Taxe GAFA : les USA prêts à taxer les produits français jusqu'à... 100 %

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 03 décembre 2019 à 14h30
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© PixabayX

Plusieurs produits emblématiques comme le champagne ou le fromage sont concernés par les potentielles sanctions américaines, en réponse à la taxe GAFA nationale.

Comme promis, les États-Unis ont annoncé les résultats de leur enquête menée ces derniers mois sur la taxe française des géants du numérique. Et ils sont assez radicaux puisque Washington menace la France d'imposer des droits de douane supplémentaires pouvant aller jusqu'à 100 %, comme l'a déclaré lundi le Bureau du représentant américain au Commerce (USTR).

De nombreux produits symboliques visés, le vin épargné

Les USA visent une extension des droits punitifs sur l'équivalent de 2,4 milliards de dollars qui porterait sur des produits comme le champagne, de nombreux fromages, ou encore les yaourts. L'USTR a aussi évoqué la possibilité de surtaxer des produits cosmétiques et des articles de luxe comme le savon, le maquillage ou les sacs à main. Le vin, longtemps évoqué par Donald Trump, serait donc pour l'instant épargné.


Après avoir scrupuleusement étudié la taxe française sur les géants du numérique, dont Google, Apple, Facebook et Amazon sont les principaux acteurs visés, le Bureau du représentant américain au Commerce a déclaré que la taxation était « incompatible avec les principes en vigueur de la politique fiscale internationale et inhabituellement lourde pour les entreprises américaines touchées. »

La France ne compte pas renoncer à la taxe

L'agence américaine a annoncé continuer de collecter les observations du public jusqu'au 14 janvier concernant la liste proposée de tarifs, ainsi que l'option d'imposer des frais ou des restrictions aux différents services français. Pour l'instant, on ignore la date d'entrée en vigueur de ces droits de douane supplémentaires, mais elle ne pourra en tout cas pas intervenir avant la mi-janvier.


Lundi, et avant même la publication des résultats de l'USTR, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, avait prévenu que la France ne comptait pas renoncer à sa taxe sur les géants du numérique, en profitant au passage pour reprocher aux États-Unis de ne finalement plus vouloir un accord international sur la fiscalité du numérique, comme il était attendu à l'OCDE.

Donald Trump et Emmanuel Macron doivent se rencontrer, mardi après-midi à Londres, dans le cadre du sommet de l'OTAN. Les résultats de l'enquête américaine devraient s'inviter dans les discussions entre les deux présidents.

Source : NYT
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
Matrix-7000

C’est là que l’on se rend compte que le partenariat commercial n’en n’est pas un… Les américains veulent tout chez tout le monde. Il est grand temps, pour l’Europe, d’investir massivement dans les nouvelles technologies afin de ne plus être dépendant des systèmes étrangers, que ce soit ceux des Américains ou des Chinois.

Fulmlmetal

C’est bien là le problème, l’europe a tout fait pour la mondialisation qui a eu pour conséquence de délocaliser tout notre industrie et notre savoir faire et aujourd’hui, alors que les USA et la chine font du protectionnisme on se rend compte qu’on est les idiots du village et qu’on s’est fait avoir. Pire on continue à croire que la mondialisation c’est bien et au final on perd notre richesse, notre savoir faire, nos emplois, et on est devenu totalement dépendant alors que l’europe aurait la capacité de devenir une grande puissance industrielle et technologique si elle le voulait.
Y a plus de doute, on va devoir faire machine arrière, faire du protectionnisme, pénaliser les délocalisations et inciter à reconstruire chez nous nos industries sinon on va droit dans le mur, et il est tout proche.
au final les seuls qui s’en sortiront seront peut etre les anglais qui auront les mains libre sur leur choix, leur règle, leur marché et leur monnaie. Ce sera dur pour eux au début mais au final ils pourraient bien devenir le Singapour européen si on ne corrige pas rapidement nos persistantes erreurs.

Popoulo

lol ce viol collectif des produits fr. Croyais quoi le macaron avec son ue à 2 sous ?

Comme dit Matric-7000 : d’investir massivement dans les nouvelles technologies.

yeerum

Ce soubresaut de dignité risque de coûter cher à la France si les américains vont jusqu’au bout de leur idée…
Mais bon pourvu que ce soit le début du démantèlement d’un américanisme culturel / économique exacerbé.

RaoulTropCool

Si c’est vraiment pour concurrencer à niveau de service et fonctionnalités égal OK. Mais si c’est pour faire comme ce qu’ils essaient ou ont essayé pour concurrencer Netflix ou le Cloud ils peuvent abandonner tout de suite.

Saulofein

Bien fait, la taxe GAFA est d’une injustice sans nom!
Je ne vois pas a quel moment les entreprises du CAC 40 ont le droit de défiscaliser en Irlande, et pas les GAFA.
A force de vouloir pénaliser les entreprises américaines, on se prend le revers de la médaille!
Et quand je vois la chute du cours de LVMH en bourse suite a cette annonce, j’espère qu’Emanuel Macron est fier de lui, car il en est le seul responsable !

megadub

En même temps, ils avancent un argument juridique qui n’est pas dénué de sens : une taxe rétroactive et discriminante sur les produits américains ne parait pas tout à fait être conforme aux règles de l’OMC.

Quand on est partenaire, on ne se met pas à taxer comme ça à tord et à travers.

merotic

Pour le lait: on achète du lait aux producteurs européens et on vend le nôtre aux USA… Folie !
Pour les cosmétiques, la majeure partie est fabriquée hors de France.

Au final, rapatrier chez nous ce qu’on ne fabrique plus créerait des emplois, mais les actionnaires retraités qui ont besoin de marge pour se payer 4x par an des vacances hors de France ne l’accepteront jamais.

La plupart des produits visés ici pourraient être vendus chez nous sans que l’on achète ailleurs ce que l’on sait produire chez nous.

Idem pour le porc qu’on achète en Allemagne car moins cher…quand on voit le gaspillage alimentaire, on peut se dire qu’une augmentation du prix de la viande (française) ne serait pas un drame pour la grande majorité des français.

xryl

Question toute simple dont la réponse montre que la France a tout à gagner: Quelle est la balance commerciale de la France ?

Réponse: Vu qu’elle est très négative (-60 milliards d’euros), la France importe en masse dont notamment 2.5 milliards des USA (et quasiment 30 milliards de la Chine). Dans une course à la taxe de douane, les USA ont plus à perdre. Ils peuvent gigoter tant qu’ils veulent, tu ne dis pas à un client qui t’achète pour 2.5 milliards de bien qu’il aille se faire f…tre.

Après, c’est une politique nationale, certains acteurs comme LVMH risquent de l’avoir mauvaise, j’espère que le gouvernement résistera aux lobbies. Je ne m’en fais pas pour LVMH, vu comment ils optimisent leur fiscalité (IIRC: 85 millions d’euros de bénéfice pour Pilinvest, 0 impôts payés à la France), tout en profitant de « l’image de marque » de la France pour quasiment gratos.

tfpsly

La France ne compter pas renoncer à la taxe

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