Sans surprise, Google, Amazon et Facebook ont manifesté leur mécontentement à propos de la nouvelle mesure fiscale prise par la France lors d'une audition devant le Bureau du représentant américain au commerce.
La taxe GAFA fait des remous outre-Atlantique. Alors que ce nouvel impôt, portant sur 3 % du chiffre d'affaires, a été promulgué il y a seulement quelques semaines, les principaux intéressés ont été reçus lors d'une audition devant le Bureau du représentant américain au commerce.
Une taxe « discriminatoire » dénoncée par l'ensemble des GAFA
Google, Amazon et Facebook, ainsi que l'ensemble des entreprises technologiques sont unanimes et parlent d'un « précédent troublant » pour qualifier cette nouvelle taxe « discriminatoire ».Amazon, par la voix de Peter Hiltz, son directeur de la planification fiscale, évoque une « double imposition » pratiquée par la France et indique que cet impôt « a un impact négatif sur Amazon et sur des milliers de petites et moyennes entreprises ». Le coût de la mesure ne sera pas absorbé par l'entreprise, mais sera répercuté sur les vendeurs tiers, qui représentent 58 % des ventes françaises d'Amazon et, par extension, au client final.
Alan Lee, chargé de la fiscalité de Facebook, parle lui de « mesures unilatérales » qui sont « dommageables pour Facebook et l'économie numérique ». Matthew Schruers, président de la Computer and Communications Industry Association, un organisme représentant les intérêts de grands noms du numérique comme Intel ou Netflix, enfonce le clou et dénonce une taxe qui « sape le progrès accompli » en matière de fiscalité.
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Les entreprises américaines veulent éviter la multiplication des fiscalités du numérique
Les sociétés ne sont pas réfractaires à une réforme de la fiscalité, mais sous l'égide de l'OCDE. Elles souhaitent éviter que plusieurs pays ne prennent comme modèle la France et ne mettent en place leurs propres règles fiscales visant les GAFA.Les GAFA sont également furieux du caractère rétroactif de cette taxe, qui prendra en compte les revenus touchés depuis le début de l'exercice 2019. « On n'a jamais vu d'impôt rétroactif », s'emporte Alan Lee.
Les acteurs du numérique rejoignent l'administration Trump, qui affirme que cette taxe GAFA est injuste puisqu'elle cible presque exclusivement les entreprises américaines. Elle pourrait leur coûter également des millions de dollars afin de modifier leurs outils permettant de calculer le montant de cette taxe.
L'État français espère récupérer 400 millions d'euros dès cette année et 550 millions d'euros en 2021.
Source : France 24