Au milieu du chaos provoqué par le nuage de cendres et les perturbations du trafic aérien, certains s'organisent pour continuer à travailler ou pour entrer en communication avec leur entourage. Et pour ce faire, rien de mieux que la visioconférence : le secteur connaît d'ailleurs une hausse significative ses derniers jours.
Certains se frottent les mains. C'est le cas, entre autres, de Cisco Systems, dont l'une des branches est justement consacrée à la visioconférence : « Tous nos centres de démonstration et toutes nos salles de réunions virtuelles à travers le monde ont été prises d'assaut, que ce soit par des hauts dirigeants d'entreprise, des patrons de PME ou des ministres », a déclaré Fredrik Halvorsen, vice-président du secteur « téléprésence » chez Cisco.
C'est dans ce climat très favorable au secteur que Videoworks a fait son entrée, hier, sur le marché. Cette start up norvégienne a lancé une gamme de solutions de vidéoconférences basées sur la technologie de Sony, à destination des pays de l'Union européenne et de l'Association européenne de libre-échange.
Even Zimmer, le PDG de Videoworks, n'a pas caché sa satisfaction : « Le timing est très bon. Le marché est en pleine expansion et les conséquences du nuage de cendres ne vont pas disparaître de sitôt ». Ce dernier a également ajouté que la situation actuelle fera probablement réfléchir les entreprises sur les avantages de la vidéoconférence sur le long terme.
Mais tout le monde n'est pas des plus favorables à cette explosion de la visioconférence dans l'urgence : lors de l'annonce de la réunion par caméras interposées des ministres européens en charge des télécoms, qui devait initialement se tenir à Grenade hier, Nathalie Kosciusko Morizet a exprimé ses doutes sur Twitter : « Le conseil des ministres européens du numérique programme a Grenade aujourd'hui aura lieu en visioconférence #fail » (sic), ajoutant plus tard sur son fil « Un conseil en visio c'est #fail pce que comme ce n'était pas prévu certains en tirent argument pour rejeter les discussions de fond » (sic).
NKM, contre la vidéoconférence ? Pas complètement, mais la secrétaire d'Etat prône une organisation plus avancée pour éviter que « certain en tirent argument pour repousser les sujets qui fâchent. » (sic). S'il n'est pas certain que les circonstances actuelles se prêtent à la meilleure des organisations, la visioconférence pourrait néanmoins offrir bien des avantages, aussi bien économiques qu'écologiques.
Enfin, notons que la vidéoconférence n'est pas uniquement salvatrice pour les politiques et les hommes d'affaires : elle l'est aussi pour les voyageurs malchanceux. Citons l'exemple de Sean et Natalie, un couple de tourtereaux qui devaient se marier en Angleterre le week-end dernier.
Bloqué en transit à Dubaï après un voyage en Australie, le couple, plutôt que d'annuler la cérémonie, a finalement décidé de se marier sur place, et de partager leur union avec leur proche... via Skype, avec un prêtre humaniste basé à Londres. « J'ai fait beaucoup de mariages humanistes mais jamais un comme ça. C'était génial. C'était un mariage parfait, il manquait seulement les mariés. », a-t-il déclaré.
Et si le phénomène perdurait après le nuage de cendres ?