Les formats de police pour le web sont au coeur d'un épineux problème : pour avoir une utilité, et ne pas être remplacés par les formats les plus courants, ils doivent être lisibles sur toutes les machines du monde. Cela explique le nombre limité de polices utilisées sur le web, les éditeurs se limitant à celles très largement diffusées, comme les Arial, Verdana, Helvetica ou Times New Roman. Les standards CSS permettent de spécifier un format de police à utiliser, mais encore faut-il que celui-ci réponde à certaines exigences : gérer la génération de sous-ensembles, la compression, et l'intégration des licences. Il doit également être compatible avec les polices existantes, pour une adaptation facile des textes entre les formats. Des fonctionnalités prises en charge par le Woff.
Le Woff est né de la fusion de deux projets : Zot, développé par Mozilla, et .webfont, créé par des typographes. Mais aucun consensus n'est jamais parvenu à émerger dans l'industrie, Safari et Mozilla soutenant les formats OpenType, et Internet Explorer gérant une invention de Microsoft appelée Embedded OpenType, un sous-ensemble recompressé du premier. Woff pourrait bien changer la donne, puisque Mozilla le soutient, mais également Microsoft. Le géant a appuyé la volonté de standardiser le Woff. L'acceptation du format par le W3C devrait maintenant amener le récent groupe de travail sur les polices web (WFWG) à affiner ses spécifications, et à développer une recommandation formelle. Le Woff pourrait ensuite monter en puissance, notamment grâce au soutien de Microsoft et Mozilla, puisque leurs navigateurs occupent à eux deux plus de 85% du marché mondial, selon NetApplications.
Rien n'a été annoncé pour Chrome et Safari, mais des discussions sur Webkit et le projet Chromium ont fait état de la nouveauté.