© NASA
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L'agence a testé avec succès un tout nouvel appareil permettant de récupérer un peu plus d'eau à partir des urines des astronautes, sans en sacrifier la qualité… ni le goût.

Certaines situations exigent de recycler toutes les ressources disponibles. Une tâche à laquelle la NASA s'attelle depuis plusieurs décennies dans le cadre de ses missions spatiales habitées, avec une efficacité toujours plus impressionnante.

Un système bien rodé qui déniche jusqu'à la dernière goutte

L'eau est un élément essentiel à la vie. Ainsi, pour permettre aux êtres humains de survivre bien au-dessus du plancher des vaches, un approvisionnement régulier de cette ressource est nécessaire. Mais voilà : l'eau pèse son poids, et chaque kilogramme envoyé en orbite coûte immanquablement très cher. Pour subsister aux besoins des occupants de la Station spatiale internationale, qui nécessitent un peu moins de quatre litres d'eau par jour, il a donc fallu faire preuve d'ingéniosité.

L'ECLSS, le système de support de vie de la station, s'occupe de recycler l'eau utilisée ou « produite » par les astronautes. Pour cela, il utilise une combinaison de dispositifs, dont un déshumidificateur d'air qui récupère la vapeur d'eau issue de la respiration et de la transpiration de l'équipage. Quant à l'urine, l'UPA se charge de la distiller avant de l'envoyer vers un dernier module qui rend le tout potable.

De cette distillation résulte une saumure qui contient encore une quantité significative d'eau. Chaque goutte étant précieuse, la NASA a récemment mis en service un dernier outil, appelé BPA, qui la fait passer à travers une série de membranes avant de la sécher. L'eau ainsi évaporée est ensuite récoltée par un déshumidificateur, avant d'être injectée dans le reste du système.

L'astronaute Kayla Barron remplace un filtre du BPA sur la Station spatiale internationale © NASA
L'astronaute Kayla Barron remplace un filtre du BPA sur la Station spatiale internationale © NASA

Une goutte d'eau au service des prochaines étapes de la conquête spatiale

Ce nouvel ajout au système de survie a répondu aux attentes de la NASA, même en microgravité. « Avant le BPA, notre taux de récupération de l'eau se situait entre 93 et 94 % », a déclaré Jill Williamson, responsable des sous-systèmes d'eau de l'ECLSS. « Nous avons démontré que nous pouvions désormais atteindre un taux de récupération de 98 % ».

Malgré son origine, cette eau recyclée s'avère, selon Jill Williamson, « plus propre que celle que nous buvons sur Terre ». En effet, avant d'être mise à la disposition des astronautes, elle doit passer par plusieurs filtres, avant d'être traitée par un réacteur catalytique qui décompose les dernières traces de contaminants qui pourraient subsister. Des capteurs vérifient en permanence que l'eau est de parfaite qualité, faute de quoi elle est renvoyée pour retraitement.

Ces 4 % sont précieux pour l'avenir de l'exploration spatiale. Qu'il s'agisse de nouvelles missions habitées vers la Lune ou de périples vers d'autres astres tels que Mars et au-delà, la récupération de ressources telles que l'eau sera un enjeu absolument crucial. S'il est coûteux d'en envoyer depuis la Terre dans l'espace, il sera tout aussi difficile de la collecter sur place. Pour de nombreux explorateurs, l'eau recyclée sera donc la norme pendant de nombreuses années. À boire fraîche, sans modération. Et, pourquoi pas avec un zeste de tomate produite localement ?

Source : Space.com