Les infrastructures techniques du réseau social pourraient être en mauvais état, et l'une des bonnes idées pour résoudre ce problème serait de limiter l'accès aux utilisateurs. Mais, bien entendu, pas de manière équitable.
Beaucoup de choses ont changé ces derniers mois sur Twitter, racheté par Elon Musk pour 44 milliards de dollars en octobre dernier. Avec l'ambition de rentabiliser son acquisition et la volonté d'imposer sa vision personnelle du réseau social, l'homme d'affaires bouleverse une plateforme qui semble aller de mal en pis.
Adieu le scrolling frénétique
Alors que Twitter vient de restreindre l'accès aux publications à ses seuls utilisateurs, l'entreprise vient d'annoncer que ces derniers n'ont plus la possibilité de naviguer de façon illimitée. En effet, ils ne peuvent désormais voir que 600 tweets par jour, tandis que les nouveaux comptes ne peuvent en lire que 300. Les abonnés à Twitter Blue, quant à eux, ont un accès quotidien à un maximum de 6 000 posts. Toutefois, selon Elon Musk, ces limites seront « bientôt » étendues à 1 000, 500 et 10 000 respectivement.
Ce dernier a également évoqué l'impact significatif des IA génératives telles que Google Bard et ChatGPT sur l'infrastructure de son entreprise. En effet, celles-ci doivent collecter une quantité phénoménale de données pour s'entraîner et fonctionner, et les contenus publiés sur Twitter ne semblent pas épargnés. La plateforme ne serait pas en mesure de supporter le poids de tels « niveaux extrêmes de collecte de données et de manipulation du système », affirme Musk, « au point d'affecter l'expérience réelle de l'utilisateur ». Ainsi, après la décision de restreindre l'accès à la plateforme aux non-inscrits, la restriction du nombre de messages consultés serait une autre mesure pour limiter la casse.
Manque-t-on de sommeil à la tête de Twitter ?
Cependant, la réalité pourrait aussi se trouver ailleurs. Si le licenciement de milliers d'employés de l'entreprise a eu un impact significatif sur la modération, il pourrait aussi avoir un effet sur ses infrastructures techniques. Selon un ingénieur anonyme de Twitter interrogé par MIT Technology Review, ces réductions de personnel signifient que « les choses seront cassées plus souvent ». La faute incomberait donc non pas à Google ou à OpenAI, mais plutôt à la gestion catastrophique qu'a connue Twitter depuis son rachat par le milliardaire sud-africain.
Bien sûr, on peut aussi y voir une tentative supplémentaire d'inciter les utilisateurs à s'abonner à Twitter Blue. En effet, le nouveau système de vérification est très promu par la plateforme, au point de se voir accorder de plus en plus de privilèges. Cependant, limiter le temps passé sur un site dont la survie repose également sur les revenus publicitaires ne semble pas être le meilleur des calculs. D'autant plus que la nouvelle patronne de l'entreprise, Linda Yaccarino, a pour mission de rétablir les relations avec des annonceurs, qui ont réduit leurs dépenses sur la plateforme.
Prochain épisode dans quelques jours... ou quelques heures ?
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Source : The Verge