes (presque 8 minutes). De quoi mettre tous les équipements à rude épreuve ! L'ESA en particulier, attend ce dernier essai crucial pour annoncer la date du vol inaugural d'Ariane 6. Chaque réussite nous en rapproche, même s'il faut attendre 2024.

Source : 

SpaceNews