Si Yahoo France contesterait la majorité de ce redressement, ses pratiques seraient identiques à celles menées en Europe par Google, Amazon ou encore Facebook et eBay/PayPal. Ces derniers ne déclarent qu'une infime partie de leurs revenus générés sur le territoire en facturant leurs filiales au prix fort et en augmentant artificiellement certains droits d'utilisation de ses propres technologies. Le chiffre d'affaires réalisé en France diminue et fait mécaniquement baisser son imposition.
Yahoo aurait ainsi certes bien déclaré 79 millions d'euros en 2011 en France au titre de son chiffre d'affaires mais des charges externes représentant 83% de ce total auraient littéralement fait chuter la rentabilité du groupe et, là encore, son imposition. Quant à la filiale néerlandaise du groupe, elle serait chargée de collecter ces frais auprès des différentes divisions opérant dans les Etats européens. Enfin, une dernière filiale, située en Suisse et baptisé Yahoo! Sarl, prélèverait à son tour des frais à la division néerlandaise de Yahoo.
Toujours est-il que Yahoo aurait développé un montage financier ultra complexe via plusieurs filiales, entités plus ou moins vides. La firme détient ainsi pas moins de 21 sociétés sous son giron disséminées dans des Etats où la fiscalité est clémente comme le Delaware, les îles Caïmans, les îles Vierges ou encore l'Irlande.