Une danse avec Björk
Que diriez-vous d'une danse en tête-à-tête avec Björk ? L'artiste islandaise s'illustre à nouveau en publiant ce week-end l'un des premiers clips en réalité virtuelle. Sur le titre Stonemilker, extrait de son dernier album Vulnicura, la chanteuse propose un concert privé, voire intime, dans lequel le spectateur peut la suivre dansant tout autour de la caméra, chantant tout près, s'éloignant, se dédoublant...Après avoir chaussé un masque de réalité virtuelle, le spectateur est téléporté sur la plage de Grotta, près de Reykjavik en Islande, où Björk aurait écrit le titre. Le film recouvre entièrement le champ de vision du spectateur et l'isole du monde extérieur. Il doit en plus se tourner pour ne pas la perdre de vue, choisir laquelle regarder lorsqu'elle se dédouble, il est ainsi partie prenante de l'expérience et est d'autant plus immergé dans l'univers de la chanteuse.
Ce n'est pas le clip qui vient au spectateur sur un écran occupant une fraction de son champ de vision, dans un environnement persistant, c'est le spectateur qui entre tout entier dans un univers distinct.
Rone et la Blogothèque, les pionniers français
Le clip de Björk jouit d'une belle couverture médiatique, mais c'est à un artiste et à des intervenants français qu'on doit le premier clip en réalité virtuelle.Le site Internet La Blogothèque a effectivement tourné et publié son premier « concert à emporter » en réalité virtuelle il y a quelques semaines, avec le producteur de musique électronique français Rone, que nous avions rencontré pour l'occasion, accompagné du chanteur François Marry du groupe François & The Atlas Mountains, sur le titre Quitter la ville, extrait de l'album Creatures.
Des réalisations expérimentales
Contrairement aux pionniers français, qui ont tourné leur plan séquence en autant de prises que d'intervenants à l'écran (trois) et assemblé les angles en post-production, Björk s'est associée à un dénommé Chris Milk, auteur d'un TED et fondateur d'une société spécialisée dans la réalité virtuelle, VRSE.works. Son clip a ainsi été tourné en temps réel avec un équipement filmant directement à 360 degrés, ce qui lui confère un plus grand dynamisme.Il n'y a qu'un seul point de vue, il n'y a pas de hors champ, le clip est donc un plan séquence pendant lequel l'acteur est livré à lui-même, sans réalisateur ni équipe technique. Mais dans un entretien accordé au site Internet Dazed, le réalisateur Andrew Thomas Huang explique qu'il a appris à Björk comment exploiter au mieux la réalité virtuelle, en tournant autour de la caméra et en faisant varier la distance.
Dans les deux cas, on sent que les artistes tâtonnent et explorent de nouveaux horizons.
À découvrir dans un casque de réalité virtuelle ou à l'écran
Les deux clips sont donc disponibles dès à présent, sur YouTube :Pour en profiter en réalité virtuelle, on peut utiliser un masque de réalité virtuelle tel que l'Oculus Rift, mais on peut aussi et surtout utiliser un masque pour smartphone, bien plus accessible, tel qu'un Samsung Gear VR (250 euros), un Carl Zeiss VR One (150 euros), un Homido (70 euros) ou encore un Google Cardboard (15 euros).
À défaut, on peut le consulter sur l'écran d'un ordinateur, d'une tablette ou d'un téléphone, en changeant l'angle de vue d'un glissement du doigt ou de la souris. La compatibilité n'est alors garantie qu'avec le navigateur Google Chrome et l'application officielle YouTube.
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