Les Philippines interdisent le cybersexe sous peine d'amende

Audrey Oeillet
Publié le 20 septembre 2012 à 16h52
Dans le cadre de sa loi sur la prévention de la cybercriminalité 2012, les Philippines viennent d'interdire le cybersexe dans le pays. L'un des principaux objectifs de cette décision est de freiner la prostitution forcée des femmes par le biais des webcams.

04573930-photo-philippines.jpg
La décision du gouvernement philippin concerne principalement les services de cybersexe par webcam ou chat mettant en relation des femmes avec des clients par ordinateur interposé. Dans ce pays, cette activité, très lucrative, est également une plaque tournante pour la prostitution forcée de de jeunes femmes qui ne sont parfois même pas majeures. Précisément, la loi définit le cybersexe comme « l'engagement volontaire, le contrôle, l'entretien, ou l'exploitation, directe ou indirecte, de toute exhibition d'organes sexuels ou d'activité sexuelle, à l'aide d'un système informatique. » Elle cible donc les personnes qui entretiennent de tels réseaux.

A cette interdiction pure et simple s'ajoute de fortes amendes pour les internautes qui seront pris la main dans le sac, jusqu'à 250 000 pesos philippins - soit environ 4 600 euros. Cette dernière pourra être accompagnée d'une peine de prison, pouvant aller jusqu'à 6 mois.

Ce n'est pas la première fois que les Philippines se penchent sur la question du cybersexe : en 2011, deux Suédois ont été condamnés à la prison à vie pour avoir tenu une telle activité dans le pays. Dans la même affaire, trois Philippins ont été condamnés à 20 ans de prison pour complicité.

Cette loi entre dans le projet plus global de prévention de la cybercriminalité, qui interdit également le piratage et le cybersquatting de nom de domaine. Cette nouvelle interdiction intervient donc dans un contexte de criminalité sur Internet : on trouve également une loi visant à restreindre la diffamation en ligne, et qui prévoit de punir sévèrement les auteurs de tels commentaires, jusqu'à 12 ans de prison.

Une situation qui ne manque pas d'inquiéter les observateurs comme l'Electronic Frontier Foundation, qui estime que la loi sur la prévention de la cybercriminalité pourrait avoir un fort impact sur la liberté d'expression sur le Web philippin, en particulier sur ce dernier point.
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles